Agriculture, les germes de l’inertie
Agriculture, les germes de l’inertie
(La Nouvelle Expression 20/01/2011)
En se contentant d’exhorter le Cameroun à produire plus et mieux, au lieu de prendre des mesures
concrètes d’incitation, le chef de l’Etat fait le lit d’une inertie qu’il dit pourtant vouloir combattre dans le secteur agricole. Dans vingt ans, peut-être, lors d’un possible comice agro pastoral, dans quelque autre contrée du pays, les camerounais sauront peut être si la « nouvelle politique agricole que [Paul Biya] appelle de [ses] vœux » a finalement pris corps, à force d’incantation. Une chose est certaine, pour en arriver à une maximisation des productions agricoles, pastorales et halieutiques que du reste tout le monde souhaite, il faudrait bien mieux que des discours au cours des quels le chef de l’Etats e défausse de ses responsabilités sur son gouvernement.
La théorie qui veut qu’on fasse bouger les choses juste en en parlant à répétition, est certes vielle come le monde, mais a déjà montré ses limites, principalement au Cameroun. Chaque fin d’année, les Camerounais sont surpris du détachement avec lequel le chef de l’Etat égrène les problèmes de la nation avant d’exhorter On-Ne-Sait-Qui, à mettre fin aux dérives et de dépoussiérer les grands dossiers pour donner suite à grandes ambition agricoles. Certes, il a publiquement donné six mois aux tenants des dossiers pour donner des résultats probants.
Mais de quels moyens de suivi dispose le président camerounais, le seul au monde à ne pas tenir les traditionnels conseils ministériels hebdomadaires qui permettent aux grands dirigeants, de monitorer personnellement les projets qui sont inscrit au cœur de leurs politiques ? Qui ignore les promesses et exhortation du même ordre, proclamées au lendemain des émeutes de la faim de 2008, et qui sont restée lettres mortes, et oubliées pour certaines, parce que le président continue de croire qu’il suffit de dire pour que ce soit fait ?
Les applaudissements –vraiment- timides qui ponctuaient les promesses de l’exhortation de Paul Biya, à l’ouverture de ce comice –forcément historique puisqu’il intervient après plus de 20 ans d’interruption- montraient à suffisance que les paysans et les acteurs de la société civile étaient Quelque peu resté sur leurs faim. Le faste était certes présent à ce comice, et les infrastructures d’accueil impressionnant, mais les grandes décisions ont manqué. Sur tout que le chef de l’Etat a lui-même fait le procès de l’attentisme de son régime en matière agricole, en des termes peu complaisants : depuis une vingtaine d’années, je ne cesse de répéter que l’agriculture, au sens le plus large –c’est-à-dire complétée par l’élevage et la pêche– est la véritable richesse de notre pays et que les recettes minières et du pétrole, aussi utiles qu’elles soient, ne peuvent être la seule base de notre développement.
Est-il vraiment nécessaire de rappeler ce que sont nos potentialités dans le domaine agropastoral ? Vastes espaces terrestres ou maritimes exploitables, climats généralement favorables, fertilité des sols, variétés végétales nombreuses, main d’œuvre industrieuse et laborieuse, et j’en passe ». Résumons : le chef de l’Etat est bien conscient que le Cameroun dispose d’un précieux potentiel agricole, et depuis 20 ans, pas grand-chose n’a été mis en œuvre pour porter les réalisations à la hauteur des discours.
Mettre en œuvre une politique agricole ambitieuse avec pour triple objectif, a souligné Paul Biya, de nourrir les camerounaise, créer des emplois jeunes dans le secteur agricole et, améliorer le niveau de vie général. Qui donc va le faire ? Semblaient se demande les milliers de paysans venus monter leur savoir-faire et promouvoir les fruits de leurs labeurs. Autant le diagnostic de Paul Biya, lui-même un grand agriculteur, faisait l’unanimité, autant son approche du problème manquait de vigueur, et d’impact. Car, alors que des décisions étaient attendues, l’auditoire du président de la république a dû se contenter de sages conseils du président, et d’exhortations fermes du même.
Quelques normes, en matière de fabrication de certains aliments tels que le pain ou les boissons hygiéniques, ou en matière d’importation d’aliment auraient été des mesures fortes pour stimuler les productions agro pastorales locales. Peu avant Bernard Njonga, ce dynamisme des entrepreneurs ruraux devraient amener le gouvernement à prendre des mesures d’accompagnement, pour transformer ces micro entreprises en projets industriels l’exemple du secteur de la panification lui semble concentrer tous les bénéfices que le Cameroun pourrait tirer du développement de la transformation locale de certains produits agricole : « En 2009, le Cameroun a importé près de 400 000 tonnes de blé au coût de 58 milliards de francs CFA.
Le pain qui est consommé au Cameroun est fabriqué à partir du blé importé à 100%. Si on décide d’incorporer 20% de farine locale dans le pain consommé au Cameroun, ce sont 20% des 400 000 tonnes de blé qu’on importe qui seront remplacés par les farines locales. Soit 79- 80 000 tonnes. Par la même occasion, le Cameroun économiserait 20% des 58 milliards investis dans l’importation du blé. Soit 11,5 milliards de francs. Parlant des 79 000 tonnes de farine locale, s’il s’agit de la patate, sachant que le rendement à l’hectare est de 13 tonnes, qu’il faut une main d’œuvre d’environ 6 personnes à l’hectare et que la patate récoltée doit être séchée et écrasée en farine, c’est-à-dire perdre 35% de son poids, vous avez la quantité d’hectares et de mains d’œuvre qu’il faut pour produire les 79 000 tonnes de farines locales ».
UN exemple parmi d’autre, qui montre que les paysans, au-delà des encouragements, apprécieraient d’avantage que des politiques incitatives soient mise en place pour doper la production, la productivité et la modernisation de leurs unité de production.
Écrit par François Bambou
(La Nouvelle Expression 20/01/2011)
En se contentant d’exhorter le Cameroun à produire plus et mieux, au lieu de prendre des mesures
concrètes d’incitation, le chef de l’Etat fait le lit d’une inertie qu’il dit pourtant vouloir combattre dans le secteur agricole. Dans vingt ans, peut-être, lors d’un possible comice agro pastoral, dans quelque autre contrée du pays, les camerounais sauront peut être si la « nouvelle politique agricole que [Paul Biya] appelle de [ses] vœux » a finalement pris corps, à force d’incantation. Une chose est certaine, pour en arriver à une maximisation des productions agricoles, pastorales et halieutiques que du reste tout le monde souhaite, il faudrait bien mieux que des discours au cours des quels le chef de l’Etats e défausse de ses responsabilités sur son gouvernement.
La théorie qui veut qu’on fasse bouger les choses juste en en parlant à répétition, est certes vielle come le monde, mais a déjà montré ses limites, principalement au Cameroun. Chaque fin d’année, les Camerounais sont surpris du détachement avec lequel le chef de l’Etat égrène les problèmes de la nation avant d’exhorter On-Ne-Sait-Qui, à mettre fin aux dérives et de dépoussiérer les grands dossiers pour donner suite à grandes ambition agricoles. Certes, il a publiquement donné six mois aux tenants des dossiers pour donner des résultats probants.
Mais de quels moyens de suivi dispose le président camerounais, le seul au monde à ne pas tenir les traditionnels conseils ministériels hebdomadaires qui permettent aux grands dirigeants, de monitorer personnellement les projets qui sont inscrit au cœur de leurs politiques ? Qui ignore les promesses et exhortation du même ordre, proclamées au lendemain des émeutes de la faim de 2008, et qui sont restée lettres mortes, et oubliées pour certaines, parce que le président continue de croire qu’il suffit de dire pour que ce soit fait ?
Les applaudissements –vraiment- timides qui ponctuaient les promesses de l’exhortation de Paul Biya, à l’ouverture de ce comice –forcément historique puisqu’il intervient après plus de 20 ans d’interruption- montraient à suffisance que les paysans et les acteurs de la société civile étaient Quelque peu resté sur leurs faim. Le faste était certes présent à ce comice, et les infrastructures d’accueil impressionnant, mais les grandes décisions ont manqué. Sur tout que le chef de l’Etat a lui-même fait le procès de l’attentisme de son régime en matière agricole, en des termes peu complaisants : depuis une vingtaine d’années, je ne cesse de répéter que l’agriculture, au sens le plus large –c’est-à-dire complétée par l’élevage et la pêche– est la véritable richesse de notre pays et que les recettes minières et du pétrole, aussi utiles qu’elles soient, ne peuvent être la seule base de notre développement.
Est-il vraiment nécessaire de rappeler ce que sont nos potentialités dans le domaine agropastoral ? Vastes espaces terrestres ou maritimes exploitables, climats généralement favorables, fertilité des sols, variétés végétales nombreuses, main d’œuvre industrieuse et laborieuse, et j’en passe ». Résumons : le chef de l’Etat est bien conscient que le Cameroun dispose d’un précieux potentiel agricole, et depuis 20 ans, pas grand-chose n’a été mis en œuvre pour porter les réalisations à la hauteur des discours.
Mettre en œuvre une politique agricole ambitieuse avec pour triple objectif, a souligné Paul Biya, de nourrir les camerounaise, créer des emplois jeunes dans le secteur agricole et, améliorer le niveau de vie général. Qui donc va le faire ? Semblaient se demande les milliers de paysans venus monter leur savoir-faire et promouvoir les fruits de leurs labeurs. Autant le diagnostic de Paul Biya, lui-même un grand agriculteur, faisait l’unanimité, autant son approche du problème manquait de vigueur, et d’impact. Car, alors que des décisions étaient attendues, l’auditoire du président de la république a dû se contenter de sages conseils du président, et d’exhortations fermes du même.
Quelques normes, en matière de fabrication de certains aliments tels que le pain ou les boissons hygiéniques, ou en matière d’importation d’aliment auraient été des mesures fortes pour stimuler les productions agro pastorales locales. Peu avant Bernard Njonga, ce dynamisme des entrepreneurs ruraux devraient amener le gouvernement à prendre des mesures d’accompagnement, pour transformer ces micro entreprises en projets industriels l’exemple du secteur de la panification lui semble concentrer tous les bénéfices que le Cameroun pourrait tirer du développement de la transformation locale de certains produits agricole : « En 2009, le Cameroun a importé près de 400 000 tonnes de blé au coût de 58 milliards de francs CFA.
Le pain qui est consommé au Cameroun est fabriqué à partir du blé importé à 100%. Si on décide d’incorporer 20% de farine locale dans le pain consommé au Cameroun, ce sont 20% des 400 000 tonnes de blé qu’on importe qui seront remplacés par les farines locales. Soit 79- 80 000 tonnes. Par la même occasion, le Cameroun économiserait 20% des 58 milliards investis dans l’importation du blé. Soit 11,5 milliards de francs. Parlant des 79 000 tonnes de farine locale, s’il s’agit de la patate, sachant que le rendement à l’hectare est de 13 tonnes, qu’il faut une main d’œuvre d’environ 6 personnes à l’hectare et que la patate récoltée doit être séchée et écrasée en farine, c’est-à-dire perdre 35% de son poids, vous avez la quantité d’hectares et de mains d’œuvre qu’il faut pour produire les 79 000 tonnes de farines locales ».
UN exemple parmi d’autre, qui montre que les paysans, au-delà des encouragements, apprécieraient d’avantage que des politiques incitatives soient mise en place pour doper la production, la productivité et la modernisation de leurs unité de production.
Écrit par François Bambou
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