Affaire Nguini Effa – Détournements de deniers publics

Écrit par Administrator    Vendredi, 22 Juin 2012 06:09 


 

L’expert judiciaire dénonce l’absence de collaboration des fournisseurs de la Scdp

Vendredi le 15 juin 2012, Georges Delon Dissak a été interrogé par les accusés et leurs avocats, au tribunal annexe de grande instance à Bonanjo (Douala).

 

Au devant de la scène depuis l’audience du 8 juin 2012, l’expert judiciaire Georges Delon Dissak dont l’expertise dans le cadre de ce procès laisse à désirer, a évoqué vendredi le 15 juin 2012 avoir rencontré un obstacle majeur dans la réalisation de sa mission. Notamment l’absence de collaboration des grands fournisseurs de la Société camerounaise des dépôts pétroliers du Cameroun (Scdp). Un fait qui aurait influencé son travail qui se résumait à évaluer les entrées de la Scdp, clarifier les destinations données aux montants retirés des banques pour approvisionner la caisse, identifier les responsables des détournements et clarifier les écarts entre les retraits bancaires et l’argent destiné à ravitailler la caisse.

Interrogés par les détenus de la prison centrale de Douala à l’instar de Jean Onana Adzi (directeur administratif et financier) et Jean Beautemps Mackongo Guéyé (ex directeur administratif et comptable, reconverti en expert comptable, l’expert judiciaire affirme qu’ « au terme de mon expertise, la différence entre les retraits bancaires et l’approvisionnement que j’ai retenu était de 906 millions de Fcfa mais le juge a retenu 882 841 150 Fcfa ». Somme à repartir entre les accusés. Lesquels soulignent un écart de 51 millions de Fcfa après répartition du montant sus-évoqué et dont on ne sait à qui imputer. A ce sujet nous y reviendrons dans les détails au cours de l’audience de lundi le 25 juin 2012.

Indiquons que c’est en effet le 21 mars 1994 que Jean Baptiste de la Salle Nguini Effa a été porté à la tête de cette entreprise parapublique au rôle stratégique important pour l’Etat camerounais, la Scdp. Pour comprendre ce rôle, il faut remonter en 1977. Suite à un éboulement sur la voie ferrée en octobre, Yaoundé la capitale et ses environs sont privés d’hydrocarbures pendant une vingtaine de jours. C’est presque le chaos. Tirant leçon de cet épisode, l’Etat crée une société de dépôts pétroliers pouvant garantir, quelles que soient les circonstances, un approvisionnement régulier du marché intérieur.

Car le Cameroun vient de le comprendre, une pénurie plus sévère peut paralyser les activités du pays tout entier, notamment des secteurs aussi vitaux que les communications, les transports ou les industries, tributaires des produits pétroliers. La Scdp qui démarre effectivement ses activités le 1er juillet 1979, occupe une place importante dans la politique énergétique avec la Société nationale des hydrocarbures (Snh) et de la Société nationale de raffinage (Sonara). La Scdp a une double mission essentielle : gérer les stocks de sécurité de l’Etat et garantir un approvisionnement et des quantités de stocks adaptés aux besoins et aux activités des autres actionnaires. C’est donc cette entreprise sensible que Jean Baptiste de la Salle Nguini Effa a géré pendant 15 ans.

Linda Mbiapa




23/06/2012
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 299 autres membres