Les avocats de l'Etat ont été repris à plusieurs reprises par le tribunal, au cours de l'audience de vendredi 9 septembre dernier. Pour la suite de la cross-examination, les avocats de l'Etat du Cameroun ont eu tous les problèmes du monde à confondre Michel Thierry Atangana (Mta). C'est d'abord Me Just Bell Hagbe qui monte au créneau et demande au Français d'origine camerounaise qui il est exactement, parce que sur la base d'un procès verbal brandi devant le tribunal, il y est mentionné que le président du Comité de pilotage et de suivi des axes routiers Yaoundé-Kribi et Ayos-Bertoua (Copisur) était détenteur d'une carte nationale d'identité camerounaise.
Mta répond par une question et demande pourquoi ledit procès verbal ne fait pas mention des pièces d'identité françaises lui appartenant qui ont été saisies le jour de son arrestation. L'avocat revient à la charge et veut savoir de Mta en quoi le document présenté devant le tribunal est faux. Michel Thierry Atangana rétorque : "La partie sur la quelle vous tenez vos informations ne porte pas ma signature". Me Just Bell Hagbe insiste et revient un temps sur l'acte portant création du Copisur, les relations entre Mta et le groupe Jean Lefebvre, des questions débattues à plusieurs reprise par le TGI. Mme Nnomo Zanga la présidente de la collégialité des juges chargés de connaitre l'affaire intervient : "Me ! C'est comme si vous souhaitez que l'accusé dise à tout prix quelque chose de spécial. Si vous voulez qu'on avance, avançons. Ça commence à devenir redondant". Mais, le représentant de l'Etat persiste dans sa logique. L'échange devient houleux entre le tribunal et les défendeurs de l'Etat. Puis, le calme revient et Me Just Bell Hagbe passe la parole à sa consœur.
Procureur. Avant de se soumettre aux questions des avocats de l'Etat du Cameroun, 48 heure avant, c'est-à-dire mercredi 7 septembre, Michel Thierry Atangana était face au procureur de la République. Christian Ndanga Dogoua, a soulevé des questions portant sur la relation contractuelle entre le Français d'origine camerounaise et le groupe Jean Lefebvre. En réponse, l'enfant de Nsimeyong a déclaré avoir intégré l'entreprise Jean Lefebvre sous la présidence de Jean-Claude Roude, en qualité de cadre à la direction financière basée à Rueil Malmaison en banlieue parisienne.
A la question de savoir la mission à lui assignée au Cameroun par le groupe français, Mta a affirmé qu'il s'agissait de restructurer les actifs financiers de ce groupe au Cameroun. Par la suite, le procureur de la république a demandé à Michel Thierry Atangana s'il persistait à contester les déclarations de Dieudonné Ambassa Zang aux termes desquelles, le Copisupr s'était écarté de sa mission pour s'occuper de l'enlèvement des ordures ménagères, des questions forestières, du dragage du port de Douala, de l'organisation du sommet de l'OUA, de la privatisation d'Intelcam. Pour sa défense, Mta a demandé de faire comparaître Dieudonné Ambassa Zang pour la "beauté de la vérité". S'agissant du montant exact reçu par le Copisupr au titre de la Taxe spéciale sur les produits pétroliers (Tspp), Christian Ndanga Dogoua, s'appuyant sur le volume 2 du rapport de l'expertise financière Njock, déclarera qu'il s'élève à la somme de 1,136 milliard de francs Cfa et non 935 millions de francs Cfa comme le "prétend" Michel Thierry Atangana. Pour sa défense, l'accusé relèvera que le différentiel de 200 millions de francs Cfa correspond à un concours financier apporté par Elf Oil au Copisupr, ce que l'expert ne pouvait constater car, n'ayant pas eu accès aux pièces comptables.