Afrique : Lettre aux juristes et intellectuels africains

Afrique : Lettre aux juristes et intellectuels africains

Maurice Tchasso:Camer.beChers intellectuels africains, juristes en particulier, épris de paix et de liberté. Je me penche sur ce papier pour essayer de comprendre votre attitude face à la crise ivoirienne. Pourquoi vous. Parce que, le bâton brandi ça et là est l’interprétation des textes qui régissent les institutions nationales et internationales. Aujourd’hui, il y a un flou total qu’entretiennent les médias occidentaux pour aliéner les téléspectateurs et auditeurs et lecteurs à travers le monde. La raison est simple : plusieurs médias ne font que relayer les informations disponibles sur ce qu’on nous présente comme des sources fiables et impartiales.

Je voudrai citer l’AFP, Reuters, France 24, RFI qui fort de leur passé historique avec l’Afrique, ont implanté des bases solides de propagandes dans ces régions. Nous nous rendons compte au fil des jours de l’inexactitude des propos diffusés à longueur de journée par ces derniers.

Je vous interpelle, vous  en tant juristes, de nous éclairer sur les possibilités de contrattaquer ces médias en les trainant en justice par exemple pour diffusion de fausse analyses, de fausses nouvelles et d’incitation à la violence, Est-ce que ces chefs d’accusations peuvent être retenus  contre ses organes ω Si oui, quels sont les lois applicables ou les juridictions compétentes dans ce cas d’espèce.

L’autre volet de mon inquiétude est la menace à sens unique de l’utilisation des institutions CPI et TPI. Y’a-t-il des possibilités pour des citoyens d’ester en justices dans ces institutions des individus reconnus auteurs d’incitations à la violence, des crimes, etc.

Je pense que vous devez remuer vos méninges afin d’aider la jeunesse africaine éprise d’indépendance et de liberté à disposer des moyens légales de ripostes à tout individu, institutions ou groupe d’intérêts mise à contribution pour détruire notre continent. Il doit bien avoir des dispositions légales pour cela. Il est alors temps pour vous autres de vous organiser pour défendre notre précieuse Afrique dont veulent nous dessaisir une poignée d’occidentaux.

La menace utilisé contre Les ivoiriens aujourd’hui est la rétention de leurs salaires. Je précise bien qu’il s’agit des ivoiriens et non de GBAGBO et son gouvernement. Il est inadmissible qu’un fonctionnaire qui ne fait pas de la politique et qui se rend au travail du matin au soir puisse souffrir des batailles politiciennes. Ses hommes et femmes ne peuvent pas être condamnés sous le prétexte qu’ils servent l’administration GBAGBO car, il faut reconnaitre que les soit disant légaux et illégaux gouvernement bénéficient des services de ces derniers.
 
L’administration fonctionne, les hôpitaux sont ouverts et fonctionnent, la circulation est régulée, le service météorologique fonctionne, les services qui régulent les télécommunications, l’eau et l’énergie fonctionnent pour ne citer que ceux-là. Comme vous le voyez, il serait arbitraire de bloquer les salaires de ces hommes qui se battent jour et nuit pour au moins assurer le service minimum.

Si tel est vrai que la raison de toutes ces ingérences internationales est la recherche du bien être des populations, il serait carrément contradictoire d’entretenir par ses méthodes, la souffrance du même peuple. Ces méthodes sont prises dans l’unique intention de les dresser contre le régime légal ou illégal et les pousser à un soulèvement populaire. Cette pratique est honteuse. Il est inadmissible d’utiliser des êtres humains comme bouclier. Guillaume SORO l’aura tout le restant de sa vie sur la conscience, car son champion et lui savaient qu’il devait avoir des morts. Mais, aveuglés par l’hypothèse d’un lendemain meilleur, aux commandes de la world cocoa provider qu’est la Côte d’Ivoire.

Face à un problème politique, il est juste de trouver des solutions politiques. Cela passe généralement par des compromis. Or pour qu’il y ait compromis, il faut s’asseoir autour d’une table de négociation. C’est la règle fondamentale que doit respecter tout individu qui s’engage en politique.

L’intransigeance de la Communauté internationale et du camp du candidat OUATARA, avec leur attitude va en guerre, ne fait que contribuer à la guerre civile que préparent en sourdine des personnes qui tirent les ficelles de cette crise ivoirienne. Les masques finiront par tomber j’en suis sûr. Mais d’ici à là, il y a un risque d’implosion qui d’ailleurs faut le rappeler, ne se limitera pas qu’en Côte d’Ivoire. Il est encore temps que cette Communauté internationale soit réaliste si elle ne veut pas être comptable des prochaines vagues de morts qui s’annoncent sur le continent.

Il est donc question chers juristes africains de trouver les voies et moyens pour prévenir cette Communauté de ce qui l’attend au lendemain de leur ballet macabre sur l’Afrique.  Ne vous détournez pas de vos responsabilités car, l’Afrique vous en voudra éternellement.
Alors, marquez votre temps, le temps des libertés.

© Correspondance : Maurice TCHASSO, Washington


26/12/2010
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