Affaire Ntongo Onguene et Yves-Michel Fotso: A propos du compte bancaire parallèle
Yaounde, 29 Novembre 2012
© Josiane R. MATIA | Cameroon Tribune
L'ex-DG de l'Autorité aéronautique a expliqué hier au tribunal qu'il effectuait les virements sur ordre de la tutelle.
Trois heures. C'est le temps qu'aura duré l'audition de Ntongo Onguené. L'ex-directeur général de l'Autorité aéronautique civile du Cameroun (CCAA) a, en effet, déposé devant le Tribunal criminel spécial comme témoin de la défense hier au cours d'une audience de l'affaire ministère public, Etat du Cameroun et Autorité aéronautique civile du Cameroun (CCAA) contre Ntongo Onguene, Yves-Michel Fotso pour détournement de deniers publics en coaction. Sur l'ouverture d'un compte bancaire au nom de la CCAA à Paris où ont transité 546 millions de F, Ntongo Onguene explique qu'il a reçu instruction du ministre des Transports de l'époque, Joseph Tsanga Abanda. Les fonds de ce compte devaient servir à honorer les intervenants dans le cadre de l'affaire du Combi sorti de piste à Roissy-Charles de Gaulle en novembre 2000. «Le Dg de la Camair avait expliqué qu'ainsi, les assureurs pourraient verser le double de la valeur marchande de l'avion», explique l'accusé.
Le compte est donc ouvert en mai 2001 et les trois versements effectués par la Camair vont intervenir en juin et juillet de la même année. Mais c'est la direction prise par cet argent qui fait aujourd’hui débat. Des décaissements d'un montant de 230 millions de F ont ainsi été effectués à l'ordre de deux sociétés appartenant à Yves-Michel Fotso. «Ces décaissements étaient faits sur ordre du ministre des Transports», précise Ntongo Onguene. C'est-à-dire à la demande de Christopher Nsahlai qui a remplacé entre-temps Joseph Tsanga Abanda. «Je l'ai informé de l'existence de ce compte mais il était déjà au courant», ajoute l'ex-DG. Justement, ce dernier indique que des virements auraient été faits pour régler des factures de soins médicaux de Joseph Tsanga Abanda et de l'épouse de Christopher Nsahlai, même quand Ntongo Onguene n'était plus à la tête de la structure aéronautique.
Le second témoin de la défense, Onguene Eyebe, ancien employé de la CCAA et expert, a reconnu avoir bénéficié de trois virements qu'il reversait aussitôt à Tsanga Abanda. En clair, Ntongo Onguene affirme n'avoir touché aucun franc de l'argent litigieux. Mais pour l'accusation, aucune preuve ne vient étayer ces ordres «verbaux» donnés par les ministres, tous deux décédés. Impossible donc de vérifier les dires de Ntongo Onguene qui a cité Nana Aboubakar Djalloh, secrétaire d'Etat aux Transports aux moments des faits, comme témoin. D'ailleurs, pour Yves-Michel Fotso, il n'a jamais été question d'indemniser qui que ce soit dans l'affaire du Boeing 747, puisque cela avait été fait en avril 2001. «Cet argent représentait une partie des redevances aéronautiques. Je n'ai jamais rien demandé. J'ai reçu les 230 millions de F de bonne foi», a affirmé l'ex-Dg de la Camair. L'affaire a été renvoyée au 19 décembre pour les réquisitions du ministère public.
© Josiane R. MATIA | Cameroon Tribune
L'ex-DG de l'Autorité aéronautique a expliqué hier au tribunal qu'il effectuait les virements sur ordre de la tutelle.
Trois heures. C'est le temps qu'aura duré l'audition de Ntongo Onguené. L'ex-directeur général de l'Autorité aéronautique civile du Cameroun (CCAA) a, en effet, déposé devant le Tribunal criminel spécial comme témoin de la défense hier au cours d'une audience de l'affaire ministère public, Etat du Cameroun et Autorité aéronautique civile du Cameroun (CCAA) contre Ntongo Onguene, Yves-Michel Fotso pour détournement de deniers publics en coaction. Sur l'ouverture d'un compte bancaire au nom de la CCAA à Paris où ont transité 546 millions de F, Ntongo Onguene explique qu'il a reçu instruction du ministre des Transports de l'époque, Joseph Tsanga Abanda. Les fonds de ce compte devaient servir à honorer les intervenants dans le cadre de l'affaire du Combi sorti de piste à Roissy-Charles de Gaulle en novembre 2000. «Le Dg de la Camair avait expliqué qu'ainsi, les assureurs pourraient verser le double de la valeur marchande de l'avion», explique l'accusé.
Le compte est donc ouvert en mai 2001 et les trois versements effectués par la Camair vont intervenir en juin et juillet de la même année. Mais c'est la direction prise par cet argent qui fait aujourd’hui débat. Des décaissements d'un montant de 230 millions de F ont ainsi été effectués à l'ordre de deux sociétés appartenant à Yves-Michel Fotso. «Ces décaissements étaient faits sur ordre du ministre des Transports», précise Ntongo Onguene. C'est-à-dire à la demande de Christopher Nsahlai qui a remplacé entre-temps Joseph Tsanga Abanda. «Je l'ai informé de l'existence de ce compte mais il était déjà au courant», ajoute l'ex-DG. Justement, ce dernier indique que des virements auraient été faits pour régler des factures de soins médicaux de Joseph Tsanga Abanda et de l'épouse de Christopher Nsahlai, même quand Ntongo Onguene n'était plus à la tête de la structure aéronautique.
Le second témoin de la défense, Onguene Eyebe, ancien employé de la CCAA et expert, a reconnu avoir bénéficié de trois virements qu'il reversait aussitôt à Tsanga Abanda. En clair, Ntongo Onguene affirme n'avoir touché aucun franc de l'argent litigieux. Mais pour l'accusation, aucune preuve ne vient étayer ces ordres «verbaux» donnés par les ministres, tous deux décédés. Impossible donc de vérifier les dires de Ntongo Onguene qui a cité Nana Aboubakar Djalloh, secrétaire d'Etat aux Transports aux moments des faits, comme témoin. D'ailleurs, pour Yves-Michel Fotso, il n'a jamais été question d'indemniser qui que ce soit dans l'affaire du Boeing 747, puisque cela avait été fait en avril 2001. «Cet argent représentait une partie des redevances aéronautiques. Je n'ai jamais rien demandé. J'ai reçu les 230 millions de F de bonne foi», a affirmé l'ex-Dg de la Camair. L'affaire a été renvoyée au 19 décembre pour les réquisitions du ministère public.