Affaire MINSANTE: Olanguéna Awono plaide « non coupable »

Par lemessager | Jeudi 22 avril 2010 | Le Messager

Affaire MINSANTE: Olanguéna Awono plaide « non coupable »

Il est un peu plus de 14 heures 30 hier, mercredi 21 avril 2010. La salle d’audience principale (pleine à craquer) de la Cour d’appel du Centre requise pour les besoins de la cause par le Tribunal de grande instance (TGI) du Mfoundi Centre administratif est suspendue aux lèvres de Urbain Olanguéna Awono. Il est invité à se prononcer, après la lecture de l’acte d’accusation faite par le greffier : « je suis totalement innocent des accusations qui me sont faites. Dans ce sens je plaide non coupable », martèle – t- il sans suscité un grand étonnement. L’ex MINSANTE vient de présenter sa ligne de défense devant les accusations qui font état de « détournement entre 2002 et 2006, en tout cas dans le temps légal des poursuites consécutives à la gestion des programmes de lutte contre le SIDA, le paludisme et la tuberculose s’élevant à un montant de 414 millions 542 mille francs Cfa et de tentative de détournement de 60 millions francs Cfa  ».

Comme lui, ses coaccusés se disent non coupables des faits qui leur sont reprochés. Il s’agit de l’ancien secrétaire permanent du comité national de lutte contre le SIDA (CNLS), Maurice Fezeu, accusé de distraction de 22,2 millions de F Cfa. De l’ancien secrétaire permanent du comité national de lutte contre le paludisme (CNLP), Raphaël Okala, qui répondra d’un détournement de 1,4 million de F Cfa. Son homologue du comité national de lutte contre la tuberculose (CNLT), Hubert Wang, est quant à lui accusé de détournement de 13 millions de F Cfa. L’ancienne coordinatrice du groupe technique provincial de lutte contre le SIDA (GTP) à Buéa, dans le Sud-Ouest, Rose Chia, épouse Fon Chingong, est accusée d’avoir détourné la somme de 158 millions de F Cfa. Tous sont en gros épinglés pour des affaires liées aux marchés fictifs dans le cadre des grands programmes du ministère de la santé publique (MINSANTE).

Demande rejetée

Par ailleurs, la demande de liberté de Maurice Fezeu formulée par ses avocats lors de la dernière audience n’aura pas prospéré. Le parquet l’ayant battu en brèche en s’appuyant sur l’article 224 du Code de procédure pénale qui exclut la mise en liberté d’un inculpé passible de l’emprisonnement à vie, avant même que les conseils de l’accusé ne retirent leur demande qu’ils ne jugent pas, au demeurant, infondée. Ils citent pêle-mêle la jurisprudence de Dieudonné Nzocké, et d’autres cas de mise en liberté provisoire dans le cadre d’affaires de détournement de deniers publics.

Rendez-vous a ainsi été donné par la présidente de la collégialité Justine Nnomo Zanga, à toutes les parties le 12 mai 2010 à partir de 12 heures pour entendre les premiers témoins de l’accusation (le ministère public et la partie civile). Ce, malgré les protestations de l’essentiel des avocats de la défense qui souhaitent l’audition immédiate desdits témoins. A cette demande, le Parquet oppose un argument reposant sur le motif même de l’audience en cours qui prévoyait uniquement la communication régulière des listes des témoins et l’examen de la demande de liberté provisoire de Maurice Fezeu.

Rodrigue N. TONGUE



22/04/2010
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