Affaire Inoni: L’accusation aux prises avec John B. Ndeh
DOUALA - 07 MARS 2013
© Charles Olivier Mbami et William Bayiha | La Nouvelle Expression
Premier témoin de l’accusation, l’ancien ministre des Transports dit avoir été mis sous pression par sa hiérarchie afin qu’il signe la convention d’audit avec Apm.
© Charles Olivier Mbami et William Bayiha | La Nouvelle Expression
Premier témoin de l’accusation, l’ancien ministre des Transports dit avoir été mis sous pression par sa hiérarchie afin qu’il signe la convention d’audit avec Apm.
Première personnalité pointée du doigt l’ancien secrétaire général de la présidence de la République (Sg/Pr) René Owona. C’est lui qui avait signé la note et l’avait transmise pour exécution immédiate. Ladite note lui donnait un délai franc de 24 heures. Cependant il a pris sur lui de passer outre cette instruction. Ce n’est que le surlendemain qu’il a effectivement exécuté les «hautes instructions du chef de l’Etat» contenues dans le document. De même le secrétaire général du premier ministre Peter Mafani Musongue lui a également fait parvenir une telle note. A l’époque des faits c’est Abogo Nkono qui occupait ce poste. Face à ces pressions tous azimuts, le premier témoin à charge dans cette affaire, dit avoir posé des questions. Comment un marché public portant sur une somme de 287 millions peut-il être passé de gré-à-gré ? Qu’est-ce qui expliquait un tel acte alors que le Code des marchés publics exige que tout marché public supérieur à cinq millions de francs fasse l’objet d’un appel d’offres public ouvert ? En réponse à ces questions, il a purement et simplement été rabroué par sa hiérarchie, conclut-il. Syndrome Marafa A côté de cette entrée en la matière, des questions de formes ont parasité le déroulement de l’audience de 06 mars 2013 au Tcs. D’abord le tribunal a tenu à rejeter la demande de mise en liberté d’Otelé Essomba et d’Inoni. En la matière, le juge Yap Abdou a suivi l’opinion du parquet qui estimait que c’est le tribunal d’instance qui statue et non le Tcs. Or l’ordonnance de renvoi du Tribunal de grande instance (Tgi) du Mfoundi envoie les accusés devant le Tcs pour être jugés et non pour que cette dernière cour statue à nouveau. En outre, la demande d’Otelé avait déjà été rejetée le 05 décembre 2012 au Tgi. Toujours dans le domaine de la forme, l’audience de ce 06 mars 2013 a été étroitement encadrée par les forces de l’ordre. Une présence massive des hommes armés qui a suscité des réactions courroucés des avocats de la défense. Maître Assira a par exemple déploré un « environnement où la sérénité des débats est faussée par la présence massive des hommes en tenue dans la salle d’audience. Les avocats de la défense ne sentent pas en sécurité ». Me Ekani Françoise a embrayé dans le même sens. Ouvertement, elle a évoqué «la peur du gendarme» qui, empêcherait les conseils des accusés de défendre leur client. A l’observation, la salle d’audience visiblement étroite pour les audiences de cette envergure, était tout de même fortement investie par des gendarmes et des policiers en uniformes noirs, leurs armes en bandoulières. Par conséquent des journalistes et autres proches des accusés ont été interdits d’accès dans la salle d’audience. La cause ? La salle ne pouvait plus les accueillir. |
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