«AFFAIRE» FRANCK BIYA: Une boule puante au cœur de la République
Yaoundé, 03 Décembre 2012
© René Atangana | La Météo
Les prédateurs politiques s'en donnent à cœur joie, avec l'aide insidieuse de quelques médias.
Comment pourrait-on qualifier l'ambiance actuelle? Ubuesque? Sans doute. Surréaliste? Certainement. Ce qu'on brandit aujourd'hui comme «l'affaire Franck Biya» est de celles qui étalent au grand jour le degré de magnitude qui caractérise la scène politique du pays. Un contexte de fabrication de scandales, animé et entretenu par certains pontes nourris par un système qui les a fait rois et qui, pour des raisons diverses, ont maille à partir avec la justice ou, simplement, craignent le jugement de l'Histoire. A la suite de ce scandale imaginaire, une presse particulièrement prolifique en article tapageur, vient de publier un portrait au vitriol contre l'honorabilité d'un valeureux garçon, connu pour sa discrétion et sa simplicité.
Tout part, ainsi que nous l'avons déjà affirmé dans ces colonnes, d'une dénonciation insidieuse d'une certaine Alliance pour la défense du bien public. On la présente comme une association. Mais personne ne lui connaît d'existence légale. Plus grave: elle ne se signale au grand jour que dans un dossier qui, de façon pernicieuse, vise directement le chef de l'Etat à travers les activités prétendues illicites de son fils.
L'effet attendu est là. La presse, qui jusque-là rendait compte des turpitudes de quelques dirigeants en délicatesse avec la justice de leur pays, plonge dans le nouveau «scandale». C'est du pain béni. La distance et le discernement nécessaires, dans un dossier qui pue essentiellement le délit de patronyme, sont jetés à la poubelle. Aucune contre-enquête ne semble plus utile. Tout ce qu'il a entrepris ou peut entreprendre est frappé du sceau de la présomption de culpabilité, de la suspicion et du péché.
Quelques politiques, connus pour leur incurie dans l'action, trouvent là le prétexte rêvé pour se refaire une popularité à moindres frais. Personne ne se demande publiquement qui tire les ficelles, sous le couvert d'une association fantoche. Parce que c'est là le vrai débat aujourd'hui. Si les origines et l'acte inaugural de cette étrange Alliance ne sont pas tirés au clair, le Cameroun vient de rentrer dans un cycle extrêmement dangereux, à la fois pour la démocratie, la légalité et la paix sociale.
Et cette dérive ne peut amuser que ceux qui rêvent de mettre occulte, créer son avatar de justice, mobiliser une opinion à la recherche du scandale facile, mettre le pays et ses institutions en coupe réglée et détourner les citoyens des vrais débats de l'heure qui tournent essentiellement autour de la réforme des institutions, de la gouvernante et de l'émergence économique. L'histoire des Obligations du Trésor à coupon zéro (OTZ) de la Cameroon Telecommunications (Camtel) est d'une banalité établie, et prétendre le contraire c'est faire preuve d'une mauvaise foi satanique. Les accusateurs d'aujourd'hui se sont lancés dans une agitation servile, mais porteuse de vecteurs de haine entre les Camerounais. Leur aventure ne prospère que s'ils trouvent des Oreilles suffisamment naïves et des relais d'opinion aux ordres.
Bizarre. Ce pays qui marche sur la tête! Où, du jour au lendemain, on agite une affaire qui n'en est pas une, simplement parce que le nom du fils du chef de l'Etat y est mêlé. Au Cameroun, Franck Biya est connu pour avoir exercé dans l'exploitation du bois. Comme tout être normal, et indépendamment de ses origines, a-t-il, ou non, le droit d'exercer dans le monde des affaires? Bien sur que oui, jusqu’à la preuve du contraire, Mais il a le malheur d'être né de quelqu'un qui est à la tête du pays, et qui a décidé de mener une guerre féroce contre ceux qui se sont attaqués à la fortune publique. On voudrait faire payer à Paul Biya ce que le pays attend de lui en termes d'assainissement des mœurs publics, qu'on ne s'y prendrait pas autrement. Le prétexte est trop beau, et le mode opératoire trop voyant pour éblouir les personnes lucides.
© René Atangana | La Météo
Les prédateurs politiques s'en donnent à cœur joie, avec l'aide insidieuse de quelques médias.
Comment pourrait-on qualifier l'ambiance actuelle? Ubuesque? Sans doute. Surréaliste? Certainement. Ce qu'on brandit aujourd'hui comme «l'affaire Franck Biya» est de celles qui étalent au grand jour le degré de magnitude qui caractérise la scène politique du pays. Un contexte de fabrication de scandales, animé et entretenu par certains pontes nourris par un système qui les a fait rois et qui, pour des raisons diverses, ont maille à partir avec la justice ou, simplement, craignent le jugement de l'Histoire. A la suite de ce scandale imaginaire, une presse particulièrement prolifique en article tapageur, vient de publier un portrait au vitriol contre l'honorabilité d'un valeureux garçon, connu pour sa discrétion et sa simplicité.
Tout part, ainsi que nous l'avons déjà affirmé dans ces colonnes, d'une dénonciation insidieuse d'une certaine Alliance pour la défense du bien public. On la présente comme une association. Mais personne ne lui connaît d'existence légale. Plus grave: elle ne se signale au grand jour que dans un dossier qui, de façon pernicieuse, vise directement le chef de l'Etat à travers les activités prétendues illicites de son fils.
L'effet attendu est là. La presse, qui jusque-là rendait compte des turpitudes de quelques dirigeants en délicatesse avec la justice de leur pays, plonge dans le nouveau «scandale». C'est du pain béni. La distance et le discernement nécessaires, dans un dossier qui pue essentiellement le délit de patronyme, sont jetés à la poubelle. Aucune contre-enquête ne semble plus utile. Tout ce qu'il a entrepris ou peut entreprendre est frappé du sceau de la présomption de culpabilité, de la suspicion et du péché.
Quelques politiques, connus pour leur incurie dans l'action, trouvent là le prétexte rêvé pour se refaire une popularité à moindres frais. Personne ne se demande publiquement qui tire les ficelles, sous le couvert d'une association fantoche. Parce que c'est là le vrai débat aujourd'hui. Si les origines et l'acte inaugural de cette étrange Alliance ne sont pas tirés au clair, le Cameroun vient de rentrer dans un cycle extrêmement dangereux, à la fois pour la démocratie, la légalité et la paix sociale.
Et cette dérive ne peut amuser que ceux qui rêvent de mettre occulte, créer son avatar de justice, mobiliser une opinion à la recherche du scandale facile, mettre le pays et ses institutions en coupe réglée et détourner les citoyens des vrais débats de l'heure qui tournent essentiellement autour de la réforme des institutions, de la gouvernante et de l'émergence économique. L'histoire des Obligations du Trésor à coupon zéro (OTZ) de la Cameroon Telecommunications (Camtel) est d'une banalité établie, et prétendre le contraire c'est faire preuve d'une mauvaise foi satanique. Les accusateurs d'aujourd'hui se sont lancés dans une agitation servile, mais porteuse de vecteurs de haine entre les Camerounais. Leur aventure ne prospère que s'ils trouvent des Oreilles suffisamment naïves et des relais d'opinion aux ordres.
Bizarre. Ce pays qui marche sur la tête! Où, du jour au lendemain, on agite une affaire qui n'en est pas une, simplement parce que le nom du fils du chef de l'Etat y est mêlé. Au Cameroun, Franck Biya est connu pour avoir exercé dans l'exploitation du bois. Comme tout être normal, et indépendamment de ses origines, a-t-il, ou non, le droit d'exercer dans le monde des affaires? Bien sur que oui, jusqu’à la preuve du contraire, Mais il a le malheur d'être né de quelqu'un qui est à la tête du pays, et qui a décidé de mener une guerre féroce contre ceux qui se sont attaqués à la fortune publique. On voudrait faire payer à Paul Biya ce que le pays attend de lui en termes d'assainissement des mœurs publics, qu'on ne s'y prendrait pas autrement. Le prétexte est trop beau, et le mode opératoire trop voyant pour éblouir les personnes lucides.