Après quatre renvois consécutifs pour les réquisitions du Ministère public, celles-ci ont enfin été présentées à l'audience du mardi le 30 octobre 2012 à la Cour d'Appel du Littoral.UNE QUARANTAINE DE MINUTES après les réquisitions de l'Avocat général, ont suivi les plaidoiries de la défense. Me René Manfo a battu en brèche via des arguments forts les allégations de l'avocat général. Ce dernier qui a affirmé que l'accusé n'aurait jamais dû faire usage du don offert par la Spm (en ce qui concerne l'installation de l'eau à la commune) sans l'autorisation du Ministre de l'Administration territoriale. Sur le volet de la location de la niveleuse, «dame Salla a déclaré avoir réceptionné 750 000 FCFA alors qu'elle n'avait pas autorité, Elle a pris ce montant pour le remettre à Paul Kingue. Or la loi N°2009/011/ du 10 juillet 2009 portant régime financier des collectivités territoriales en son article 61 au sujet des opérations des recettes stipule que la phase du recouvrement relève du comptable», dixit l’avocat général et de poursuivre: «l'article 70 de la loi dispose le règlement des dépenses locales se fait par bond de caisse: virement, et donc les 750 000 FCFA recus par dame Salla devaientt plutôt aller la recette... Paul Eric Kingue est en même temps ordonnateur, receveur municipal, comptable. Il fait tout».
Lorsque la parole lui a été donnée, Me René Manfo a rétorqué: «c’est un procès en sorcellerie. A Nkongsamba j'avais dit que c'est un procès de la honte, dans lequel on cherche les poux sur la calvitie d'un homme chauve. Kingue n'a rien fait. Dans le cadre du cross examination du maire actuel de la commune de Njombe-Penja. Ngolle celui-ci a affirmé n'avoir pas porté plainte contre Kingue. Ni désigné quelqu'un pour le faire». Des secondes s'égrainent, le temps pour a défense de souffler. Et de continuer de plus belle: «la Commune est alimentée en eau et en électricité. Des témoins ont montré des factures. Contrairement à ce que l'Avocat général laisse entendre, le don de la Spm ne portait pas sur les fonds mais plutôt sur l'extension de l'eau à la mairie. De plus, ladite commune n'a envoyé personne se constituer en partie civile». Rappelons qu'au cours des précédents débats, les derniers témoins à avoir été entendus, n'étaient autres que Jacques Mbonjo, maire de Mbanga et Nguime Ekollo Frédéric, maire de Dibombari.
Pour eux, il n'y a pas lieu d'accuser Paul Eric Kingue de détournement d'argent destiné a la location d'un quelconque engin. Ils ont dit n'avoir jamais loué les engins à la commune de Penja. Tous les témoins clés ont été entendus. Il ne reste plus que les réquisitions du ministère public et les plaidoiries de l'avocat de l'accusé.
La requête en annulation de ce procès pour défaut évident de procédure avait été dans un premier temps ignorée puis ensuite refusée.
Le «domicilié» à la prison centrale de Douala a démontré son innocence et mis à nu les affres d'un groupuscule d'individus et la non application de la loi en matière juridique au Cameroun, notamment pour ce qui est de son cas tout particulier. Précédemment Paul Eric Kingue avait été acquitté par cette même Cour d'Appel du Littoral pour faits non établis. C'était le 26 mars 2012 a Douala. Il était alors jugé sur le détournement de la somme de 1400 000 FCFA. Ses fans espèrent qu'il en sera de même pour cet autre procès