Affaire Enoh Meyomesse et Cie: Délibéré sur la culpabilité le 14 décembre

DOUALA - 03 DEC. 2012
© Nadège Christelle BOWA | Le Messager

C’est sur cette note du président du tribunal que l’audience du vendredi 30 novembre 2012 a été suspendue. Rendez-vous dans une dizaine de jours.

« Je n’ai jamais envoyé quelqu’un braquer… Quand j’étais à Singapour, j’ai appris qu’on a arrêté mes complices. Si j’avais été ce grand braqueur, j’aurais fuis comme Ambassa Zang et autres… » Enoh Meyomesse sous le regard hilare du public, s’adresse ainsi au président du tribunal militaire qui lui a demandé s’il avait une dernière chose à ajouter pour clore les plaidoiries de la défense à cette audience du 30 novembre 2012.

Corroborant ces dernières au cours desquelles pour les conseils qui se sont succédés au prétoire, il s’est agi de démontrer que l’Etat à travers le commissaire du gouvernement qui poursuit ces « papy braqueurs » n’a aucune preuve. En réalité soutiennent-ils, ce procès n’a lieu que « …parce qu’on a décidé d’en finir avec Enoh. Les autres étant des victimes collatérales ». Me Mbuny qui rappelle les premiers chefs d’accusations mués en vol aggravé, interroge : « De tous ces accusés qui a l’étoffe de pouvoir déstabiliser les Etats ? » et de constater à l’endroit du principal accusé : « vous payez le prix de ces critiques sévères vis-à-vis du gouvernement camerounais ».

Il indique que le cadre planté, il a fallu trouver « des ingrédients notamment une arme étrangère pour mieux asseoir la crédibilité… ». Bien avant cet avocat, Me Emmanuel Ngouen a dénoncé « la mascarade » qu’est ce procès, rappelant pour étayer son argumentaire, les propos du supérieur hiérarchique de Song Kanga. Pour lui, « on vous a livré des gens un peu comme à la vindicte populaire pour que vous leur coupiez les têtes ». D’autant plus d’après la défense, s’agissant par exemple de l’accusation portant sur la vente illégale d’or, « l’accusation n’a pas apporté la preuve de la vente d’or, de quantité ». Pour Me Alain Beling- Nkoumba, l’accusation à ce sujet vise « maladroitement » l’art. 109 de la loi 2001 du 16 avril 2001 portant Code minier. Laquelle loi n’interdit pas la vente d’or ni son acquisition. Il en veut pour preuve la présence des bijoutiers qui en ont fait leur activité. L’avocat constate pour le déplorer que « pour ces accusés, c’est la présomption de culpabilité qui est retenue et non celle de d’innocence ». Pour ce qui est d’Enoh, il soutient que son « malheur » est venu de son « intention de se présenter à la présidentielle de 2011 ». Ce conseil ne comprend par ailleurs pas la présence de Benoît Ndi parmi les accusés dans la mesure où, « son nom n’apparaît nulle part » dans les réquisitions présentées ce 30 novembre par le commissaire du gouvernement. Au sujet de l’argent qu’on l’accuse d’avoir transféré pour les besoins de la cause, l’avocat fait remarquer que l’unique pièce à conviction versée au dossier par l’accusation est un document de transaction datant du 14 novembre 2011, soit trois jours après la commission des faits pour lesquels il est poursuivi. L’affaire est mise en délibéré sur la culpabilité des accusés le 14 décembre prochain après que Song Kanga ait sollicité du tribunal que celui-ci l’aide à rentrer en possession de ces biens. Manda Bernard, le seul à avoir plaidé coupable était absent.

Nadège Christelle BOWA


Focal: La coordonnatrice du Collectif pour la libération d’Enoh interpellée

Me Alain Berling-Nkoumba, le doyen des conseils de la défense est en plein dans ses plaidoiries. Entamées une quinzaine de minutes plutôt car il est à ce moment là 14h20. Bergeline Domou, coordonnatrice du Collectif pour la libération d'Enoh (CLE), revient dans la salle, d’où elle a été discrètement extraite un instant plutôt. Cette fois sous escorte, elle saisit son sac, et quelques autres affaires disposées, sur le banc. Elle quitte ainsi la salle d’audience où se poursuit l’affaire Enoh Meyomesse et coaccusés. Difficile à ce moment de savoir ce qui se passe dans la salle où elle a été conduite. Il s’agit du bâtiment adjacent au tribunal militaire. On apprend par la suite qu’elle a été surprise en train de faire des photos. Après avoir été entendue, elle est transférée au Secrétariat d’Etat à la défense (Sed) pour être de nouveau auditionnée. Relaxée plus tard, Bergeline Domou doit se présenter au Sed ce lundi 3 décembre 2012 pour la suite de son audition.

NCB


03/12/2012
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