Affaire Koumatékel : Mama Fouda traité de « Menteur »
La question Social democratic (Sdf) accusait le Ministre de la Santé publique d’avoir raconté des idioties.
L’honorable Awudu Mbaya ne s’est pas entouré de tact pour s’adresser au patron du Minsanté ce vendredi 01er avril 2016, au Palais des verres de Ngoa-ékellé. « Au cours de votre conférence de presse du 13 mars vous avez fait des affirmations sur ce qui s’est passé entre l’hôpital de district de Nylon et l’Hôpital Laquintinie dans l’affaire Monique Koumatékel. Etiez-vous là-bas Monsieur le ministre ? Etiez-vous à Nylon ? A Laquintinie ? Les camerounais pensent que tout ce que vous avez raconté durant cette conférence de presse était des mensonges » a martelé le député Sdf. Alors que ce dernier s’employait à démontrer à force de versions, et d’arguments les « mensonges » d’André Mama Fouda, celui-ci était loin d’être imperturbable. En effet, le Minsanté semblait un tantinet fébrile. Durant la dizaine de minute qu’a duré la question du Social democratic front, le patron du département ministériel en charge de la santé publique se tordait les doigts, repositionnait ses lunettes sur son nez avant de les enlever pour y passer un coup de mouchoir. Les appareils téléphoniques ont également eu leur lot d’attention de la part du Minsanté.
Les accusations de l’Honorable Awudu Mbaya n’ont pas modifié le discours que tient Mama Fouda depuis le début de l’affaire Monique Koumatékel. En effet, pour le Ministre de la Santé publique « la scène horrible qui s’est déroulée au sein de l’hôpital Laquintinie le 12 mars 2016 », reste en grande partie la faute de la famille de la regrettée Monique Koumatékel. Dans sa « défense » face à la Représentation nationale, Mama Fouda a réaffirmé que la défunte était arrivée à l’hôpital Laquintinie dans la malle arrière d’une voiture, 5 heures de temps après son décès.
« Je voudrais informer la Représentation nationale que le Ministère de la Santé publique a mis en place un dispositif d’information en temps réel sur l’ensemble du territoire national. Tout fait est rapporté et analysé » affirme mordicus le Minsanté. Un dispositif qui aurait ainsi permis à Mama Fouda d’avoir les contours du décès de Monique Koumatékel et de ses jumeaux quelques instants après le déroulement des faits. « Tout décès de femme enceinte ou d’enfant est listé. En intervenant au lendemain du décès de cette Dame j’avais déjà la traçabilité du circuit de Dame Koumatékel. Le seul nom que je n’avais pas était le nom du Centre médical de PK13. Mais à part cela j’avais tous les détails » s’est défendu le Minsanté.
Ce denier a même joint à sa plaidoirie le rapport de l’Ordre national des médecins rendu public ce jeudi 31 mars à Yaoundé (un document d’ailleurs que le Ministre a reçu des mains d’une collaboratrice à quelques minutes de son passage devant les députés). Un rapport qui se rappelle-t-on est venu corroborer les affirmations faites par le Minsanté aux lendemains du décès de Monique Koumatékel et de ses enfants le 12 mars dernier. Des conclusions qui arrangent le ministre, puisque le document soutient que la défunte aurait quitté le centre médical PK13 contre avis médical le 11 mars alors qu’elle manifestait des signes d’une pré-éclampsie.
Elle serait décédée le lendemain aux premières heures au centre médical de PK13, ou le personnel paramédical aurait conseillé à la famille de se rendre à la morgue de l’hôpital Laquintinie. La famille aurait plutôt fait des arrêts à l’hôpital de district de Nylon, puis au camp Yambassi (pour annoncer le décès de Dame Koumatékel) avant d’arriver à 13 heures à Laquintinie. « Les données anatomo-cliniques cliniques confirment le décès par complication de l’éclampsie » a notamment souligné le Minsanté alors qu’il s’employait à lire une partie du rapport de l’Ordre national des Médecins du Cameroun.
Alors que le Social democratic front demande à cors et cris la tête du Minsanté, celui-ci tarde à faire tomber celles des responsables de l’hôpital laquintinie impliqués dans cette affaire. « Vous savez que des enquêtes judiciaires ont été immédiatement engagées. Nous respectons ces enquêtes qui vont déterminer les différentes responsabilités des acteurs. ..».
Un discours qui, s’il a convaincu le député du Rassemblement démocratique du peuple camerounais Théodore Datouo (auteur d’une autre question sur l’affaire Koumatékel) a laissé celui du Sdf dubitatif. L’honorable Awudu Mbaya a en effet salué la prestation du Minsanté en maugréant dans sa barbe. Insatisfait.