Affaire Vanessa Tchatchou – Sosthène Fouda à la barre: Le tribunal rejette les témoins de l’accusation

DOUALA - 15 Février 2012
© Joseph Flavien KANKEU | Le Messager

Le procureur Thomas Nyanga Edinguele présente des policiers comme témoins pour soutenir l'accusation. Le président Haman Wabi s'y oppose et exige la présentation de témoins indépendants. «Il s'agit là d'une incompétence du gouvernement qui veut noyer le vol d'un bébé par un procès sans objet et sans enjeux»


Vincent Fouda
Photo: © VSF


La salle d'audience du palais de justice d'Ekounou s'est presque vidée après le renvoi au 8 mai de l'année en cours, de l'affaire opposant le ministère public à Vincent Sosthène Fouda. Avant cela, C'est Thomas Nyanga Edinguele, le procureur de la République auprès de ce tribunal qui a décliné les faits reprochés à l'homme politique, très engagé dans la recherche de la vérité au sujet de l'affaire du bébé volé à l'hôpital Gynéco-obstétrique et pédiatrique de Ngousso il y a un peu plus de 6 mois. «Le prévenu a été interpellé par les éléments du commissariat central n°1 de Yaoundé devant l'hôpital Gynéco-obstétrique et pédiatrique de Ngousso où il faisait un sit-in dans le cadre d'une manifestation pour laquelle il n'avait pas reçu l'autorisation. (…) Il était au regard du code pénal (...) dans les éléments constitutifs de manifestation illégale et d'attroupement...». A expliqué le procureur avant de souhaiter que le prévenu soit invité à présenter sa défense.

Mais à la lecture du procès-verbal d'audition de Vincent Sosthène Fouda au commissariat central n°1, Haman Wabi, le président du tribunal invite le ministère public à présenter les témoins qui pourront soutenir l'accusation le moment venu. A la surprise générale, le procureur se contente d'annoncer qu'il fera appel aux agents de police ayant interpellé l'activiste politique pour témoigner à la barre. Ce qui n'est pas du tout du goût du président du tribunal, surtout que le prévenu a plaidé non coupable des faits à lui reprochés. «Il s'agit là d'une incompétence du gouvernement qui veut noyer le vol d'un bébé par un procès sans objet et sans enjeux», rigole l'accusé à la fin de cette première audience.


Statut quo

Entre temps, c'est le statu quo au sujet du bébé de Vanessa Tchatchou, volé à l'hôpital Gynéco-obstétrique et pédiatrique de Ngousso. L'équipe conjointe de la Direction de la police judiciaire (Dpj) et de la Direction de la recherche extérieure (Dgre) ne semble pas avancer dans ses investigations. Les résultats des tests Adn effectués sur Vanessa et les deux bébés (celui se trouvant chez la magistrate et celui inhumé à Nkoteng) ne sont pas toujours connus. Encore moins le lieu où ils ont été effectués, d'autant plus que le Cameroun ne dispose pas d'outils techniques lui permettant de faire un tel test. Mais Vanessa Tchatchou pour sa part, attend toujours son bébé. Elle se dit plus que jamais déterminée à franchir le portail de ce fameux hôpital avec son bébé, quelque soit le temps que cela prendra.

Des sources très introduites nous rapportent qu'aucun test Adn n'a été et ne sera fait. Car le gouvernement a déjà trouvé le bouc émissaire qu'est Vanessa Tchatchou à qui on va attribuer la maternité du bébé inhumé à Nkoteng, tout en laissant la «toute puissante» magistrate garder un enfant dont les parents ont été abusivement sevrés. Seulement, les sans voix restent certains que la justice divine sera foudroyante pour ceux ou celles qui auront pris une part active ou discrète dans cette manœuvre diabolique car Dieu n'est pas aveugle.




15/02/2012
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