Le terrorisme rapporte ; en particulier le commerce des otages. Il est florissant, surtout en Afrique où le prix d’un otage occidental a augmenté. Ceux qui paient des rançons alimentent le terrorisme qui multiplie prises d’otages et assassinats gratuits.
La presse occidentale rapporte que depuis 2008, les organisations terroristes ont engrangé sur le continent entre 125 et 165 millions de dollars. On compte pour la seule année, près de 66 millions de dollars. Depuis 2008, la France aurait à elle seule déboursé plus de 58 millions de dollars, devenant ainsi le principal pourvoyeur de fonds de l’organisation terroriste.
La décision de ne pas payer les rançons a un coût
Toutefois, il y a une diversité dans les pratiques. Certains refusent de payer, notamment les Etats-Unis et la Grande-Bretagne dont les représentants se plaisent à critiquer la politique des pays européens. Mais la décision de ne pas payer les rançons a un coût : peu de ressortissants échappent à leurs ravisseurs.
Les activités « normales » rapportent peu, contrairement aux prises d’otages, désormais principale source de financement des réseaux terroristes.
En payant les rançons, l’Occident s’enferme dans un cercle vicieux
En Afrique, Boko Haram au Nigeria s’est aussi renforcé lorsque le mouvement rebelle s’est lancé dans les prises d’otages. L’activité terroriste est rentable sur le continent où les paiements de rançons profitent à un nombre incroyable d’intervenants. Parmi eux, des délinquants à col blanc et de petits profiteurs. La raison ? Un environnement de misère, terreau favorable pour une jeunesse oisive et donc en quête d’un emploi immédiatement pourvoyeur de sous. On l’a vu dans la crise du Nord-Mali où des individus n’ont pas hésité à sacrifier les valeurs sacrées d’une vie communautaire au profit d’espèces sonnantes et trébuchantes. Que ne fait-on pas aujourd’hui lorsque la rémunération promet …Dans le cas de Boko Haram au Nigeria, on s’aperçoit également que le terrorisme prolifère parce qu’il existe des répondants, des intermédiaires locaux dans les cercles de la communauté comme du pouvoir d’Etat et de l’armée.
Grâce aux rançons versées par les pays occidentaux, le terrorisme a de beaux jours devant lui. Ces rançons incitent en effet les organisations terroristes à se doter de moyens de plus en plus sophistiqués, pour ensuite se lancer dans des actions plus audacieuses et spectaculaires. Aux opinions occidentales de comprendre que l’industrie des prises d’otages prospère parce que parmi leurs propres compatriotes, certains ont des comportements qui les alimentent. Parallèlement aux mises en garde à l’endroit des otages potentiels, l’hypocrisie de l’Occident doit être dénoncée.
L’Occident sait bel et bien qu’en payant les rançons, il s’enferme dans un cercle vicieux. Tant que seront payées des rançons, les prises d’otages se multiplieront. Surtout que, jusque-là, les différents pays ne se sont pas montrés capables de faire front commun contre le terrorisme. Parviendront-ils un jour à ne pas payer les rançons comme Washington et Londres ?
Dans le cas de l’Afrique, il y a de quoi s’inquiéter, vu la modicité de nos moyens et l’ampleur de la mal gouvernance. La lutte contre Boko Haram en est une preuve. Certes, l’Afrique a opté ces dernières années pour une synergie d’actions. Mais, elles sont freinées par l’incurie de la classe politique qui aime à verser dans le dilatoire. De sorte que, outre le fait qu’ils nourrissent les actions terroristes, les paiements de rançonspervertissent l’encadrement des générations montantes, encouragées alors à valoriser la courte échelle, à verser dans la médiocrité et à perpétuer la laideur morale autour d’eux.
Des sommes colossales continueront donc d’être déboursées contre des angoisses et des deuils qui ne prennent jamais fin, hélas ! Ainsi prospèrent les affaires de plusieurs bandits dans ce monde. Non seulement les paiements de rançons aident à perturber la quiétude des contribuables, mais encore, ils hypothèquent gravement les actions de développement partout où le phénomène a droit de cité ! Jusqu’à quand donc, les Occidentaux continueront-ils de payer cash la rançon de l’incurie et de l’impunité ?