Affaire Vanessa Tchatchou: Angwafor III veut enfoncer Paul Biya

YAOUNDE - 21 Mars 2012
© Martial Samba | L'Indépendant

Après avoir expulsé la mère du bébé disparu, le directeur général de l'hôpital Gynéco-obstétrique de Ngousso dit avoir respecté les consignes du chef de l'Etat.

Il y a quelques jours, Vanessa Tchatchou, la mère de l'enfant disparu à l'hôpital Gynéco-obstétrique de Ngousso, a essuyé une énième humiliation. La police venue nuitamment «on parle de 21 heures» l'aurait quasiment enlevée et sa mère qui cherchait à s'accrocher à la voiture qui l'amenait «balancée dans la rigole à côté des rails». Et selon certaines sources, le directeur général de cet hôpital de référence Angwafor III dit avoir agi en conformité avec les consignes données par le Président de la République, Paul Biya. Du coup, cette «affirmation» a provoqué un tollé dans l'opinion nationale qui pensait plutôt que le changement des personnes à la tête de cette institution répondait au souci du premier camerounais de mettre fin à un feuilleton sordide ayant un impact négatif sur l'image de notre pays.

En effet, l'arrivée du Pr Angwafor III, au détriment du Pr Doh Anderson, à la tête de l'hôpital Gynéco-obstétrique aujourd'hui semble n'avoir rien apporté de mieux dans l'affaire du bébé disparu qui défraie la chronique au Cameroun depuis plusieurs mois avec des versions qui se multiplient au fil des jours. «Le Pr Angwafor III vient plutôt mettre le feu aux poudres. Au lieu de chercher une solution à ce problème délicat, il vient plutôt rajouter à la colère de la famille de l'enfant disparu et même celle de tous les Camerounais très sensibles à cette affaire qui voudraient déjà voir le dénouement d'une histoire qui n'a de cesse de prendre des proportions».

Quant aux versions de ce «vol d'enfant», il serait difficile de donner du crédit à l'une ou à l'autre partie toujours est-il que certains protagonistes à l'instar du ministère de la Communication n'ont de cesse de se dédire. Et en plus du fait de la corruption et de déliquescence morale de la société camerounaise, même le serment d'Hippocrate des médecins camerounais est frappé du sceau de la méfiance. En tout cas, pour certaines personnes, en tenant compte du fait qu'on parle d'une certaine relation parentale entre le secrétaire d'Etat au ministère de l'Education de base, Ndong Soumhet, et la magistrate mise en cause dans cette affaire, celle-ci serait manipulée en haut lieu. D'où le courroux du Président de la République qui aurait déjà la vérité.

Néanmoins, pourrait-on tout remettre en cause dans ce pays ou discréditer tout le monde du fait de l'action pernicieuse de quelques agents de la déliquescence économique et morale du Cameroun? Pas du tout. Ce qui fait qu'il ne serait pas de bon ton de rejeter d'un revers de la main les propos du magistrat en charge de l'affaire de ce bébé disparu. Il a déclaré: «Les tests d’Adn prescrits dans cette procédure et réalisés par les laboratoires spécialisés ont établi sans équivoque qu'il n'y a aucun lien de maternité entre l'enfant en vie et mademoiselle Tchatchou», parlant de l'enfant qui se trouve en ces moments entre les mains de la magistrate de Mfou, lequel aurait été d'ailleurs adopté par cette dame de la loi. Toute chose pour que d'autres voies soient explorées. Toutefois, le fait que le gouvernement se cantonne sur le cas du bébé enterré à Nkoteng dans le département de la Haute-Sanaga et celui de la magistrate, suscite des soupçons. Dans tous les cas, les Camerounais attendent que la vérité soit révélée sur ce bébé porté disparu le 20 août alors qu'il venait de voir le monde à l'état prématuré.


22/03/2012
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