Agenda: Paul Biya reprend du service

Agenda: Paul Biya reprend du service

Par jean.francois.channon | Lundi 12 juillet 2010 | Le Messager



P
aul Biya a repris du service. Après près de trois semaines passées dans son village natal Mvomeka’a, le chef de l’Etat a regagné Yaoundé mercredi dernier 7 juillet, en début d’après midi. Généralement, le président de la République prend ses vacances annuelles entre le mois de juin et de juillet. Et selon une vieille habitude (des anciens proches collaborateurs affirment en effet que depuis 1969, Paul Biya a toujours choisi la ville de Genève en Suisse pour ses vacances), il part toujours pour l’étranger. Mais cette année, cela ne semble pas (encore) être le cas.  D’aucuns au sein du sérail en sont à avancer, qu’après la grosse polémique sur le coût de ses dernières vacances à la Baule en France, le chef de l’Etat aurait préféré le calme de son village natal, pour s’y ressourcer.

Dès son retour au Palais de l’Unité, Paul Biya a reçu en audience deux émissaires. Il s’agissait respectivement de l’ambassadeur libyen, Adalhakim Elmahdi Alshiri, et du ministre d’Etat béninois chargé de la Défense, Issoufou Kogui Ndouro. Le premier est venu remettre une invitation du colonel Mouammar Kadhafi, Guide de la Révolution libyenne, adressée au président Paul Biya pour solliciter ses participations au sommet Afrique – Arabe qui aura lieu le 10 octobre prochain en Libye, ainsi qu’au sommet Afrique – Europe qui se tiendra les 29 et 30 novembre 2010 dans le même pays. Quant au second, il était porteur d’un message personnel du président béninois Boni Yayi, adressé au chef de l’Etat camerounais et qui, selon ses confidences révélées aux médias dès sa sortie d’audience au Palais de l’Unité, portait sur le réchauffement de la coopération entre le Bénin et la Cameroun.

Le lendemain, jeudi 8 juillet 2010, le président de la République a présidé en matinée, une réunion du Conseil supérieur de la magistrature. Ladite réunion a duré selon des sources officielles près de trois heures.  Avec entre autres points à l’ordre du jour, la prestation de serment des nouveaux magistrats nommés par le décret présidentiel du 18 novembre 2008 ; l’examen des dossiers de recours en grâce des condamnés à mort ; l’examen des dossiers de poursuites disciplinaires contre trois magistrats du siège ; les établissements des tableaux d’avancement du siège pour les exercices 2008 et 2009 ; la promotion des magistrats dans les différents grades pour l’exercice 2008 et 2009 ; l’intégration dans la magistrature des auditeurs de justice diplômés de l’ENAM, promotions 2008 et 2009, et enfin les nominations et affectations des magistrats dans certaines juridictions du pays.

Multiples intrigues dans le landerneau

Entre les envois des lettres de félicitations et des lettres de condoléances, adressées aux leaders des pays amis pour divers évènements heureux et malheureux, Paul Biya, selon des sources bien introduites, a dans son agenda immédiat un voyage pour la France. On sait que le président de la République fait partie des invités spéciaux du président français à l’occasion de la fête du 14 juillet 2010. Nicolas Sarkozy a en effet pensé cette année associer à la célébration de la fête nationale de son pays, les leaders des Etats africains, anciennes colonies de la France, qui commémorent en cette année 2010 les cinquantenaires de leurs indépendances. C’est ainsi que Paul Biya pendra part au gigantesque défilé qui aura lieu le 14 juillet aux Champs Elysées à Paris, où il verra passer entre autres des éléments de l’armée camerounaise.

Dossiers

Mais avant de partir pour Paris, le chef de l’Etat  aura-t-il eut le temps de vider enfin quelques dossiers explosifs qui encombrent sa table de travail ? Il y a d’abord les effets immédiats des décisions du dernier Conseil supérieur de la magistrature. Paul Biya a entre autres nommé le 8 juillet dernier, un nouveau président de la Chambre des comptes. Ateba Omballa Marc, magistrat hors hiérarchie y remplace le défunt Abraham Tchuenté, décédé en juin 2009. Théodore Mbenoun qui assurait l’intérim n’a pas été confirmé. Une sanction suite à sa dernière sortie lors du forum de la Chambre des comptes et de la Commission des finances et du budget de l’Assemblée nationale où il avait clairement indiqué que les comptes de l’Etat du Cameroun n’étaient pas sincères et fidèles ?

Cette affaire n’a pas fini de faire jaser au sein du sérail. Tout comme celle relative à Pascal Magnaguemabe, juge d’instruction près des tribunaux de Yaoundé centre administratif à qui l’on reprocherait d’avoir décerné (sans s’en référer à la haute hiérarchie) des interdictions de sortie du territoire national à l’endroit de hautes personnalités de la République, dont l’ancien Premier ministre Ephraïm Inoni, et le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale de la décentralisation, Marafa Hamidou Yaya. On se souvient que ce dernier s’en était ému, au point de s’ouvrir au président de la République qui dit-on, l’avait rassuré. Mais il reste que cette affaire continue de produire des étincelles depuis la récente annonce faite par le vice-Premier ministre, ministre la Justice Garde des sceaux Amadou Ali de relancer très prochainement l’Opération épervier, en ciblant de manière à peine voilée certaines hautes personnalités de la République encore en fonction au niveau du gouvernement.  Si l’on ajoute à cela entre autres, les luttes de clans nées de l’affaire Bibi Ngota, avec ses nouveaux développements, la coupe est pratiquement pleine.



14/07/2010
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