Alors
qu’ils étaient préparés d’une part pour les réquisitions et d’autre
part pour les plaidoiries, tous les acteurs de ce procès-à quelques
exceptions près- n’ont pu accorder leurs violons à cause de
l’introduction de nouvelles pièces dans le dossier de procédure par
l’accusé Roger Ntongo Onguené.
Une fois de plus, la défense évolue en rang dispersé. Chacun prêchant
toujours pour son seul salut, foulant au pied le devenir de son
coaccusé. Nous sommes bien dans l’affaire opposant l’Etat du Cameroun et
le ministère public à Roger Ntongo Onguené et Yves Michel Fotso pour
détournement de deniers publics en coaction. A la reprise de l’audience
hier mercredi 19 décembre 2012, alors que tous s’attendent aux
réquisitions du parquet et aux plaidoiries de la défense, il n’en est
rien. Le conseil de Ntongo Onguené, ex-directeur général des Aéroports
du Cameroun (Adc) demande au président du tribunal l’autorisation de
prendre la parole pour une urgence, à propos de leur client. Il souhaite
introduire de nouvelles pièces au dossier.
Il se trouve qu’à la dernière audience, lors de l’audition de l’ex Dg
d’Adc comme témoin de la défense, ce dernier a campé sur ses positions
en soutenant qu’aucun franc de la somme litigieuse (546 millions de
Fcfa), n’a été bénéficié par lui. Qu’à chaque retrait, il le faisait
sous ordre des ministres de Transports de l’époque Christopher Nsahlaï
et Joseph Tsanga Abanda, de regrettée mémoire.
Qui pour régler les factures médicales de son
épouse malade, qui pour ses propres besoins de santé. Seulement, le
ministère public était resté sceptique quand à la réception de cette
déposition, vu qu’il était impossible de vérifier les dires de l’ «
accusé-témoin », en l’absence d’une quelconque paperasse pouvant
justifier ses dires, surtout que, les mis en cause sont tous deux
aujourd’hui décédés et selon Ntongo Onguené, faisaient à l’époque leurs
demandes verbalement.
Ainsi, au sujet des nouvelles pièces, la défense de Roger Ntongo Onguené
a produit des documents portant sur les étapes financières, le circuit
suivit par l’argent auprès de banques concernées (à Paris), pendant la
période allant de 2000 à 2002. Une autre pièce est également cette
lettre adressée à Yves Michel Fotso par les Adc pour lui rappeler qu’il
doit verser les redevances de la Camair à ladite structure.
Ce dépôt de nouvelles pièces qui n’a guerre
enchanté tant le parquet que la défense d’Yves Michel Fotso, a soulevé
de vives protestations de la part de ces derniers. Mais, rien n’y a
fait. Le tribunal a accepté d’intégrer ces nouvelles pièces au dossier
de procédure, avant de demander au ministère public s’il était près pour
ses réquisitions. Ce dernier a dit avoir besoin d’un peu plus de temps
pour à nouveau préparer ses réquisitions, suite à l’introduction de
nouvelles pièces dans le dossier. La défense a demandé qu’il en soit de
même pour ses plaidoiries.
L’affaire a donc été renvoyée au lundi 14 janvier 2013 pour la même
cause que la fois dernière, c'est-à-dire réquisitions du ministère
public et les plaidoiries de la défense.