Affaire Titus Edzoa, michel T. Atangana et Cie : Sons discordants entre l’accusation et les témoins
Journal La Météo du 15/03/2011
Affaire Titus Edzoa, michel T. Atangana et Cie : Sons discordants entre l’accusation et les témoins
De sources proches des milieux de la Justice, la chancellerie aurait donné des instructions portant ouverture d'une information judiciaire contre le témoin à charge Mapouna, après son volte-face lors de l'audience du mercredi 02 mars dernier.
Unique témoin de l'accusation dans le litige opposant l'Etat du Cameroun à Titus Edzoa, Michel Thierry Atangana et sa propre personne, Dieudonné Mapouna indique que les déclarations qu'il a faites lors de la phase d'instruction et pendant l'enquête préliminaire ne correspondent pas à la réalité. D'ailleurs, l'ancien secrétaire particulier du ministre d'Etat secrétaire général à la présidence de la République (Sp/sgpr) a avoué devant le tribunal avoir fait ces dépositions dans un contexte bien précis. Pourtant, c'est sur ces témoignages que se fonde l'accusation. Et selon certaines indiscrétions, le vice-Premier ministre, ministre de la Justice Garde des sceaux, Amadou Ali, depuis le temps où il était secrétaire général de la Présidence de la République, aurait reçu Dieudonné Mapouna à maintes reprises. Le Sp de Titus Edzoa aurait confié à l'homme de Kolofata avoir parfaite connaissance des détournements de fonds perpétrés par Michel Thierry Atangana et Titus Edzoa, ainsi que des comptes secrets à l'étranger où seraient logés lesdits fonds. Seulement, au lieu d'apporter toutes ces preuves, il a choisi de se dédire.
Dans les couloirs du ministère de la Justice, il se murmure que le parquet ne s'est pas encore remis de ce revirement et serait très remonté contre lui. Selon nos sources, des missions d'enquêtes seraient à pied d'œuvre et l'homme pourrait subir de nombreuses pressions dans les jours qui viennent. Mais au sein de sa famille, il se rapporte que Mapouna aurait déjà rédigé et mis en lieu sûr ses confessions au sujet de cette sombre affaire, pour divulgation au cas où un malheur lui arriverait. Car, il y a quelques jours, un autre témoin à charge, l'expert financier Louis Paul Njock, rendait l'âme.
En juillet 2009. C'est le vice président du Copisur qui prenait la clé des champs, après son audition par le juge d'instruction Pascal Magnaguemabe. Des sources proches de l'affaire indiquent que Dieudonné Ambassa Zang aurait fait des déclarations contraires à celles qu'il avait faites en 1997. Ces mêmes sources ajoutent que le député de la Mefou et Afamba avait produit des documents qui balaient les chefs d'accusation de malversations dans la gestion et d'illégalité du mécanisme de financement du Copisur. Pourtant, de source judiciaire, le chef de l'Etat s'était toujours laissé dire par Dieudonné Ambassa Zang, précisément représentant de la présidence de la République au Copisur, président de la Commission spéciale des marchés du Copisur, que ledit comité et son président Michel Thierry Atangana n'étaient autres que des instruments de détournements de deniers publics. Craignant la levée de rideau sur son rôle d'intrigant dans cette affaire, il serait résolu à prendre la route de l'exil volontaire aussitôt évoquée la question de la levée de son immunité parlementaire. Il aurait été aidé dans sa fuite par un membre du gouvernement, apprend-on. Avec ces tergiversations, la suite de l'affaire s'annonce houleuse. La prochaine audience a lieu ce jeudi.
Henriette Assen