Affaire Mebara et Inoni: Controverse autour des 04 milliards FCFA de la SNH
Yaoundé, 21 mai 2013
© EVARISTE MENOUNGA | Correspondance
Le liquidateur dit n'avoir aucune trace de cet argent dans la comptabilité de la camair, alors que l'ex-SGPR réaffirme son déblocage effectif.
© EVARISTE MENOUNGA | Correspondance
Le liquidateur dit n'avoir aucune trace de cet argent dans la comptabilité de la camair, alors que l'ex-SGPR réaffirme son déblocage effectif.
«Mauvais témoin, témoin difficile,
témoin décevant, témoignage inutile»,ainsi se résument les réactions des
avocats de la défense et celles de la plupart des personnes ayant suivi
la déposition du liquidateur de la CAMAIR, Bekolo Ebanda. Bien que
félicité par le Président Yap, cet expert comptable qui comparaissait
jeudi dernier devant le Tribunal Criminel Spécial, n'aura pas été d'un
grand apport pour Atangana Mebara et sa défense qui l'avaient pourtant
cité.
Trop aérien et évasif à la fois dans ses réponses à des questions précises, Bekolo Ebanda s'est même attiré les foudres de l'ex-SGPR, obligé de lui rappeler qu'il n'était pas dans un amphithéâtre de faculté pour exposer sa science, mais qu'il devait savoir que des gens sont en prison. Et que s'il a été appelé devant la barre, c'est pour éclairer la lanterne d'un Tribunal qui avait besoin de son témoignage déterminant pour asseoir sa décision.
Lorsque le conseil de Mebara, Me Ekani, lui demande de fixer le Tribunal sur le solde exact de Ansett à la CAMAIR en date du 15 juin 2003, au moment où le loueur d'avions menaçait de reprendre ses aéronefs, le témoin conjecture et fait valoir que les comptes de la CAMAIR pour l'exercice 2003 ont été arrêtés par l'administrateur provisoire et approuvés par l'assemblée générale avec deux ans de retard, c'est-à-dire en 2005. «Donc, poursuit-il, les comptes de la CAMAIR n'étaient pas arrêtés au jour le jour; la CAMAIR fonctionnait avec une situation extracomptable». En décembre 2003, indique Bekolo, le mémorandum signé entre Dakayi Kamga et Ansett fait le point et établit un solde de départ de 3,5 millions de dollars. Et lorsqu’on soustrait de ce solde les 2,3 millions de dollars au titre des frais de maintenance dus par Ansett, il reste 1,1 million de dollars de dette due par la CAMAIR. Mais, s'empresse d'ajouter le liquidateur, il s'agit de montants extracomptables qui peuvent varier à tout moment.
Controverse
Seulement, relève-t-il, le grand livre de l'entreprise d’Ansett fixe la dette à 10,3 millions de dollars au 30 juin 2003, en attendant les réserves de maintenance fixées en fin d'année. Le vrai solde à cette date, conclut-il, est de 12 millions de dollars. Mais il est possible que ce chiffre change lorsqu'on y applique les frais de maintenance. En réalité, explique Bekolo par la suite, on ne connait pas la vraie situation financière de la CAMAIR parce que la comptabilité n'est pas tenue régulièrement. Raison pour laquelle, indique-t-il, les montants changent d'une correspondance à l'autre.
A la question de l'accusé Mebara de savoir s'il confirme que la SNH a payé les 4 Milliards FCFA au titre d'une avance de trésorerie consentie au Gouvernement sur hautes instructions du Chef de l'Etat, en règlement d'une partie des arriérés de loyer d'avions dus par la CAMAIR, Bekolo est formel: «je, n'ai pas vu dans les états financiers de la CAMAIR aucune trace des 4 milliards FCFA. Il ressort plutôt un montant de 3,3 milliards FCFA et deux virements d'égal montant effectués par le MINFI». Il n’y a jamais eu, rectifie l'ex-SGPR, un paiement de 3,3 milliards FCFA effectué par la SNH, mais plutôt 4 milliards qui ne ressortent pas dans la comptabilité de la CAMAIR.
Et, s'adressant aux trois juges: «j'attire votre attention sur la méprise qui pourrait découler des propos du témoin et qui pourrait faire admettre au Tribunal qu'une même facture de 3,3 milliards FCFA a été payée deux fois, et par la CAMAIR et par la SNH. Alors que, explique Mebara, le représentant de la SNH, Mendim Menko'o, a confirmé le paiement des 4 milliards lors de sa déposition». Ce à quoi le témoin rétorque que l'absence de communication entre la CAMAIR et les administrations qui payaient les factures de loyer d'avions, est sans doute à l'origine de cette non-prise en compte de ce virement dans la comptabilité de l'entreprise. Le Tribunal finit par trancher. Yap Abdou tirera lui-même les conclusions qui s'imposent par rapport à la controverse autour des 4 milliards.
source: mutations
Trop aérien et évasif à la fois dans ses réponses à des questions précises, Bekolo Ebanda s'est même attiré les foudres de l'ex-SGPR, obligé de lui rappeler qu'il n'était pas dans un amphithéâtre de faculté pour exposer sa science, mais qu'il devait savoir que des gens sont en prison. Et que s'il a été appelé devant la barre, c'est pour éclairer la lanterne d'un Tribunal qui avait besoin de son témoignage déterminant pour asseoir sa décision.
Lorsque le conseil de Mebara, Me Ekani, lui demande de fixer le Tribunal sur le solde exact de Ansett à la CAMAIR en date du 15 juin 2003, au moment où le loueur d'avions menaçait de reprendre ses aéronefs, le témoin conjecture et fait valoir que les comptes de la CAMAIR pour l'exercice 2003 ont été arrêtés par l'administrateur provisoire et approuvés par l'assemblée générale avec deux ans de retard, c'est-à-dire en 2005. «Donc, poursuit-il, les comptes de la CAMAIR n'étaient pas arrêtés au jour le jour; la CAMAIR fonctionnait avec une situation extracomptable». En décembre 2003, indique Bekolo, le mémorandum signé entre Dakayi Kamga et Ansett fait le point et établit un solde de départ de 3,5 millions de dollars. Et lorsqu’on soustrait de ce solde les 2,3 millions de dollars au titre des frais de maintenance dus par Ansett, il reste 1,1 million de dollars de dette due par la CAMAIR. Mais, s'empresse d'ajouter le liquidateur, il s'agit de montants extracomptables qui peuvent varier à tout moment.
Controverse
Seulement, relève-t-il, le grand livre de l'entreprise d’Ansett fixe la dette à 10,3 millions de dollars au 30 juin 2003, en attendant les réserves de maintenance fixées en fin d'année. Le vrai solde à cette date, conclut-il, est de 12 millions de dollars. Mais il est possible que ce chiffre change lorsqu'on y applique les frais de maintenance. En réalité, explique Bekolo par la suite, on ne connait pas la vraie situation financière de la CAMAIR parce que la comptabilité n'est pas tenue régulièrement. Raison pour laquelle, indique-t-il, les montants changent d'une correspondance à l'autre.
A la question de l'accusé Mebara de savoir s'il confirme que la SNH a payé les 4 Milliards FCFA au titre d'une avance de trésorerie consentie au Gouvernement sur hautes instructions du Chef de l'Etat, en règlement d'une partie des arriérés de loyer d'avions dus par la CAMAIR, Bekolo est formel: «je, n'ai pas vu dans les états financiers de la CAMAIR aucune trace des 4 milliards FCFA. Il ressort plutôt un montant de 3,3 milliards FCFA et deux virements d'égal montant effectués par le MINFI». Il n’y a jamais eu, rectifie l'ex-SGPR, un paiement de 3,3 milliards FCFA effectué par la SNH, mais plutôt 4 milliards qui ne ressortent pas dans la comptabilité de la CAMAIR.
Et, s'adressant aux trois juges: «j'attire votre attention sur la méprise qui pourrait découler des propos du témoin et qui pourrait faire admettre au Tribunal qu'une même facture de 3,3 milliards FCFA a été payée deux fois, et par la CAMAIR et par la SNH. Alors que, explique Mebara, le représentant de la SNH, Mendim Menko'o, a confirmé le paiement des 4 milliards lors de sa déposition». Ce à quoi le témoin rétorque que l'absence de communication entre la CAMAIR et les administrations qui payaient les factures de loyer d'avions, est sans doute à l'origine de cette non-prise en compte de ce virement dans la comptabilité de l'entreprise. Le Tribunal finit par trancher. Yap Abdou tirera lui-même les conclusions qui s'imposent par rapport à la controverse autour des 4 milliards.
source: mutations