Afrique, La crise ivoirienne : Quels enseignements pour le Cameroun?
Afrique, La crise ivoirienne : Quels enseignements pour le Cameroun?
La crise ivoirienne est probablement la crise la plus complexe de ces cinquante dernières années an Afrique et dans le monde. La crise ivoirienne naît pour ceux qui ne le savent pas, des vestiges de la colonisation française. Laurent Koudou Gbagbo, cet Africain à la voix grave de ténor n’est pas seulement un bon pianiste de gospel, il est aussi un bon ténor en politique puisqu’ il est l’un des rares chef d’état africain, sinon l’unique a avoir boudé les grandissimes fêtes de la célébrations des cinquantenaires en Afrique francophone, voulues par la France. Toutes les conditions étaient donc réunies au préalable pour que l’actuel président désigné par le conseil constitutionnel de côte d’ivoire entre en opposition contre la France, pays à l’origine des troubles qu’ont peut constater aujourd’hui en côte d’ivoire, puisque le gouvernement Chirac - De Villepin est celui-là qui avait clairement légitimité l’attaque des rebelles fidèles à Guillaume Kigbafori Soro – obligeant ainsi un gouvernement légitime de négocier avec des rebelles.
La côte d’ivoire est un pays à l’image de la majorité des pays africains puisque constituée de près de 60 ethnies dont certaines se retrouvent de l’autre côté de la frontière, c’est à dire au du Burkina. Plusieurs experts sont unanimes là-dessus - la conférence de Berlin a créé beaucoup de préjudice à l’Afrique et aux africains. Comment résoudre donc les problèmes des minorités et l’épineux problème des majorités faibles en Afrique ω
L’élection ivoirienne a clairement démontré que le vote reste très tribal en Afrique, comment donc faire comprendre aux africains que l’intérêt supérieur des nations prime sur les intérêts tribaux ω Comment leur expliquer que les Européens ont brisé les barrières tribales pour trouver le chemin du développement et celui de la paix ω Quand on jette un regard sur la rébellion des FN en côte d’ivoire, on constate très vite qu’elle est dirigée par les hommes proches culturellement d’Alassane Ouattara dont Soro serait juste l’enjoliveur - rébellion voltaïque ou simple fait de hasard ω. Les voltaïques sont présents en côte d’ivoire et au Burkina – voilà donc où le concept d’ivoirité puise sa source puisque pour beaucoup, Alassane Dramane Ouattara serait Burkinabé.
Il a fallu la volonté d’un homme, d’un seul, Laurent Koudou Gbagbo pour que ce concept d’ivoirité soit enterré afin de permettre à Ouattara de se présenter à l’élection présidentielle. On ne peut donc pas reprocher à Gbagbo d’avoir été pacifiste ! Gbagbo a réussi où Houphouët Boigny, Bédié et le général Guei ont tous échoué, reconnaissons-le sans coup férir. Organiser les élections dans un pays divisé en deux a été l’erreur fatale commise pas Gbagbo qui d’ailleurs fût contraint par la « communauté internationale » alors qu’il posait comme préalable à l’élection le désarmement des rebelles.
Les Camerounais dans la crise Ivoirienne
Les Camerounais se sont accaparés de la crise ivoirienne au point d’être interpellés et courtisés par Charles blé Goudé et Patrick Achi respectivement ministre de la jeunesse version cour constitutionnelle et Ministre des Infrastructures et porte parole du gouvernement version CEI. La côte d’ivoire est un Pays pas comme les autres sur le contient africain. La côte d’ivoire c’est le Pays de Laurent Pokou (deux fois meilleur buteur de la CAN) – c’est le pays du coupé décalé et de « ma famille » (célèbre feuilleton télévisé très apprécié par les Camerounais) – c’est le pays où plusieurs Etudiants et Musiciens Camerounais ont pris leurs envols – c’est le pays de Laurent Gbagbo l’africain ; on peut donc comprendre et expliquer l’engouement que cette crise suscite auprès de ces derniers.
Le Cameroun quant à lui n’est pas à l’abri d’une crise similaire. Tous les ingrédients sont désormais réunis au Cameroun pour inciter une crise insurrectionnel populaire ou militaire à prendre corps. Les prémisses d’une telle révolution date de février 2008 où plusieurs jeunes descendus dans la rue furent massacrés par l’armée.
1-Le Cameroun est un pays gangrené par la corruption à tous les niveaux
2-L’exclusion systématique caractérise tous les concours administratifs.
Les riches parfois falots intellectuellement se servent en premier
pendant que les pauvres croulent sous les effets de la misère, ce qui
freine le rendement de la fonction publique.
3-La justice est à tête chercheuse et quasi inexistante (un ancien Maire
au nom de Kingué qui se voulait très patriote en aurait fait les frais
récemment)
4-Les tribalisme est partout présent – lors du déroulement de
l’opération épervier ,certains ont réclamé l’arrestation des gens du
nord de l’ouest etc. pour rétablir l’équilibre régional dans les prisons
peuplées à majorité par les gens du centre et du sud. En Tunisie
c’était la famille Trabelsi et ben Ali, au Cameroun ce sont les gens du
Sud et du centre qui se tailleraient la part du lion en ce qui
concerne la répartition des postes ministériels et les hauts postes de
commandement dans la fonction publique et dans l’armée
5- Au niveau économique les procédures de création d’entreprises restent
lourdes et compliquées - les taxes sont énormes et découragent les plus
ambitieux, les investisseurs nationaux sont insultés et dépouillés
pendant que le tapis rouge est déroulé à certains groupes français et
chinois. On peut noter également l’arrogance des fonctionnaires
généralement mal formés.
7-Le président est sans cesse désigné comme vainqueur des élections
alors que ce dernier ne bénéficie d’aucune légitimité populaire
8-Le pays vit sous une crise déclaré en 1987, crise qui voit toujours le bout du tunnel mais ne prend jamais fin.
9-Au Cameroun on a souvent entendu dire qu’un Bamiléké se sera jamais
président de la république (était-il le cas pour les voltaïques de côte
d’ivoire ω) Si c’était le cas, on peut dire sans risque de se tromper
que la faute revient aux hommes politiques et pas aux vaillants peuple
ivoirien et Camerounais.
Les camerounais, sont donc avertis. Le scénario ivoirien nous enseigne que l’injustice sous toutes ses formes est un frein à la paix et à la démocratie. Nous ne briserons jamais les chaînes de l’esclavage, de la pauvreté matérielle et morale, de la néocolination si nous refusons d’appliquer la justice et surtout de comprendre que seul le travail compte. Le jour que nous comprendrons qu’une génération ne travaille pas pour elle mais pour celle à venir, nous irons tout droit vers la prospérité économique qui est un gage de paix durable.