Affaire Siyam Siwe : L’ancien Dg du Pad se défend pour sa libération
Mais deux experts judiciaires entravent cette longue marche.
«Corruption, fausse expertise, faux témoignage, refus d’innocenter », ces chefs d’accusations étaient à la mesure des enjeux. Dirigés pour assommer Cornélius Chi Asafor et Pepoure Abdou deux experts commis par le juge d’instruction, ils traduisent le ras-le-bol de Siyam Siwe, ancien directeur général du Port autonome de Douala(Pad) condamné à une peine d’emprisonnement à vie, décidé à en finir avec ses bourreaux, à fin de se libérer du carcan trop pesant du pénitencier. Cette affaire porté devant le tribunal de première instance de Yaoundé/Centre administratif connait malheureusement pour l’ex-Dg un dénouement moins heureux.
D’entrée de jeu, les accusés ont soulevés l’exception d’irrecevabilité pour cause de prescription. Après d’âpres débats fait de joutes oratoires, le juge d’instance à l’examen des faits n’a pas fait dans la dentelle, vidant son délibéré et «statuant contradictoire-ment à l’égard de toutes les parties, constate l’extinction de l’action publique pour cause de prescription.» Mi-figue mi-raisin, cette décision semble avoir été accueilli de cette manière.
Qu’à cela ne tienne, Siyam Siwe objecte et fait appel. Selon certaines sources proches du dossier, les chefs d’accusations soulevées par la partie plaignante relève du cas des délits d’infraction continus. Dans cette hypothèse, elles ne sauraient être frappées de prescriptions dès l’orque l’affaire Siyam Siwe reste pendante en justice. A l’opposé, d’autres conseils pensent que le grief de corruption et le refus d’innocenté relève du cas des infractions impossible autrement dit, un fonctionnaire ne peut pas se faire corrompre par l’Etat pour faire condamner l’Etat. La fausse expertise invoqué par le plaignant, poursuit cette source, se fonde sur le caractère contradictoire du rapport d’expertise. Ici il est important de noter que l’expert n’est pas obligé de demander des expliquassions à un gestionnaire. Lors de l’information judiciaire, celui-ci avait le loisir de contester ce rapport ou de demander une expertise complémentaire.
En tout état de cause, conclut notre source, la prescription est d’ordre public. En décidant d’interjeter appel, l’ex-Dg du Pad, probablement conseillé par des informateurs tapis au contrôle supérieur de l’Etat, entend se battre jusqu'à sa dernière énergie, en dépit des obstacles qui se dressent sur son chemin. De l’autre côté, les arguments s’affutent et les interrogations fusent quant à l’usage de 500 millions de francs Cfa décaissé en faveur de Tanko Ahmadou ancien maire de Douala 4ème aujourd’hui décédé pour l’aménagement et la modernisation du port de Tiko où rien a été fait. Mais aussi des 14 milliards des comptes clients dont la gestion opaque a favorisée des rétro-commissions. Plus grave est la note salée qui porte sur 18 milliards Fcfa parti en fumé au détriment du contribuable Camerounais dans un projet de modernisation du terminal à conteneur où 30 milliards de francs Cfa ont été décaissé et les prestataires n’ayant reçu que 12 milliards Fcfa Siwe Nitche chef de la cellule de pilotage du projet de modernisation du terminal à conteneur n’est pas étranger dans cette affaire.
Dans les prochains jours, la cour d’appel du centre qui statuera sur cette affaire n’aura pas la tâche facile. Va-t-elle reformer la décision du juge d’instance ? On ne perd rien à attendre la fin de ce duel.