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Sosthene Fouda au Parlement europeen
Photo: © Le Jour

Vous avez été reçu mardi au Parlement européen à Bruxelles. De quoi avez-vous parlé ?

La rencontre a eu lieu entre le groupe des socio-démocrates. Démocratie-chrétienne, sous la coordination de monsieur Marc Jûtten le conseiller en chef du président du parlement européen et moi. Je voudrais, avant tout, dire que c'est le groupe le plus important du parlement européen avec 271 parlementaires dont le président du parlement européen lui-même qui fait partie de ce groupe. Quatre questions ont été à l'ordre du jour: l'affaire Vanessa Tchatchou avec ses différentes ramifications, dont le trafic transatlantique des nourrissons, la liberté de la presse, l'affaire Enoh Meyomesse et enfin l'affaire de l'ancien maire de Penja, Paul Eric Kingué qui vient de prendre la perpétuité. L'Union européenne s'est ouverte aussi aux émeutes de février 2008. Pendant une heure et 45 minutes nous avons fait le tour de ces différents sujets.


Que vous ont-ils dit concrètement?

Nous avons d'abord trouvé des oreilles attentives à nos doléances. Ensuite, certains coups de fil ont été passés à certaines chancelleries présentes au Cameroun pour des décisions immédiates dont la publicité ne dépend pas de nous. Il a été convenu d'intensifier les contrôles dans l'espace européen des enfants qui y entrent en provenance du Cameroun. Au niveau de la coopération avec le Cameroun, certaines dispositions seront prises afin d'amener le gouvernement à respecter les libertés des médias et le respect des droits de l'homme. Nous sommes tombés d'accord sur l'organisation d'une conférence internationale sur le trafic des nourrissons. La date reste à fixer. Mais je pense qu'elle aura lieu à Bruxelles au mois de mai.


Et spécifiquement sur le cas de Vanessa, on se rend compte que depuis votre départ, la mobilisation au Cameroun s'est émoussée

Non, la mobilisation ne s'est point émoussée. Nous avons choisi de déplacer notre lutte. Au Cameroun, le combat continue comme je vous l'avais dit avant mon départ. Nous mènerons des actions concrètes sur le terrain afin de sensibiliser les Camerounais à la nécessité du respect des droits humains. Vanessa n'a pas été sortie avant-hier de l'hôpital grâce à la mobilisation de l'Addec, mais grâce aussi à la pression de la communauté internationale. C’est une preuve évidente que la mobilisation ne faiblit pas. Je peux comprendre que chaque combat a besoin d'une tête qui le porte et le fait avancer, cette tête c'est Vanessa et elle tient tête aux falsificateurs du droit et de la vérité.


Est-ce que l'Union européenne entend saisir officiellement le gouvernement camerounais?

Le gouvernement camerounais a déjà été saisi la semaine dernière par le président du Parlement. Le président de la Commission européenne va aussi le faire dans les prochains jours afin que toute la lumière soit faite sur cette affaire. La pression est du côté du gouvernement puisque je peux aujourd'hui vous dire que notre expertise indépendante nous montre que Vanessa est bien la maman biologique de l'enfant qui est chez la magistrate. Nous sommons donc la délégation générale à la Sûreté nationale à rendre public les tests Adn.