Affaire du bébé volé: Vincent Sosthène interpellé puis relaxé
Affaire du bébé volé: Vincent Sosthène interpellé puis relaxé
L’homme politique doit, néanmoins, déférer, ce matin, à une convocation du procureur de la République pour trouble à l’ordre public.
Vincent Sosthène Fouda est attendu ce
jour chez le procureur de la République près du Tpi d’Ekounou. Sosthène
Fouda a été en effet interpellé vendredi dernier dans le cadre de
l’affaire du bébé disparu à l’hôpital gynéco obstétrique et pédiatrique
de Yaoundé (Hgopy), le 20 Août 2011. A l’origine de plusieurs
manifestations pour la restitution du bébé de Vanessa Tchatchou, l’homme
politique est accusé de «Trouble à l’ordre public, organisation d’une
manifestation à caractère illégale, de tentative de déstabilisation de
l’Etat et de mise en mal de la paix sociale» : des chefs d’inculpation
mis à sa charge et sur lesquels il devra s’expliquer ce matin.
Mais
avant de comparaître ce lundi matin, Vincent Sosthène Fouda, qui s’est
découvert des talents de défenseur des droits de l’homme, a passé une
nuit dans une cellule du commissariat Central numéro1, avant d’être
transféré à l’hôpital général de Yaoundé pour y subir des soins.
En fait, vendredi 10 février, alors que Vanessa Tchatchou s’apprêtait à passer un autre week-end sans son bébé, Sosthène Fouda, pour sa part vivait un autre épisode de l’affaire. L’homme a été jeté, sans ménagement, en cellule. Pourtant la veille, il avait été l’un des organisateurs de la manifestation devant l’Hgopy. Il sera interpellé et entendu, pour une énième fois, au commissariat central numéro1 de Yaoundé. «A la fin de l’interrogatoire, explique Sosthène Fouda, j’ai été appelé par le divisionnaire Zimbi dans son bureau. Il m’a fait savoir qu’il a pris un rendez-vous pour moi chez le procureur pour un témoignage sur cette affaire».
Guet-apens
En fait
de témoignage, Sosthène Fouda était loin de s’imaginer qu’il s’agissait
d’un guet-apens. Après s’être présenté au commissariat, il prend la
route pour le parquet où l’attend, non pas le procureur Ntamack, mais
Belinga. «Je suis entré dans le bureau après que le commandant qui me
conduisait soit sorti du bureau et, poursuit-il, je suis resté debout et
le procureur a commencé à me poser des questions, non seulement, sur
l’affaire Vanessa, mais aussi sur mes convictions religieuses et sur mes
motivations à soutenir cette cause, alors que je suis Ewondo. J’étais
pratiquement en plein délire». Et, après avoir, précise-t-il, répondu à
chaque préoccupation du procureur, ce dernier m’a clairement signifié
que j’étais « dans les mailles de la justice qui va me broyer». C’est
sur ces entrefaites que la garde à vue lui est notifiée. «Après
plusieurs heures passées au sous-sol de ce lieu, raconte Sosthène Fouda,
je suis conduit en cellule, en dépit de ma vive résistance. Une
tentative de rébellion qui a irrité le substitut du procureur qui
s’empressera de tomber sa veste pour m’asséner des coups de poings».
Sosthène Fouda ne va pas résister pendant longtemps à ce pugila de la part de l’homme de la loi. Il est maîtrisé et est conduit, menottes aux poings, au commissariat central numéro1. «On m’a mis dans une cellule où il y avait 21 personnes dont un enfant de 15ans. J’étais toujours menotté. Comme je me débattais j’ai eu des mains qui ont enflé. J’ai passé plusieurs heures comme ça, car ai-je appris plus tard, ils avaient oublié les clés au parquet». C’est dans cette cellule que le défenseur des droits de l’homme passera la nuit, avant d’être libéré le lendemain pour admission à l’hôpital général pour recevoir des soins médicaux.
Josephine Abiala