Affaire Etoundi Oyono: 24 h pour préparer la défense de l’accusé

DOUALA - 03 SEPT. 2013
© Florette MANEDONG | Le Messager

 

C’est ce qu’a décidé le tribunal après avoir une nouvelle fois, statué sur les exceptions soulevées par la défense avant de décider de poursuivre les débats pour se prononcer plus tard sur ces dernières exceptions.

 

 

Alors qu’on n’avait déjà pas mal avancé dans la procédure à l’audience dernière, la défense, dans un sursaut de vigilance, a fait connaître à la procédure une légère marche arrière. Celle-ci, au cours de cette audience du 02 septembre 2013, est revenue, alors que les débats étaient déjà ouverts et que les témoins de l’accusation avaient déjà déposé, sur les exceptions par elle soulevées depuis le début de ce procès. Le tribunal ayant décidé de joindre lesdites exceptions au fond (même si, a-t-il tenu de le rappeler au cours de cette audience, ce n’est pas une décision, mais une observation : « je n’ai pas encore rendu de décision dans le cadre de cette affaire. Je ne sais pas d’où vous tirez cette information lorsque vous l’employez comme ça depuis la dernière audience »), arguant qu’elles n’étaient pas d’ordre public. 

Cette fois, la défense a peaufiné sa réflexion, pour demander au tribunal, comme le veut l’article 382 du code de procédure pénal, de rendre un jugement séparé sur lesdites exceptions. Et donc, de se prononcer tout de suite sur les exceptions liées à l’incompétence du tribunal, tant juridique que territoriale. Pour le reste, il pourra se prononcer, à l’issue des débats, si jamais ils s’ouvrent et si même seulement, il décide de continuer de connaître de cette affaire en lieu et place du Tpi (Tribunal de première instance) compétent en matière de délit de presse. Le ministère public, fidèle à sa position, demande que soit ouvert les débats, ce qui permettra au tribunal de mieux se prononcer sur lesdites exceptions, car, à ce stade de l’audience, il serait difficile pour lui, de dire maintenant si effectivement il s’agit d’un délit de presse comme veut bien le dire la défense ou s’il s’agit d’une contrefaçon de signature comme le veux l’accusation. 


Décision controversée 

Après un moment de réflexion, le tribunal a décidé de poursuivre les débats, jusqu’à ce qu’il ait des éléments nécessaires pour faire cette différence. Les protestations de la défense n’y ont rien changé au contraire, ils n’ont réussi qu’à courroucer le tribunal qui a décidé de ne s’en tenir que strictement au droit. Plus de blagues et de petites allusions qui font sourire. C’est le visage fermé que Gilbert Schlick s’y est mis. Sans davantage perdre de temps, le ministère public a présenté son accusation, après le passage de ses témoins à l’audience dernière. Le tribunal a estimé que les éléments de preuves contenues dans les différentes dépositions étaient suffisants pour permettre à l’accusé de donner sa version des faits. Celui-ci a choisi de déposer comme témoin sous serment. Mais, avant qu’une quelconque question lui ait été posée, son conseil a dit avoir besoin de temps pour préparer sa défense. Sollicitant la date du 05 octobre pour le renvoi de l’audience, le tribunal leur a accordé 24h pour cette préparation, et a donc renvoyé l’affaire à ce jour 03 septembre 2013 à 12h à cet effet. Au grand dam de la défense qui continue à crier à l’iniquité dans cette procédure et à un acharnement. Il y aurait tout intérêt, d’après eux, à conduire cette affaire avec une célérité jamais observée auparavant dans aucune affaire que ce soit. 

Florette MANEDONG 


Focal: Le cas Laurent Esso 

Le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, a été convoqué par la défense pour être son témoin. Mal leur en a pris, car le ministre d’Etat n’a jamais voulu les recevoir, ni eux, ni leur citation. Idem à son secrétariat particulier et même au service du courrier. À bout de démarche, la défense d’Etoundi Oyono, Dg du Port autonome de Douala, a fait appel à un huissier pour constater cela. Ce qui a été fait. Cette situation a été au cours de cette audience, exposée au tribunal, tout en sollicitant son aide pour faire citer ce « témoin important ». « Mais vous l’avez fait, et il a dit qu’il ne vient pas » : réponse de Gilbert Schlick qui a presque été hué par l’auditoire déjà à fleur de peau, et principalement composée des connaissances du Dg du Pad. Ce qui a fait dire au président de la collégialité sous le ton de la blague, qu’ « ils verront cela le moment venu ». Toutes choses qui ont néanmoins jeté le doute dans l’esprit de l’assistance quant à l’issue qu’on veut donner à ce procès, car comme cela se chuchotait entre les bancs, « il doit absolument être convoqué et témoigner, car nul n’est au dessus de la loi ». 

F.M



03/09/2013
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