Affaire Etat du Cameroun contre Abah et Cie - Exceptions: les accusés déboutés
DOUALA - 15 OCT. 2012
© Souley ONOHIOLO | Le Messager
Deux demandes d’habeas corpus refusées, rejet par la Cour d’appel du Mfoundi à Yaoundé statuant en collégialité jeudi, 11 octobre dernier, des exceptions soulevées lors du jugement avant dire droit, le long procès se poursuit.
© Souley ONOHIOLO | Le Messager
Deux demandes d’habeas corpus refusées, rejet par la Cour d’appel du Mfoundi à Yaoundé statuant en collégialité jeudi, 11 octobre dernier, des exceptions soulevées lors du jugement avant dire droit, le long procès se poursuit.
Il est un peu plus de 17 heures,
jeudi, 11 octobre 2012, au palais de justice de Yaoundé Centre
administratif. L’on attend que la Cour d’appel du Mfoundi, vide son
libéré, au sujet des exceptions soulevées par Me Lydienne Yen Eyoum, sur
l´appel interjeté contre le jugement nº 84/ADD/Crim du 29 février 2012
du tribunal de grande instance du Mfoundi. Le public, venu nombreux est
d’autant plus suspendu aux lèvres du président de la Cour, d’autant que
le jugement avant dire droit, qui avait rejeté lesdites exceptions de
procédure, en application des dispositions du code de procédure pénale,
avait provoqué la suspension des débats au tribunal de grande instance
de Yaoundé. A titre de rappel, les exceptions de procédure portaient sur
l’illégalité de l’arrestation et l’illégalité de la détention de Me
Lydienne Eyoum, mais aussi sur le caractère de la procédure qui, au lieu
d’être pénale, est simplement civile, au regard des actes posés par les
personnes incriminées ; dont l’avocate elle-même, les deux ministres
Abah Abah et Henri Engoulou. Après quelques minutes de suspense, le
président de Cour qui était apparu, sympathique la veille, durcissant le
visage et le regard, a confirmé le jugement d’avant dire droit ;
rejetant ainsi, toutes les exceptions de procédure formulées par la
partie demanderesse. « La Cour a rétabli le dossier au greffe afin qu’il
soit arrêté une nouvelle date pour une nouvelle audience. Le tribunal
va de nouveau statuer au fond pour se prononcer quant à savoir si le
fait pour l’avocate d’avoir retenu une partie d’argent, comme le lui a
conseillé son client est une violation à la loi » explique un avocat.
Visiblement déçu.
Me Lydienne Yen Eyoum, avocat au barreau du Cameroun, en détention provisoire à la prison centrale de Kondengui depuis bientôt cinq années, continuera encore à y séjourner. Pour combien de temps encore ? Difficile à dire. Plus encore, l’affaire qui aurait pu être réglé au détour d’une procédure civile, est désormais enrobée des oripeaux de crime économique. Et du coup, elle est versée dans le registre des affaires relevant de l’Opération Epervier, de la lutte contre les détournements des derniers publics. La complexité de ce procès, plonge le curieux observateur, dans un univers kafkaïen ; à en juger par la nature de certaines personnalités que l’on veut nécessairement impliquer dans la procédure. Et pourtant les ministres Polycarpe Abah Abah (ex-Minéfi) et Henri Engoulou (ex-Minbudget), même si en leur temps, ont chacun joué sa partition, il n’en demeure pas moins que l’affaire n’a pas la coloration que tente de lui donner le tribunal. L’affaire est pourtant simple. Me Lydienne Eyoum, a travaillé dans la défense des intérêts de l’Etat du Cameroun, qu’elle a aidé à recouvrer une certaine somme d’argent. « Pour ce dossier précisément, dont j’ai eu la charge de suivi depuis 1994 et pour lequel j'ai été expressément constituée en 1998 ; car en effet, la Sgbc et les liquidateurs de l'Oncpb de l'époque, Me Epassy et autres contestaient ma constitution pour le compte du ministère de l'Economie et des finances, j’ai donc fait particulièrement attention. Ma constitution a dû être plusieurs fois confirmée par les ministres successifs au ministère des Finances bien avant l’arrivée du ministre Abah Abah à la tête du ministère de l’Economie et des finances » avoue-t-elle.
Abattue en plein vol
A ce jour, il est difficile d’évaluer les stratégies, les recours, mais surtout l’ensemble des éléments de droit que l’avocate a fait valoir, pour recouvrer sa liberté ; aux fins de continuer à exercer sa fonction d’avocat, membre du barreau camerounais depuis octobre 1987. Même l’application de l’article 35, qui dans la procédure en cours, explique de manière détaillée les questions de l’ouverture et la gestion du compte client que doit détenir l’avocat pour les échanges du flux financier avec son client a été longuement évoquée par l’avocate comme argument de défense. Mais rien n’y est fait. Toutes choses qui laissent croire qu’il s’agit d’un acharnement ou d’un règlement des comptes, sinon, une conspiration fomentée par certaines forces de nuisance, tapies dans l’ombre et qui actionnent les ficelles. Il y a près de deux ans, Me Lydienne Eyoum avait relevé appel contre le jugement qui avait rejeté ma demande en Habeas Corpus. Elle demandait alors à la Cour, statuant comme juge des libertés, de constater que depuis le 11 juillet 2011, elle demeurait en détention après 18 mois sans jugement, et d’ordonner sa mise en liberté immédiate en raison de l’expiration de son mandat de détention, conformément à l'article 221 du Code de procédure pénale. Malheureusement pour elle, au comble de toutes les curiosités, l’ordonnance de renvoi qui lui avait été notifiée après l'expiration de ce délai, servirait de fondement pour le rejet de sa demande et son maintien en détention sans titre valide. Hélas.
Pour Me Lydienne Eyoum, il va sans dire qu’elle était devenue dans le dossier qui l’a conduite au penitencier, l'avocat à abattre dans le vrai sens du terme, par la Société générale de banques au Cameroun, par les liquidateurs qui estimaient relever du Mindic (ministère du Développement industriel et commercial) et les Etablissements Gorzounian à l’époque industriel très influent dans la filière du Cacao. « Mon cabinet mettait tout en œuvre pour retrouver et récupérer pour le compte du Trésor public la somme de Fcfa 3,6 milliards que ces trois protagonistes tentaient de soustraire à l'Etat. Je paye encore aujourd'hui le fait d’avoir fini par recouvrer à l’issue de combats longs, difficiles, complexes, la somme principale de Fcfa 3,6 milliards en 2001 par chèque payé par la Sgbc au trésor public et en 2004, après des procédures et actions de poursuites ininterrompues, la somme de Fcfa 2,155.971.808,27 milliards. Ce qui me vaut cette incarcération que je ne comprends toujours pas! » affirme l’avocate incriminée. Non sans indiquer qu’en 2004, pour le recouvrement de cette somme de 2 milliards.... représentant les intérêts et les frais relatifs à la somme de 3,6 milliards précédemment recouvrée par chèque versé au trésor public, je n’ai commis aucune faute professionnelle. « Je pense même que c’est la raison pour laquelle ni la Sgbc, ni le vice Premier ministre de l’époque à l’origine de ces poursuites n’ont jamais saisi préalablement, ainsi que l’exige la loi, le conseil de l’ordre pour un quelconque manquement » conclut-elle.
Me Lydienne Yen Eyoum, avocat au barreau du Cameroun, en détention provisoire à la prison centrale de Kondengui depuis bientôt cinq années, continuera encore à y séjourner. Pour combien de temps encore ? Difficile à dire. Plus encore, l’affaire qui aurait pu être réglé au détour d’une procédure civile, est désormais enrobée des oripeaux de crime économique. Et du coup, elle est versée dans le registre des affaires relevant de l’Opération Epervier, de la lutte contre les détournements des derniers publics. La complexité de ce procès, plonge le curieux observateur, dans un univers kafkaïen ; à en juger par la nature de certaines personnalités que l’on veut nécessairement impliquer dans la procédure. Et pourtant les ministres Polycarpe Abah Abah (ex-Minéfi) et Henri Engoulou (ex-Minbudget), même si en leur temps, ont chacun joué sa partition, il n’en demeure pas moins que l’affaire n’a pas la coloration que tente de lui donner le tribunal. L’affaire est pourtant simple. Me Lydienne Eyoum, a travaillé dans la défense des intérêts de l’Etat du Cameroun, qu’elle a aidé à recouvrer une certaine somme d’argent. « Pour ce dossier précisément, dont j’ai eu la charge de suivi depuis 1994 et pour lequel j'ai été expressément constituée en 1998 ; car en effet, la Sgbc et les liquidateurs de l'Oncpb de l'époque, Me Epassy et autres contestaient ma constitution pour le compte du ministère de l'Economie et des finances, j’ai donc fait particulièrement attention. Ma constitution a dû être plusieurs fois confirmée par les ministres successifs au ministère des Finances bien avant l’arrivée du ministre Abah Abah à la tête du ministère de l’Economie et des finances » avoue-t-elle.
Abattue en plein vol
A ce jour, il est difficile d’évaluer les stratégies, les recours, mais surtout l’ensemble des éléments de droit que l’avocate a fait valoir, pour recouvrer sa liberté ; aux fins de continuer à exercer sa fonction d’avocat, membre du barreau camerounais depuis octobre 1987. Même l’application de l’article 35, qui dans la procédure en cours, explique de manière détaillée les questions de l’ouverture et la gestion du compte client que doit détenir l’avocat pour les échanges du flux financier avec son client a été longuement évoquée par l’avocate comme argument de défense. Mais rien n’y est fait. Toutes choses qui laissent croire qu’il s’agit d’un acharnement ou d’un règlement des comptes, sinon, une conspiration fomentée par certaines forces de nuisance, tapies dans l’ombre et qui actionnent les ficelles. Il y a près de deux ans, Me Lydienne Eyoum avait relevé appel contre le jugement qui avait rejeté ma demande en Habeas Corpus. Elle demandait alors à la Cour, statuant comme juge des libertés, de constater que depuis le 11 juillet 2011, elle demeurait en détention après 18 mois sans jugement, et d’ordonner sa mise en liberté immédiate en raison de l’expiration de son mandat de détention, conformément à l'article 221 du Code de procédure pénale. Malheureusement pour elle, au comble de toutes les curiosités, l’ordonnance de renvoi qui lui avait été notifiée après l'expiration de ce délai, servirait de fondement pour le rejet de sa demande et son maintien en détention sans titre valide. Hélas.
Pour Me Lydienne Eyoum, il va sans dire qu’elle était devenue dans le dossier qui l’a conduite au penitencier, l'avocat à abattre dans le vrai sens du terme, par la Société générale de banques au Cameroun, par les liquidateurs qui estimaient relever du Mindic (ministère du Développement industriel et commercial) et les Etablissements Gorzounian à l’époque industriel très influent dans la filière du Cacao. « Mon cabinet mettait tout en œuvre pour retrouver et récupérer pour le compte du Trésor public la somme de Fcfa 3,6 milliards que ces trois protagonistes tentaient de soustraire à l'Etat. Je paye encore aujourd'hui le fait d’avoir fini par recouvrer à l’issue de combats longs, difficiles, complexes, la somme principale de Fcfa 3,6 milliards en 2001 par chèque payé par la Sgbc au trésor public et en 2004, après des procédures et actions de poursuites ininterrompues, la somme de Fcfa 2,155.971.808,27 milliards. Ce qui me vaut cette incarcération que je ne comprends toujours pas! » affirme l’avocate incriminée. Non sans indiquer qu’en 2004, pour le recouvrement de cette somme de 2 milliards.... représentant les intérêts et les frais relatifs à la somme de 3,6 milliards précédemment recouvrée par chèque versé au trésor public, je n’ai commis aucune faute professionnelle. « Je pense même que c’est la raison pour laquelle ni la Sgbc, ni le vice Premier ministre de l’époque à l’origine de ces poursuites n’ont jamais saisi préalablement, ainsi que l’exige la loi, le conseil de l’ordre pour un quelconque manquement » conclut-elle.