Affaire M. Thierry ATANGANA: Des plaidoiries aux relents d'un meeting politique

DOUALA - 30 Mai 2012
© JEAN-PIERRE BITONGO | Dikalo

Le 25 mai dernier, les avocats de l'Etat du Cameroun, notamment Me Yolande Ngo Minyogo ont une fois de plus confirmé que ce procès qui dure depuis 1997, est une histoire de règlements de comptes politiques. Et il fallait s'en prendre aux journalistes.

Comme le soutient Freedom house, qui est une organisation à but non lucratif financée majoritairement par le gouvernement américain, «le cas du prisonnier politique Michel Thierry Atangana au Cameroun a atteint un point qui mérite un examen critique de cette affaire». Alors que tout est démontré et avoué que Michel Thierry Atangana qui n'a point d'affinité avec l'ancien secrétaire général de la présidence de la République du Cameroun, Titus Edzoa, n'a détourné aucun franc de deniers publics, ce 25 mai, les avocats ont usé de Violence et même d'inhumanisme dans leurs plaidoiries. Ils ont même manqué de décence. «Comment comprendre que des avocats de cette trame, puissent verser dans l'insulte», s'est étonné une personne dans la salle d'audience.


Violences

Les mots utilisés confirment ce que pensent depuis quelques temps l'opinion nationale et internationale: «Michel Thierry Atangana a été enrôlé dans un règlement de comptes maquillé de judiciaire, dans une machine infernale. Ne faisant que leur travail et rien que leur travail, comme le font également les experts en communication qu'ils taxent de journalistes de caniveau, les avocats de l'Etat du Cameroun demandent au tribunal de ne point avoir pitié des gens qui ont manipulé les dossiers «du meilleur choix» et dire qu'ils sont coupables, le tribunal va rendre service à la nation. Le prétoire est en rire et l'on se demande si on est dans un meeting politique. Comme si cela ne suffisait pas, Me Ngo Minyogo écorche la langue de Molière: «Nous, partie civile, Etat du Cameroun et ses conseils, ils ont été malmenés par la presse et le tribunal».

Largement suffisant pour tout comprendre. Raison pour laquelle Freedom house s'inquiète et se montre préoccupé par les accusations de détournement de fonds publics contre Michel Thierry Atangana dont la base part d'une animosité politique envers son co-accusé, Titus Edzoa, ancien secrétaire général de la présidence. Lors de la dernière rentrée solennelle, le Procureur Général près la Cour suprême précisait que les magistrats ont une obligation de motiver leurs décisions, et qu'il ne suffit pas de dire que telle personne est coupable pour que ce soit une vérité. Il indiquait à la même occasion que les juges étaient en charge de la protection des droits et des libertés des citoyens, et que lorsqu'un juge a mal jugé, il cesse d'être juge. Ceci étant, plusieurs voix s'élèvent pour inviter tous les démocrates du monde, notamment ceux de la France, à se lever comme un seul homme pour critiquer la gestion de ce procès qui risquera de durer tant que Michel Thierry Atangana sera en vie. La prochaine audience a lieu le 6 juin prochain et la parole reviendra à la défense des accusés.




03/06/2012
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 299 autres membres