Afrique: Après l'ère des indépendances, l'ère des putschs

Afrique: Après l'ère des indépendances, l'ère des putschs

Dictateurs:Camer.beL'Afrique contemporaine est à ce point marquée par les putschs que s'en devient une tradition.Pour cause, la plupart des Etats africains a souffert de ce syndrome qui, ces dernières années, tend à devenir une épidémie. Notamment,le Nigeria, le Ghana, le Burkina-Faso, la Centrafrique, le Madagascar, la Mauritanie, la Guinée-Bissau, le Niger, la Guinée, le Mali récemment pour la seconde fois, etc... Pourtant, l'environnement international serait défavorable aux coups d'Etats. En effet, après la déclaration d'Alger de 1999, condamnant '' toute rupture de l'ordre constitutionnel'', l'Union africaine a suspendu tous les pays frappés par des coups d'Etats.L'accord de Cotonou également entré en vigueur depuis 2003,engage l'Union européenne,les Etats d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) à couper leurs aides aux '' pays issus d'un changement anticonstitutionnel''.

Menace d'abandon et d'asphyxie qui aurait due dissuader les putschistes, mais, le signe le plus évident qui détermine la force de la pression est que les putschistes d'aujourd'hui essaient d'éviter le scandale de la mort de leur prédécesseur. Leçon sans doute tirée de l'exécution en 1987du burkinabé Thomas Sankara. Scandale qui a soulevé une vague d'indignation dans le monde entier.Aussi, le bissau-guinéen Nino Vieira, sauvagement assassiné en 2009 et le congolais Laurent Désiré Kabila en 2001.

Ces derniers temps, on privilégie les coups '' sans bavures'' commeen Mauritanie en 2005: ''zéromort, zéro blessé'' contre Maaouiya OuldTaya, arrivé au pouvoir lui-même par un putsch militaire. Ou bien on utilise la stratégie de ''Attendez qu'il sorte'' de Oumar Bongo. Conseil certainement suivi parFrançois Bozizé qui a attendu que Pattassé sorte de Centrafrique pour renverser son pouvoir.

Les exemples ne finissent pas, mais la question à ce poser est: Quelles sont les vraies motivations de ces putschistes? En tous cas, ils affirment tous agir contrela dictature dans l'intérêt suprême de leurs peuples et de la démocratie. Pourtant, le Mali a beau être un modèle de démocratie dans la sous-région,il n' a pas pour autant échappé à un putsch quasiment inutile puisque le Président ATT quittait le pouvoir en Avril.

Par ailleurs, souvent des coups d'Etat sont condamnés pour la forme.

C'est le cas du Niger en février 2010. Jamais peut-être un coup d'Etat n'avait été autant souhaité. Mamadou Tandja avait fait presque l'unanimité contre lui. Abdou Diouf Secrétaire Général de l'OIF a déclaré à cet effet '' un coup d'Etat est toujours illégal mais, dans le cas deTandja, on était dans l'impasse et ce coup d'Etat est venu donner une petite lueur que nous allons élargir pourque ce soit une lumièreéclatante''. Egalement,un ancien Ambassadeur en Françafrique déclare '' au Niger, l'armée est devenue un acteur de régulation politique et démocratique''. Déclaration encourageante pour les putschistes.

Par conséquent, on peut se poser ces questions un peu saugrenues: Peut-on être à la fois putschiste et démocrate? Ou bien existe-t-il des coups d'Etat démocratiques? En guise de début de réponse on peut dire finalement que, c'est selon les cas et qui le putsch arrange réellement.

© Aminata.com : Kadiatou Bolet


28/03/2012
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