Lors des plaidoiries de jeudi sur l'Affaire Lydienne Eyoum, Polycarpe Abah Abah, ils ont indiqué qu’elle n’a fait qu’exécuter les instructions et ne méritait pas d’être poursuivie. L’audience reprendra le 19 août prochain.
Tous avaient été reconnus coupables de détournement de plus d’un milliard de F lors de la dernière audience par le ministère public et la partie civile : l’ancien ministre des Finances Polycarpe Abah Abah, l’avocate Me Lydienne Eyoum, feu Henri Engoulou et autres. Jeudi, la parole était aux avocats de la défense. Face à la collégialité conduite par Yap Abdou, les conseils des accusés sont allés droit au but pour démontrer l’innocence de leurs clients. Sur la ligne de départ, les avocats de Me Lydienne Eyoum. Elle qui était alors conseil de l’Etat du Cameroun dans l’affaire qui opposait notre pays à l’ex- Société générale des banques du Cameroun (SGBC).
« Nous sommes convaincus que Me Lydienne Eyoum est innocente et ne mérite pas d’être poursuivie », a d’entrée de jeu assuré le Bâtonnier Yondo Black, l’un de ses conseils. Ceci, répondant au ministère public et à la partie civile qui avaient alors indiqué qu’elle a été surpayée grâce à des fonds publics avec la complicité de l’ex-Minfi, Polycarpe Abah Abah. D’après son avocat, les honoraires se discutent entre le client et l’avocat. Et ils ne sont pas arrêtés par hasard. C’est en fonction du talent et même de la notoriété de l’avocat en question qu’ils sont fixés.
« Il s’agit ici d’une véritable conspiration. Un règlement de comptes », a fait savoir le bâtonnier, s’insurgeant du fait qu’il ne comprend pas pourquoi, une dame qui a défendu la cause du Cameroun pendant près de 12 ans, se retrouve derrière les barreaux depuis 2010, alors qu’elle a permis à l’Etat de recouvrer ses fonds.
De plus, a-t-il ajouté, c’est à la demande de son client : l’ancien ministre des Finances, qu’elle a reversé la moitié de la somme au trésor public. « De quel détournement de deniers publics s’agit-il dans ce cas ? a-t-il demandé, lorsque le client lui-même ne s’est pas plaint mais à plutôt félicité Me Lydienne Eyoum pour le travail bien fait. » Et d’ajouter : « Dès l’instant que ces fonds lui étaient destinés, peut-on encore parler de détournement ? »
C’est ainsi qu’il a sollicité la libération de sa cliente « sans peine ni amende ». Tout comme l’a réitéré Me Mengue, le deuxième conseil de Me Lydienne Eyoum. Ce dernier, au terme d’une plaidoirie-marathon de plus de 2h, a indiqué à la collégialité que « le monde est difficile à vivre. Non pas à cause des gens qui nous font du mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire. » Au terme de plus de cinq heures de plaidoirie, ils ont laissé place à l’avocat de Me Balen, huissier de justice, lui aussi impliqué. Ce dernier a aussi sollicité l’acquittement de son client. L’audience suspendue jeudi soir, reprendra le 19 août prochain pour la défense de l’ancien ministre des Finances, Polycarpe Abah Abah.