Affaire Thierry Atangana: Le Cameroun devra débourser 338 milliards FCFA

Yaoundé, 21 Février 2014
© EVARISTE MENONGA | Mutations

La révélation a été faite par la défense et le comité de soutien de Thierry Atangana, mercredi dernier.

C'est maintenant que commencent l'affaire Michel Thierry Atangana. Au terme de plus dé 17 ans d'une détention arbitraire dans des conditions inhumaines. Notre protégé est déterminé à obtenir réparation du préjudice moral, physique, psychologique et financier que lui a causé cette détention abusive», C'est la substance des interventions et de la défense du franco camerounais et de son comité de soutien lors du point de presse tenu mercredi dernier à Yaoundé.

Manifestant leur joie à l'issue de ce dénouement qui intervient 17 ans après, la défense et le comité de soutien ne mettent pas cette libération de leur protégé sur le compte d'un acte de mansuétude du Chef de l'Etat. Le comité met en avant et célébre le travail de lobbying qui aura été le sien pendant 17 ans, tant sur le plan interne que sur le plan extérieur. Le président du comité de soutien camerounais ne tarit pas d'éloges envers Dominique Soppo, son homologue d'Europe, qui n’a ménagé aucun effort pour obtenir la libération de Michel Thierry Atangana. Me Ndzouba met sur le compte de Soppo l'ultime pression exercée par la Commission des droits de l'homme de l'Onu qui a fini par avoir raison de l'entêtement et de la détermination de Paul Biya.

L'avocat évoque, par la suite, pour s'en féliciter, le travail de fourmi du comité qui a permis que le dossier de Thierry Atangana ait été à l'ordre du jour de la rencontre entre le Pape François et le Chef de l'Etat camerounais. Le même dossier, croit savoir Me Ndzouba, a fait récemment l’objet d'une évocation au sommet à Washington entre le Chef de l’exécutif américain, Barack Obama et son homologue français, François Hollande, à l'occasion de sa dernière visite d'Etat.

Longtemps avant cette implication et du Saint siégé et de l'Oncle Sam, le président du Comité de soutien camerounais rappelle que Paul Biya et son homologue français en avaient débattu au sommet de la francophonie de Kinshasa, Autant de pressions et bien d'autres que le comité met sur le compte de ses initiatives qui ont permis de déboucher sur le dénouement de cette libération.

Lorsqu'on lui demande de se prononcer sur la suite des événements, une sorte de what next, Me Ndzouba est formel. «Notre protégé envisage de porter plainte contre l’Etat du Cameroun. Il entend obtenir réparation, non seulement pour le préjudice subi du fait de sa détention arbitraire, mais aussi et surtout, le recouvrement de créance colossale dont est redevable le Cameroun vis-à vis des entreprises.Il était et demeure le représentant des intérêts au Cameroun. Il s'agit notamment du Groupe Jean Lefèvre. A titre indicatif », affirme Me Ndzouba, notre 338 milliards FCFA aux entreprises françaises.

Et de rappeler que cette somme a ainsi été culminé parce que les intérêts se calculent au quotidien: 11 millions d’intérêts par jour de retard. Il rappelle en passant que Thierry Michel Atangana dispose les moyens de ses ambitions et qu’il ira jusqu’au bout de ses revendications. Il dispose pour ce faire, révèle-t-il de solides arguments dans son arbalète. D’autant plus que, selon lui, la légalité internationale (caution de l’ONU), est de son côté. Ce qui constitue un déséquilibre en défaveur du Cameroun.

De plus, indique t-il, Thierry Michel Atangana dispose pour la revendication défense de ses lourds intérêts financiers de la plus grande batterie d’avocats en Europe aujourd’hui. Ils n’attendent que le feu vert pour en découdre. Mais, tempère-t-il, notre protègé qui est épris de tolérance et Camerounais de naissance, ne souhaite pas en arriver à cette extrémité. Il est prêt à pardonner et appelle de tous ses vœux des négociations devant aboutir à l’accord entre le Cameroun et la France


23/02/2014
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