Affaire du TPG de Yaoundé: Paul Biya met la pression
Yaoundé, 25 février 2013
© Darline Datchoua | La Nouvelle
L’arrestation et le déferrement d'Emmanuel Mbia Enguéné, l'ex-Trésorier Payeur Général de Yaoundé et quelques collaborateurs, suscite une vive polémique dans l'opinion publique. Au point où certains observateurs n'hésite plus à le présenter comme le bouc émissaire d'une affaire de détournement de fonds publics où les principaux concernés, c'est-à-dire les ordonnateurs des paiements au Tribunal Militaire de Yaoundé ne sont pas encore inquiétés. Seulement, aujourd'hui et des sources dignes de considération, après le déferrement le 15 février dernier de Emmanuel Mbia Enguéné à la Prison Centrale de Kondengui, la panique gagne les rangs au Tribunal Militaire de Yaoundé. A travers l'incarcération de l'ex-TPG et ses coaccusés, l'on y lit la détermination du Président de la République et le Haut commandement militaire d'ouvrir la boîte à pandores. Selon certains analystes en effet, Emmanuel Mbia Enguéné devrait être le dernier à être interpellé dans la chaîne des malversations présumées à la Trésorerie de Yaoundé. Car dans le cas d'espèce, soutiennent nos analystes, il revient aux responsables du Tribunal Militaire de Yaoundé, ordonnateurs des détournements évoqués dans cette scabreuse affaire, et les autres membres de la chaîne de dépense, qu'ils soient également entendus. C'est pour cela, indiquent des sources crédibles, que des instructions fermes auraient déjà été données aux services compétents de nos forces de défense, notamment la Gendarmerie Nationale de faire toute la lumière sur cette affaire où des milliards de FCFA du contribuable camerounais auraient constitué, pendant des décennies, le breuvage de certains hauts gradés du Tribunal Militaire de Yaoundé. Les détournements présumés concernent les émoluments payés aux magistrats, militaires ainsi qu'aux greffiers, la taxe à témoins issue des audiences foraines. Dans un franc-parler qui tranche nettement sur les prudences convenues du monde politique, des sources proches du haut commandement soutiennent que le Chef de l'Etat suit particulièrement cette affaire. Les auditions de certains hauts gradés du Tribunal Militaire de Yaoundé pourraient commencer à tout moment. Néanmoins à l'issue des enquêtes, certains juristes estiment qu'un conflit positif de compétence de la juridiction à connaître de l'affaire va se poser. En effet arguent nos analystes, au début de la chaîne, les actes de prévarication présumés ont été posés par des hommes en tenue, dans le cadre du service, dans un établissement militaire et dans le cadre de l'exercice de leurs fonctions. Alors dans ce cas, il revient au Tribunal Militaire de se saisir de l'affaire. C'est donc pour cette raison que le Parquet de Yaoundé s'est limité à connaître uniquement du cas de l'ex-TPG. Comme on peut donc le constater, le conflit positif de compétence se pose entre le Tribunal Criminel Spécial et le Tribunal Militaire.
Scan des signatures
Pour revenir à cette affaire des détournements des fonds publics à la Trésorerie de Yaoundé et pour la petite histoire, l'on indique que tout serait parti d'une dénonciation d'un officier supérieur ayant servi pendant plusieurs années dans la Région du Nord. Une fois affecté au Tribunal Militaire de Yaoundé où il occupe un poste sensible, le haut gradé découvre les réseaux de faux de la maison, notamment le paiement des missions fictives et celui de la taxe à témoins. Il décide donc de mettre fin à tous ces trafics. Braqués contre cet empêcheur de bouffer en paix, certains réseaux tapis dans l'ombre au sein du Ministère de la Défense et dont l'un des bras séculiers serait un officier, Greffier au Tribunal Militaire de Yaoundé, vont faire muter le haut gradé à la Direction de la Justice Militaire. Une mutation, indique-t-on en petits comités, qui aurait provoqué l'ire de ce rigoureux officier connu pour son intégrité et le sens du devoir. C'est ce haut gradé qui aurait déclenché cette affaire à travers une note incendiaire balancée à la Présidence de la République.
Dans l'enquête pilotée par les fins limiers de la Police Judiciaire, on va effectivement se rendre compte qu'il existe à la Trésorerie de Yaoundé un vaste réseau de faussaires qui étend ses tentacules au Tribunal Militaire de Yaoundé. Certains des membres de ce réseau excellent dans le scan des signatures des responsables du Tribunal Militaire de Yaoundé. Un ressortissant bamoun y jouerait un rôle de premier plan. Missions fictives, faux mémoires, tout y passe et engraisse la coterie qui se retrouve parfois hors de la ville de Yaoundé. Et la preuve ? Du côté de la ville de Bafia, un certain Ali Ibrahim, président de la section RDPC de Kiki, présenté en petits comités comme le partenaire en affaires de l'ancien TPG de Yaoundé, aurait carrément perdu le sommeil depuis l'incarcération de l'ex-TPG de Yaoundé. Toutefois, dans l'entourage de cet homme d'affaires, l'on indique qu'Ali Ibrahim n'est en rien concerné par cette affaire. Même si sa proximité avec Emmanuel Mbia Enguéné est connue de tous. Au cours des dernières opérations de renouvellement des organes de base du RDPC par exemple, le soutien financier d'Emmanuel Mbia Enguéné à la candidature d'Ali Ibrahim aurait suscité de nombreux commentaires dans les milieux politiques du Mbam. Au point où certaines langues n'hésitent pas à attribuer les lourds investissements de cet homme d'affaires à l'ex-TPG de Yaoundé. Affaire à suivre.
© Darline Datchoua | La Nouvelle
Des
sources bien informées, la Présidence de la République est déterminée à
connaître toute la vérité sur les détournements des fonds publics à la
Trésorerie de Yaoundé.
L’arrestation et le déferrement d'Emmanuel Mbia Enguéné, l'ex-Trésorier Payeur Général de Yaoundé et quelques collaborateurs, suscite une vive polémique dans l'opinion publique. Au point où certains observateurs n'hésite plus à le présenter comme le bouc émissaire d'une affaire de détournement de fonds publics où les principaux concernés, c'est-à-dire les ordonnateurs des paiements au Tribunal Militaire de Yaoundé ne sont pas encore inquiétés. Seulement, aujourd'hui et des sources dignes de considération, après le déferrement le 15 février dernier de Emmanuel Mbia Enguéné à la Prison Centrale de Kondengui, la panique gagne les rangs au Tribunal Militaire de Yaoundé. A travers l'incarcération de l'ex-TPG et ses coaccusés, l'on y lit la détermination du Président de la République et le Haut commandement militaire d'ouvrir la boîte à pandores. Selon certains analystes en effet, Emmanuel Mbia Enguéné devrait être le dernier à être interpellé dans la chaîne des malversations présumées à la Trésorerie de Yaoundé. Car dans le cas d'espèce, soutiennent nos analystes, il revient aux responsables du Tribunal Militaire de Yaoundé, ordonnateurs des détournements évoqués dans cette scabreuse affaire, et les autres membres de la chaîne de dépense, qu'ils soient également entendus. C'est pour cela, indiquent des sources crédibles, que des instructions fermes auraient déjà été données aux services compétents de nos forces de défense, notamment la Gendarmerie Nationale de faire toute la lumière sur cette affaire où des milliards de FCFA du contribuable camerounais auraient constitué, pendant des décennies, le breuvage de certains hauts gradés du Tribunal Militaire de Yaoundé. Les détournements présumés concernent les émoluments payés aux magistrats, militaires ainsi qu'aux greffiers, la taxe à témoins issue des audiences foraines. Dans un franc-parler qui tranche nettement sur les prudences convenues du monde politique, des sources proches du haut commandement soutiennent que le Chef de l'Etat suit particulièrement cette affaire. Les auditions de certains hauts gradés du Tribunal Militaire de Yaoundé pourraient commencer à tout moment. Néanmoins à l'issue des enquêtes, certains juristes estiment qu'un conflit positif de compétence de la juridiction à connaître de l'affaire va se poser. En effet arguent nos analystes, au début de la chaîne, les actes de prévarication présumés ont été posés par des hommes en tenue, dans le cadre du service, dans un établissement militaire et dans le cadre de l'exercice de leurs fonctions. Alors dans ce cas, il revient au Tribunal Militaire de se saisir de l'affaire. C'est donc pour cette raison que le Parquet de Yaoundé s'est limité à connaître uniquement du cas de l'ex-TPG. Comme on peut donc le constater, le conflit positif de compétence se pose entre le Tribunal Criminel Spécial et le Tribunal Militaire.
Scan des signatures
Pour revenir à cette affaire des détournements des fonds publics à la Trésorerie de Yaoundé et pour la petite histoire, l'on indique que tout serait parti d'une dénonciation d'un officier supérieur ayant servi pendant plusieurs années dans la Région du Nord. Une fois affecté au Tribunal Militaire de Yaoundé où il occupe un poste sensible, le haut gradé découvre les réseaux de faux de la maison, notamment le paiement des missions fictives et celui de la taxe à témoins. Il décide donc de mettre fin à tous ces trafics. Braqués contre cet empêcheur de bouffer en paix, certains réseaux tapis dans l'ombre au sein du Ministère de la Défense et dont l'un des bras séculiers serait un officier, Greffier au Tribunal Militaire de Yaoundé, vont faire muter le haut gradé à la Direction de la Justice Militaire. Une mutation, indique-t-on en petits comités, qui aurait provoqué l'ire de ce rigoureux officier connu pour son intégrité et le sens du devoir. C'est ce haut gradé qui aurait déclenché cette affaire à travers une note incendiaire balancée à la Présidence de la République.
Dans l'enquête pilotée par les fins limiers de la Police Judiciaire, on va effectivement se rendre compte qu'il existe à la Trésorerie de Yaoundé un vaste réseau de faussaires qui étend ses tentacules au Tribunal Militaire de Yaoundé. Certains des membres de ce réseau excellent dans le scan des signatures des responsables du Tribunal Militaire de Yaoundé. Un ressortissant bamoun y jouerait un rôle de premier plan. Missions fictives, faux mémoires, tout y passe et engraisse la coterie qui se retrouve parfois hors de la ville de Yaoundé. Et la preuve ? Du côté de la ville de Bafia, un certain Ali Ibrahim, président de la section RDPC de Kiki, présenté en petits comités comme le partenaire en affaires de l'ancien TPG de Yaoundé, aurait carrément perdu le sommeil depuis l'incarcération de l'ex-TPG de Yaoundé. Toutefois, dans l'entourage de cet homme d'affaires, l'on indique qu'Ali Ibrahim n'est en rien concerné par cette affaire. Même si sa proximité avec Emmanuel Mbia Enguéné est connue de tous. Au cours des dernières opérations de renouvellement des organes de base du RDPC par exemple, le soutien financier d'Emmanuel Mbia Enguéné à la candidature d'Ali Ibrahim aurait suscité de nombreux commentaires dans les milieux politiques du Mbam. Au point où certaines langues n'hésitent pas à attribuer les lourds investissements de cet homme d'affaires à l'ex-TPG de Yaoundé. Affaire à suivre.