Ils demandent la libération du cinéaste Richard Fouofie Djimeli enlevé le 24 mars dernier à Yaoundé.Le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Redhac) a réagi à la disparition du cinéaste Richard Djimeli Fouofie. Dans une correspondance adressée aux autorités camerounaises lundi dernier, et dont Mutations a eu copie, cette organisation n’est pas allée du dos de la cuillère pour faire quelques leçons de droit au gouvernement camerounais. «Le Redhac rappelle aux autorités camerounaises que le droit de l’information, à la liberté d’expression et de diffusion des opinions des citoyens sont reconnus et garantis par la Charte africaine des droits de l’Homme en son article 9», peut-on lire. Le Redhac demande donc aux autorités sécuritaires camerounaises de «mettre tout en œuvre afin que Richard Fouofie Djimeli soit libéré.»
Cette organisation tient d’ailleurs pour responsable le gouvernement de la disparition du cinéaste, et des persécutions dont sont victimes les autres défenseurs des droits de l’Homme au Cameroun. Il se réserve par la suite le droit de traduire les autorités camerounaises devant les juridictions nationales, régionales et internationales afin qu’elles répondent de la sécurité du cinéaste enlevé, et demande qu’il soit mis un terme au «harcèlement et (à) la chasse aux sorcières des droits de l’Homme au Cameroun». Ce réseau lance par ailleurs «un appel d’urgence» à la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples (Cadhp) et au Conseil de sécurité des Nations unies pour qu’ils interviennent auprès des autorités camerounaises en vue de la libération du cinéaste.
Richard Fouofie Djimeli, auteur du film à polémique «139…Les derniers prédateurs», projeté les 10 et 17 mars derniers à Douala Bercy et les 13 et 17 mars 2013 à l’Institut français de Yaoundé, est introuvable depuis le 24 mars dernier. Plus connu sous le nom de Richard Djif, cet étudiant inscrit en cycle Master II à la faculté des arts et spectacles de l’université de Yaoundé I est la fois acteur, producteur et réalisateur. Son film met en exergue la longévité des chefs d’Etat africains au pouvoir. Ce long métrage parle aussi des magouilles des «dictateurs» pour rester en fonction et de la répression des journalistes d’investigation. Selon ses camarades de la mini-cité «Le Belvédère» à Yaoundé, le disparu a été aperçu pour la dernière fois dans sa chambre le 23 mars 2013 à 20h.