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Dix à vingt ans. C’est la peine qu’encourt le directeur général du Port autonome de Douala (Pad) s’il est reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés aujourd’hui devant la Justice. Emmanuel Etoundi Oyono est poursuivi pour « complicité d'usage de faux documents, timbres et poinçons contrefaits ou falsifiés » dans l’affaire d’un faux document attribué au Sgpr de l’époque (Laurent Esso) et lié à l’acquisition du bateau-hôtel Rio del Rey.

Une affaire qui remonte à la période où il était le directeur général de la Mission d'études et d'aménagement des terrains urbains et ruraux (Maetur). Au Port autonome de Douala, c’est à peine si on évoque le sujet.

Lundi 26 août 2013, il est 13h20. C’est la pause. Des va et vient. Dans les bureaux, certains stagiaires devisent. Des indiscrétions affirment qu’Emmanuel Etoundi Oyono préside une réunion sur la sûreté de l’espace portuaire. Aucun commentaire sur le dernier passage du Dg au Tribunal de première instance du Wouri vendredi 23 août 2013. «C’est un sujet presque tabou dans les bureaux. On n’en parle pas. Quand le Dg se déplace , comme la semaine dernière pour se rendre au tribunal, les responsables font seulement savoir qu’il n’est pas là», déclare Annie (nom d’emprunt). Comme cette stagiaire, tous ceux qui veulent évoquer le sujet requièrent l’anonymat. «C’est un sujet sensible», font-ils savoir.

Joseph .T. confirme que «le travail avance. Tout le monde est présent au travail. Rien n’a changé ici.» Et de poursuivre : «Je suis au courant de l’affaire qui accable mon chef par l’entremise de la presse, parce qu’ici, personne n’en parle. Nous travaillons comme toujours. Pour preuve, le Dg est en réunion depuis ce matin.» L’interlocuteur estime néanmoins que «si le Dg est reconnu coupable, il doit en subir les conséquences comme tout autre individu. Il ne faut pas qu’il se cache derrière son titre de directeur général du Port autonome de Douala pour se placer au-dessus de la loi. Il est un homme comme tout autre. Par conséquent, il n’est pas au-dessus de la loi.» Ce point de vue est partagé par Christian. «Certes je suis en stage ici et j’apprécie mon patron. Seulement, je trouve que s’il est reconnu coupable, il devra assumer comme tout autre citoyen.»

François travaille au Pad. Lui «compatit à ce qui arrive au Dg. On ne va pas croiser les bras parce qu’il est poursuivi dans une affaire. Que non ! La société doit continuer d’avancer, étant donné que sa politique est de faire évoluer la structure et de répondre aux directives du gouvernement.» La source «espère que la Justice saura faire son travail en toute légalité et équitabilité. Peut-être que ses détracteurs voudraient que les choses n’avancent pas au Pad. C’est un bon administrateur qu’on espère avoir toujours parmi nous. On est de tout cœur avec lui, étant donné que c’est le patron.» La prochaine audience est prévue le 2 septembre 2013.