Affaire Guérandi Mbara: Jeune Afrique accusé de « manipulation » et de «mensonge»
Douala - 16 - Sept. 2014
© Robert Ndonkou | Cameroon-Info.Net
Les journalistes camerounais Ndzana Seme et Christophe Bobiokono viennent de donner leur avis sur les réseaux sociaux.
Alors que l’ensemble de la presse camerounaise se contentait lundi de relayer l’information exclusive de l’hebdomadaire Jeune Afrique sur la possible exécution de l’ancien putschiste par les services secrets camerounais, quelques confrères ont marqué leur scepticisme. Christophe Bobiokono et Ndzana Seme sont de ceux qui doutent de la véracité de cette nouvelle. Dans un post publié sur le forum spécialisé 237 médias, le directeur de publication de l’hebdomadaire Kalara, Christophe Bobiokono, croit avoir décelé une «terrible manipulation de l’opinion camerounaise ». Pour lui, le pouvoir de Yaoundé peut avoir « commandé » le sujet de Jeune Afrique pour savoir comment les Camerounais réagiraient s’ils apprenaient que Guérandi a été effectivement tué.
Il n’exclut pas l’hypothèse d’une manipulation orchestrée par « des amis de Guérandi » qui pourraient ainsi chercher à « pousser le pouvoir de Yaoundé à s'expliquer sur ce qui s'est passé et, si le monsieur est encore vivant, prévenir toute exécution extrajudiciaire ». Ce promoteur d’un journal spécialisé dans le traitement de l’information en rapport avec les questions de droit s’insurge enfin contre une éventuelle exécution extrajudiciaire. « Pour être clair, si M. Guerandi a voulu renverser le régime en recourant aux armes, du moment où il n'est pas mort dans le champ de bataille, il a droit à un procès. Personne d'autre que la Justice n'a droit de lui ôter la vie pour quelque prétexte que ce soit. Et de proclamer qu'il avait attenté à la sûreté de l'Etat », termine-t-il.
Ndzana Seme, un journaliste camerounais résidant aux Etats-Unis d’Amérique publie sur sa page facebook toujours lundi un post intitulé « arrestation et mensonges sur Guérandi Mbara. Bien que reconnaissant qu’il réagit « sans avoir lu » l’enquête de l’hebdomadaire panafricain, l’homme qui fut accusé d’avoir diffusé en 2004 une rumeur faisant état de la mort du président Paul Biya, s’avance au sujet de Guerandi qu’il dit bien connaître: «j'affirme qu'il est totalement faux que de dire que Guérandi Mbara ait jamais eu des combattants au Cameroun dont les effectifs iraient jusqu'à 2000 hommes. C'est justement après avoir fait vérifier à un moment crucial sur le terrain au Cameroun, par les jeunes patriotes locaux, qu'il s'était avéré que Guérandi n'avait pas de combattants et encore moins de civils camerounais répondant de lui sur le sol camerounais, en dehors de quelques individus isolés ».
Selon Ndzana Seme, les services secrets français et camerounais veulent recréer au Cameroun « coûte que coûte » le scénario ivoirien. Le journaliste en exil se dit convaincu que cette annonce cherche à enflammer davantage les populations du Nord dont affirme-t-il, « Guérandi représentait encore un espoir de leader non corrompu par le système Biya ».