Alamine Ousmane Mey vient de s’inviter dans l’affaire Cofinest. En cautionnant la boulimie de son prédécesseur Lazare Essimi Menye, artisan fortement intéressé de la fermeture abusive de cet établissement de microfinance. Le ministre des Finances a récemment publié la liste des établissements de microfinance désormais interdits «d’exercer les activités de microfinance sur toute l’étendue du territoire national ».
Dans sa liste, figure en bonne place la Cofinest, une coopérative dont la fermeture scandaleuse, aux relents maffieux, n’a pas fini de faire parler d’elle. A la colonne «motif de retrait» du document, il est écrit «en cours de liquidation». Quant au numéro et à la date de retrait d’agrément, le document du Minfi indique simplement «décision de la Cobac».
Dans ce tableau qui répertorie 33 établissements de microfinance, seuls deux d’entre eux (Cofinest et Gbf) affichent une telle curiosité. Les autres affichent «cessation d’activités » ou «agrément caduc».
En clair, selon le Minfi, Cofinest et Gbf perdent
leur droit d’exercice parce qu’elles sont en cours de liquidation
(Cofinest) et en liquidation
(Gbf). Mais, il ne sait pas quand et sous quel numéro il leur a retiré
les agréments. Car, il faut le dire et le redire, ce n’est pas la Cobac
qui
retire l’agrément d’une coopérative, mais bel et bien l’autorité
monétaire, en l’occurrence le ministère des Finances. Ceci après visa du
Premier ministre. Il se trouve que depuis le début de l’affaire
Cofinest, la preuve a été faite qu’Essimi Menye et François-Xavier Zinga
était de connivence pour couler la coopérative.
La désignation de François-Xavier Zinga comme administrateur provisoire, puis comme liquidateur était frauduleuse et illégale. C’est bien la première fois qu’un administrateur provisoire est ensuite désigné liquidateur. Les administrateurs de la Cofinest ainsi enfarinés, ont saisi la justice pour essayer d’arrêter la cabale. C’est sur ces entrefaites que le Minfi publie sa liste, sans tenir aucun compte de la situation litigeuse de la Cofinest. On ne peut soupçonner Alamine Ousmane Mey de mal connaître le dossier Cofinest. Il le connaît plutôt très bien. Ne serait-ce qu’à travers le dossier de recapitalisation qui est passé par Afriland First Bank.
Ce d’autant plus que la moindre décision de la Cobac, gendarme sous-régional des établissements bancaires et de microfinance, concernant une entreprise, est automatiquement signifiée à l’autorité monétaire nationale. Mais par-dessus tout, la Cobac n’a aucune compétence pour retirer l’agrément d’une coopérative, agrément, faut-il le préciser, émis par le Minfi. Seul le Minfi peut le faire. Or, Alamine Ousmane Mey n’a pas personnellement retiré l’agrément de la Cofinest. Il n’existe pas non plus une décision de son prédécesseur´Essimi Menye.
Est-ce trop demander à un ministre des Finances de faire vérifier ses informations avant de les publier ? Est-ce vraiment sorcier de revenir sur un dossier dont le caractère brumeux n’est plus à démontrer ? Assurément non. Si Alamine Ousmane Mey ne le fait pas, c’est sûrement qu’il comprend parfaitement le langage et les actions absurdes d’Essimi Menye qui a fermement soutenu François- Xavier Zinga dans son travail de sape à la Cofinest. Lazare Essimi Menye et François-Xavier Zinga étaient-ils ses éclaireurs dans l’opération de spoliation de la Cofinest pendant qu’il jouait les trésoriers à Afriland Fisrt Bank ? La suite qu’il donne à l’affaire Cofinest porte à le croire.