Des élus de la Nation exigent des explications au sujet du bébé volé de Vanessa Tchatchou, tout en interrogeant le côté humaniste du ministre des Affaires sociales. Cette dernière refuse d’y répondre et lance plutôt un appel à candidature à l’intension des députés désireux de récupérer les enfants en détresse abandonnés dans ses services.La première session ordinaire de l’année législative 2012 se poursuit à l’Assemblée nationale.
Hier mardi, 27 mars, l’hémicycle du palais des verres de Ngoa-Ekélé a abrité une séance plénière visant à adopter un texte de loi sur la protection des enfants au Cameroun. Et pour la circonstance, un rapport des travaux de la commission des affaires étrangères a été présenté au public. Un document indiquant clairement, et à la grande stupéfaction des élus de la Nation, que le ministre des Affaires sociales a systématiquement refusé de se prononcer sur l’affaire du bébé de Vanessa Tchatchou, volé quelques heures seulement après sa naissance à l’hôpital gynéco obstétrique et pédiatrique de Ngousso le 20 août 2011.
Selon ce rapport, Catherine Bakang Mbock aurait avancé l’argument selon lequel l’affaire est pendante devant les tribunaux, pour justifier son mutisme. Mais pendant la plénière, les députés n’ont pas voulu entendre cela de leurs oreilles. C’est ainsi que dès l’ouverture de la phase de questions réponses, de nombreux élus du peuple ont pris la parole, pour exiger des explications de ce membre du gouvernement, tout en interrogeant son humanisme face aux souffrances de cette jeune mère éplorée. Des cinq députés ayant pris la parole, trois ont interpellé Catherine Bakang Mbock à ce sujet. Parmi eux, l’honorable Joseph Mba Ndam du Social democratic front (Sdf), l’honorable Datouo du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) et le député de la circonscription électorale de Nkoteng, où l’un des bébés cité dans le cadre de cette affaire à été enterré. De mensonge en mensonge, le ministre des Affaires sociales a fait balader les députés. Affirmant même être solidaire des souffrances de Vanessa Tchatchou.
« Nous comprenons la douleur de Vanessa, nous partageons sa souffrance. Je voudrais rassurer les uns et les autres que nous sommes solidaires de ses peines. Maintenant, cette affaire étant pendante devant les tribunaux, je ne peux pas manquer du respect au pouvoir judiciaire en parlant. Mais je vous retourne la question. Qu’en est-il du bébé volé ? », Interroge subtilement le patron des Affaires sociales.
Elle affirme même être chaque jour aux côtés de la jeune mère ! « Nous accompagnons Vanessa au quotidien. Nous lui avons apporté un accompagnement psychosocial à travers notre délégation régionale. Le problème c’est qu’il y a une méconnaissance de ce qui est fait au quotidien par notre département ministériel. Lorsque je venais tout à l’heure, j’ai laissé dans mon cabinet une mère porteuse qui m’a abandonné deux enfants. Aux sortir d’ici, je vais mener une enquête dans la famille de cette dame. Si je me rends compte qu’un député est proche à celle –ci, je vais lui confier ces enfants », déclare Catherine Bakang Mbock tout en invitant les députés à se rapprocher de son ministère pour s’enquérir des textes sur l’adoption des enfants au Cameroun.
Quoi qu’on dise, l’affaire Vanessa Tchatchou est encore loin d’être terminée. Surtout que Vincent Sosthène Fouda ambitionne de saisir dans les prochains jours le congrès américain, pour action auprès des autorités camerounaises afin que le bébé de Vanessa lui soit restitué.