En ce jour du prononcé du verdict dans l'affaire BBJ-2, une bonne partie des journalistes tant de la presse nationale qu’internationale a été empêchée de couvrir l’audience.
L’on n’est pas loin d’une audience à huis clos. Ce vendredi 21 septembre 2012 est prévu le verdict de l’affaire de l’avion présidentiel, dans laquelle l’ancien secrétaire général de la présidence, Marafa Hamidou Yaya, l’ancien directeur général de la Camair, Yves Michel Fotso et Cie sont impliqués. Dès l’ouverture de la salle d’audience seules quelques personnes, en majorité des policiers en civil et des éléments des services de renseignements, apprend-on de sources concordantes, y ont accès. Le reste, y compris plusieurs hommes de médias, sont conduit hors du périmètre du tribunal de grande instance de Yaoundé par des gendarmes.
L’institution judiciaire est placée sous haute surveillance sécuritaire. Les éléments du commissariat central n°1, du groupement mobile d’intervention (Gmi n°1) et de la gendarmerie nationale quadrillent les lieux. L’axe qui relie le ministère des Finances au lieu dit Sonel central, en passant par le tribunal, a été barricadé. Gilets pare-balles, matraques au poing, les gendarmes éconduisent toutes les personnes désireuses d’assister à l’audience.
Interpellations
Le reporter de Camerounactu.net a d’ailleurs fait les frais de sa curiosité. Après avoir été interpellé par des gendarmes non loin du musée national, de même qu’un confrère de radio Cheick Anta Diop, nos cartes d’identités ont été retenues et nos block-notes minutieusement fouillés. « Des jeunes journalistes comme vous, vous venez écrire sur des choses qui vous dépassent ? Vous n’avez le droit d’être là que sous autorisation du procureur de la République ! », nous prévient un haut gradé de la gendarmerie. Au moment de nous relâcher, un commissaire de police nommé Assako nous lance comme pour nous défier : « continuez à écrire contre Paul Biya ! » avant de nous demander de retourner dans nos domiciles respectifs.
Le verdict de l’affaire de l’avion présidentiel reste toujours attendu.