Albert Dzongang en route pour le Rdpc : Comment faire confiance à un homme politique Bamiléké ?
Le journal « Intégration » de notre excellent confrère Thierry Ndong vient d’éventrer le projet d’un spectacle avec pour metteurs en scène Jean Nkueté, Victor Fotso, Sylvestre Ngouchingué, Pascal Monkam, Luc Sindjoun. Ils projetaient de présenter, au nom du Rdpc, une prise de choix aux militants : Albert Dzongang. Les dénégations sans conviction de ce dernier ne nous ayant pas convaincus, la question de savoir quelle est la crédibilité des hommes politiques originaires de la Région de l’Ouest se pose, surtout après les va et vient politiques de Maurice Kamto. On voit bien que le futur « fugitif » veut capter l’héritage politique de Françoise Foning à Douala v : les militants du Rdpc doivent empêcher cette captation.
Bien que la nouvelle ne nous surprenne guère, surtout au vue des récentes déclarations du président de « La dynamique », on n’est pas obligé de masquer notre incompréhension. Le journal « Intégration » dans son édition d’hier, a lancé une véritable bombe « atomique politique » qui anéantira à jamais le trublion de la politique Camerounaise Albert Dzongang.
Des documents d’une extrême précision.
Les documents publiés par notre jeune confrère sont trop beaux pour ne pas être vrais. On y apprend que le 06 juillet 2015, le secrétaire général du Rdpc Jean Nkueté, envoie une lettre à son président national pour lui annoncer la capitulation sans conditions et de manière irréversible de l’ex opposant farouche Albert Dzongang.
Il lui annonce que cette décision est importante dans la mesure où elle fragiliserait les Jean Michel Nitcheu à Douala V, Pierre Kwemo à Bafang, Maurice Kamto à Baham. Des mesures en vue de présenter cette grande prise au public sont en cours de préparation.
Loin de nous l’envie de critiquer ici Jean Nkueté, qui pour le coup, est dans son rôle. Il défend son parti et personne ne saurait le lui reprocher. Mais nous sommes obligés de reconnaitre, pour une fois, l’éclair de lucidité qui a frappé le Secrétaire général adjoint à la présidence de la République Peter Agbor Tabi.
La réplique pleine de bon sens de Peter Agbor Tabi et les dénégations molles d’Albert Dzongang
Dans une correspondance sur le même sujet, adressée le 14 juillet 2015 au même président national du Rdpc, Il ne nie pas l’effet positif de la défection d’un « opposant bruyant » sur la vie du parti. Lucide cependant, il rappelle que dans l’hypothèse d’un remplacement de la défunte Foning à Douala V, les militants qui l’ont aidé à conquérir tous ses mandats électifs verraient d’un mauvais œil, qu’un transfuge vienne leur rafler la mise.
Nous avons essayé de joindre Albert Dzongang, avec qui nous avons d’excellentes relations par ailleurs, hier en début de soirée. Ce que nous avons entendu nous désespère totalement de la nature humaine. Malgré de longues minutes passées avec lui au téléphone, nous sommes incapables de dire à nos lecteurs s’il confirme ou infirme les informations de notre confrère. Tout au plus, concède t-il, il ne s’agirait là que d’une guerre de clan au sein du Rassemblement Démocratique du peuple Camerounais. Mais lorsqu’il refuse de démentir officiellement, nous affirme que depuis quelques temps il ne nie plus son échec au sein de l’opposition ; qu’il ne veut plus continuer de faire une opposition de façade, les choses nous semblent suffisamment claires.
Une tentative de captation de l’héritage de Françoise Foning
En tant que parent de Françoise Foning et « ami » d’Albert Dzongang, nous pouvons dire sans risque de nous tromper que du vivant de la Maire de Douala V, une animosité et inimitié profondes opposaient les deux personnalités. Curieusement, dès le décès de cette dernière, Albert Dzongang n’avait pas de mots assez tendres pour qualifier la défunte.
Personne ne nous empêchera de penser, au vue de la tournure des événements, que comme un charognard, le corps de « maman » à peine refroidi, des individus se sont activés dans l’ombre pour capter son héritage. C’est d’ailleurs ce qui ressort du courrier de Jean Nkueté à son président national : que vient faire le nom du principal adversaire de la défunte (Jean Michel Nintcheu) dans un tel courrier expliquant l’importance du ralliement d’un homme qui somme toute, en navigant entre tous les partis comme un avant-centre opportuniste dans une surface de réparation avait fini par se décrédibiliser totalement.
Voilà où le désœuvrement, l’oisiveté, la misère peuvent conduire. Albert Dzongang exerce la profession d’expert : qui peut réussir dans ce secteur sans le soutien des pouvoirs publics ? Les camerounais qui, comme nous, n’acceptent pas les méthodes de Paul Biya doivent s’attendre à tirer le diable par la queue. Nous attendons d’ailleurs les preuves qui « prouvent » que ce n’est pas un Albert Dzongang, désargenté, qui essaye de se retrouver au chaud sous les mamelles protectrices du Rdpc ; qui essaye de se refaire, comme un joueur de poker particulièrement imprudent, en proposant ses services à un Jean Nkueté qui n’en demandait pas tant.
Après les va-et-vient de Maurice Kamto, les velléités de déculottée d’Albert Dzongang devant Paul Biya, qui peut encore faire confiance à la classe politique bamiléké actuelle ?
Nous ne cessons et ne cesserons de demander aux jeunes originaires de la Région de l’Ouest de s’organiser pour l’avenir. Qu’ont-ils à attendre des Jean Nkueté, Victor Fotso, Sylvestre Ngouchingué, Pascal Monkam, Luc Sindjoun qu’on voit ici à la manœuvre pour déstabiliser leurs frères Pierre Kwemo, Jean Michel Nintcheu, Maurice Kamto dont le crime est de défendre un peu les aspirations du peuple Camerounais ?
Qu’ont-ils à attendre des Maurice Kamto, Albert Dzongang qui migrent de l’opposition à la majorité ou de la majorité à l’opposition au gré de leurs intérêts égoïstes ? Autrefois, le mot « fingon » caractérisait assez bien ce type de personnages. Qui nous dira ce que désormais le président de « La dynamique » pense de ses amis « Benskinneur » ? Du fait que la minorité ethnique étouffe la majorité bamiléké ? Des quotas iniques dans les résultats des concours administratifs et dans les nominations de Paul Biya ? Est-il encore légitime pour se moquer d’Issa Tchiroma qui a au moins le mérite d’avoir su, avant lui, où se trouvaient les intérêts de son estomac ?
La Région de l’Ouest doit se trouver de nouveaux porte-paroles. Des porte-paroles qui peuvent « jeuner » pendant des années sans, après avoir dressé violemment le peuple contre le régime, opérer un retournement spectaculaire afin de se retrouver tout seul à la « mangeoire ». Le mérite du dossier publié par notre confrère hier est clair : il va nous éviter le spectacle insoutenable d’un Albert Dzongang sur la Crtv, déchirant la tenue aux couleurs de son parti politique (La Dynamique) pour porter jusqu’au slip, voir le string (au point où on en est), des vêtements à l’effigie de Paul Biya. Ce sera au moins cela de gagné.