Afrique, Réponse à Calixthe Beyala : La non ingérence est un langage prisé par les dictateurs surtout dans les dictatures africaines.

Afrique, Réponse à Calixthe Beyala : La non ingérence est un langage prisé par les dictateurs surtout dans les dictatures africaines.

Felicite Ngadja:camer.beMadame Beyala, quand vous dites « halte aux ingérences »…Il me semble que c’est de la propagande douce en vue de préparer l’opinion publique aux décisions de la cour suprême lors des prochaines élections présidentielles camerounaises. Puisque vous vous êtes ingérée dans les affaires ivoiriennes en criant ironiquement «  halte aux ingérences » merci de  prendre position sur les affaires camerounaises et nous dire ce vous pensez  d’Elecam avant l’ingérence des étrangers en 2011… En 2010, la définition de la souveraineté d’un État ne peut plus se limiter à son droit d’agir selon sa propre volonté.

L’ONU existe parce qu’elle coordonne l’interétatique tout comme l’Union européenne. On perd une partie de sa souveraineté en y adhérent à ces organisations.

 OUI à l’ingérence de l’ONU dans nos affaires. Parce que le Cameroun est membre de cette organisation c’est aussi son mandat : Intervenir quand la demande est faite pour assurer la paix.
 
La prise de position de l’occident suite aux élections ivoiriennes est venue redonner ce regain de souveraineté d’État tant souhaité par  les africains : L’Afrique aux africains…Que c’est si beau de se dire État souverain… Les africains le sont-ils vraiment ? Si tel est le cas qu’ils prennent leurs responsabilités en mains  parce que l’occident doit toujours protéger et sauvegarder ses intérêts en Afrique. Tant pis pour les africains s’ils ne veulent pas faire autant.

C’est toujours la faute de l’occident si l’Afrique noire est mal partie…Pauvre Afrique qui fait si pitié… cinquante années après les indépendances elle n’est pas toujours maître de son destin…Et la responsabilité des africains…
Un instant madame Beyala, revenons sur terre et parlons franchement entre nous africaines plus précisément entre nous camerounaises.

C’est la faute de l’occident, c’est toujours la faute de l’occident… Oui l’esclavagisme, le colonialisme et le capitalisme ont été néfastes pour notre société et personne ne peut le démentir.

Mais…Quelle est notre part de responsabilité dans la déchéance notre nation ?

Combien d’élites camerounaises sont en prison aujourd’hui pour détournement de fonds publics ? Ces élites qui étaient sensés bâtir ce pays. Est- ce la faute de l’occident s’ils ont choisi de se remplir les poches au détriment des biens et services aux populations ?

Quand monsieur Biya passe la moitié de l’année dans des suites présidentielles en occident aux frais des contribuables camerounais est-ce  la faute de l’occident cette irresponsabilité endémique ?

Quand monsieur Biya en deux semaines de vacances à la Baule peut se permettre de dépenser des centaines de millions de francs CFA au détriment d’une population qui crève de faim et de soif est ce la faute de l’occident ?

Quand 28 ans sous le règne de monsieur Biya, le Cameroun est classé pays pauvre et très endetté est- ce la faute de l’occident ?
Quand les routes, les ponts, les hôpitaux brefs toutes les infrastructures camerounaises sont désuètes  est ce la responsabilité de l’occident de les reconstruire ou l’État camerounais ?

Quand tous les élites camerounais en cas de graves maladies se retournent vers l’occident pour se faire soigner c’est aussi de la faute de l’occident si des hôpitaux spécialisés ne sont pas construits au Cameroun.

A l’aube des élections présidentielles, quand  plusieurs leaders politiques contestent ELECAM c’est de la propagande douce de dire « halte aux ingérences étrangères » quand on sait que le régime de monsieur  Biya investit des milliards en publicité à l’étranger pour son image.

Oui c’est la faute de l’occident tous les malheurs de l’Afrique noire. Et notre part de responsabilités ? Faut-il rester figé dans un passé douloureux si lointain qui est la première rencontre de l’Afrique avec l’occident ?

Un petit rappel… La Chine tout comme l’Afrique a connu l’esclavage, la colonisation et  la grande humiliation…Mais, elle a refusé de se cloitrer dans ce passé sombre. Elle a choisi la voie de l’avenir, de se relever de ses cendres… Aujourd’hui nul ne peut contester la croissance merveilleuse et miraculeuse de la Chine. Une richesse par ironie qui provient  de l’Afrique…On ne peut plus parler de communauté internationale aujourd’hui sans faire allusion à la Chine.

Que l’Afrique noire joue la victime de l’occident …Cette souveraineté qui nous est si chère on ne l’aura jamais parce que dans ce monde de capitalisme à outrance  seul le pouvoir économique compte. Et le Cameroun a pourtant toutes les richesses pour être un pays fort et prospère si les dirigeants sortent de leur oisiveté. C’est la seule façon et l’Unique d’obtenir notre souveraineté et notre respect.

A quelques mois des élections présidentielles au Cameroun, « la non ingérence »est un discours favorable au régime de M. Biya qui a lui tout seul nomme les membres d’Élecam et le président de la cour suprême. Le salut du peuple camerounais est aujourd’hui entre les mains de la communauté internationale puisqu’il n'existe aucune entente possible entre le gouvernement et l’opposition sur Élecam. L’ONU doit intervenir.
 
Je veux pourtant tout comme  madame Beyala crier haut fort tout comme vous l’Afrique aux africains… La réalité est autrement c’est utopique d’y croire pour l’instant…

La non ingérence est un langage prisé par les dictateurs surtout dans les dictatures africaines. Ne me demandez pas pourquoi la Chine a trouvé des oreilles si attentives en Afrique…

Pour terminer madame Beyala que pensez-vous d’Élecam?  Prenez position dès maintenant sinon les étrangers le feront à votre place en 2011…trop tard pour crier «  Halte aux ingérences »

© Camer.be : Félicité Ngadja


07/12/2010
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