Affaire Me Eyoum/Etat du Cameroun: Ouverture des débats ce jour au TGI du Mfoundi
YAOUNDÉ - 16 Janvier 2012
© Bertille Missi Bikoun | L'Actu
L'avocate devra s'expliquer dès ce lundi sur le détournement, avec l'ancien Minefi Abah Abah, de la somme de 1 milliard 70 millions FCFA.
© Bertille Missi Bikoun | L'Actu
L'avocate devra s'expliquer dès ce lundi sur le détournement, avec l'ancien Minefi Abah Abah, de la somme de 1 milliard 70 millions FCFA.
Polycarpe Abah Abah est à nouveau
devant le Tribunal de grande instance Mfoundi ce lundi, 16 janvier, pour
répondre des faits de détournement, en coaction avec Me Lydienne Eyoum,
de la somme d’un milliard 70 millions FCFA. Une affaire pour laquelle
le ministre en charge du Budget, Henri Engoulou, a également été
interpellé et est détenu à la prison centrale de Kondengui (Yaoundé). Il
va s'agir de la deuxième audience de cette affaire qui devrait, en
principe, connaître une évolution ce lundi avec l'ouverture des débats.
C'est du moins ce qui avait été décidé lors de la précédente audience,
le 27 mai dernier.
Les faits remontent à 2005, Polycarpe Abah Abah vient fraichement d'être nommé (4 décembre 2008) ministre de l'Economie et des Finances (Minefi). Les caisses de l'Etat sont au rouge, mais il faut payer les fonctionnaires. Commence alors la recherche des fonds. Le directeur des affaires juridiques du Minefi, M. Ngouem, fait part au Minefi, de ce qu’une décision de justice favorable à l’Etat lui permet de disposer d'un peu plus de 2 milliards dans les caisses de la Banque des Etats de l'Afrique centrale (Beac) et qu'il faut récupérer. Polycarpe Abah Abah charge l'avocate Me Eyoum, conseil de l'Etat camerounais depuis 1998, de recouvrer ladite somme de 2 milliards 140 millions FCFA émise par la société Barry au profit de l'Etat du Cameroun. Le Minefi signe pour cela un pouvoir spécial (terme administratif à travers lequel un individu est mandaté à effectuer des recouvrements pour le compte d'un tiers ou d'une société) à Me Eyoum. Le conseil du Minefi requiert les services de l'huissier de justice Célestin Baleng Maah pour l'exécution de la saisie sur créance. L'opération est menée avec succès. Mais Lydienne Eyoum réclame le paiement de ses honoraires. Promesses lui est faite, par le Minefi, de s'acquitter de cette dette un peu plus tard, confie Polycarpe Abah Abah. L'avocate se retourne vers le ministre en charge du Budget. Henri Engoulou signe par ordre du Minefi, un document autorisant Lydienne Eyoum à ne verser que la moitié de la somme sus évoquée, à savoir un milliard 10 millions, en attendant de s'accorder sur ses honoraires. Mais Polycarpe Abah Abah affirme n'avoir jamais donné une quelconque autorisation du genre à M. Engoulou. Ce que ce dernier va confirmer lors de la confrontation entre les différentes parties. «Le juge d'instruction David Donhou n'a non plus établi un encaissement ou une rétrocession à mon profit des sommes prétendument détournées (cf. Ordonnance de renvoi)», écrit Polycarpe Abah Abah dans la lettre adressée le 9 septembre 2011 à Amadou Ali, ci-devant vice-Premier ministre, ministre de la Justice, Garde des sceaux; avec ampliations au chef de l'Etat, entre autres. Tandis que Lydienne Eyoum, gardée à Kondengui depuis le 11 janvier 2010, suggère «qu'on cesse de [la] garder en otage pour justifier l'incarcération de ministres détenus pour des causes qu’ [elle] ignore. Le préjudice qui m'est fait est incommensurable». |
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