Affaire du bébé volé: Pourquoi le juge d’instruction ignore la plainte déposée à la Cour suprême contre Dame Caroline Mendjang Tikum Eteh et consorts

YAOUNDE - 09 JUILLET 2012
© SHANDA TONME | Correspondance

Le 05 juillet 2012, Madame Sylvie JUEYEP, mère de Vanessa TCHATCHOU, a reçu un appel téléphonique pressant lui enjoignant de se présenter au cabinet du Juge d’instruction David TOULEPI, du tribunal de Grande instance du Mfoundi.

Affaire du bébé volé: Pourquoi le juge d’instruction ignore la plainte déposée à la Cour suprême contre Dame Caroline Mendjang Tikum Eteh et consorts

July 8, 2012 | Par Comicodi
Communiqué de presse n° 13
Affaire du bébé vol de Vanessa Tchatchou


Le 05 juillet 2012, Madame Sylvie JUEYEP, mère de Vanessa TCHATCHOU, a reçu un appel téléphonique pressant lui enjoignant de se présenter au cabinet du Juge d’instruction David TOULEPI, du tribunal de Grande instance du Mfoundi.

Déférant à cette invitation verbale, Maître MELI Hippolyte, Président de l’Assemblée Générale de l’ordre des Avocats et Conseil de dame Jueyep, s’est présenté au Cabinet du juge le jour suivant, 06 juin 2012.

Y étant, Me MELI s’est fait notifier par Madame NGUEMGWO SIMO Anne, Greffière d’instruction, “L’Ordonnance de non lieu partiel et de renvoi devant le tribunal de Grande instance du Mfoundi ( Chambre criminelle)” ,dont les conclusions sont transcrites ci-après:

- Disons la présente information judiciaire close et y mettons fin;

- Disons n’y avoir pas lieu de suivre contre DOH Anderson SAMA du chef de complicité d’enlèvement aggravé en coaction de mineure;

- Disons par contre charges suffisantes contre ALABI NGWWA Jocelyne et ABAILINA Charles d’avoir commis le crime d’enlèvement aggravé en coaction de mineure ayant entraîné la mort de cette dernière et d’évasion en sus en ce qui concerne ALABI NGBWA Joceline;

- Disons également charge suffisantes contre ZOUA Martin et NDJANDJA PAMEN Cyrano de s’être rendus complices de la consommation du crime reproché à ALABI NGBWA et ABIALINA Charles;

Ordonnons leur renvoi devant le Tribunal de Grande instance du Mfoundi, statuant en matière criminelle, pour être jugés conformément à la loi;
Rendue à notre cabinet sis au palais de justice les mêmes jours, mois et an que dessus./.

Sur la forme, cette ordonnance fait suite à l’audition manquée le 20 juin 2012 de Vanessa Tchatchou par le même juge d’instruction. En effet Me MELI ayant découvert de graves défaillances/manipulations/soustractions/manquements dans le dossier, avait décidé sur le champ du boycott de l’audition.

Par ailleurs, tout laisse croire, que nous sommes en présence d’un acte précipité, concocté hâtivement pour se débarrasser au plus tôt de ce dossier avant de nouvelles révélations, des événements susceptibles de contrarier complètement la stratégie et la thèses officielles.

Quand au fond, la Commission indépendante contre la corruption et la discrimination, observe que l’ordonnance est une simple mise en exergue, de la version distillée officiellement depuis la forte médiation nationale et internationale de cette affaire. Il y a une omission volontaire de plusieurs séquences des événements du 20 août 2011, par exemple le rôle éminemment calculé, planifié et cohérent de Dame NDE MBA. Cette infirmière est tenue à l’écart, alors qu’elle était au centre de l’enlèvement.

L’ordonnance affirme que le bébé était sous la garde de sa mère, or Vanessa Tchatchou s’est vue arrachée sa fille par dame NDE MBA presque aussitôt. Il en va de même de l’attitude et des déclarations de l’autre infirmier, qui était opposé à l’enlèvement du bébé. Ce dernier qui est originaire du nord du pays, avait clairement laissé entendre que cet enfant est viable au regard des origines de son géniteur, car chez eux, on naît encore plus petit et on grandi sans problème.

L’ordonnance cite entre autre comme base de conviction, le rapport daté du 06 avril 2011, du test effectué par le laboratoire SORENSON FORENSICS, or le gouvernement par la voie du ministre de la communication, avait publiquement déclaré que “l’enfant de NKOTENG était dans un état de décomposition ne permettant pas de pratiquer des examens“

L’ordonnance évoque la sortie de Sylvie Jueyep, la maman de Vanessa de l’hôpital ce 20 août 2011, or elle n’est jamais allée au-delà de la pharmacie interne, et de surcroît n’a jamais fait de déclaration devant le juge d’instruction dans ce sens. Le subterfuge de sa sortie éventuelle avait été conçue pour disposer d’un élément de flagrant délit contre elle par les auteurs du crime, hélas le hasard l’a sauvé.

L’ordonnance attribue par exemple aux supposés voleurs du bébé, une présence au service de la néo-natalité, en affirmant que ces derniers y seraient allés voir le nouveau né à travers la vitre. Or il faut passer par plus de sept portes toutes interdites et bien contrôlées, pour avoir accès à ce service. Nous affirmons qu’il suffit de se rendre sur place pour s’apercevoir que même les employés de l’hôpital ne relevant pas de ce service n’y ont pas accès.

Le juge d’instruction a choisi d’ignorer carrément la pliante déposée à la Cour suprême contre Dame Caroline Mendjang Tikum Eteh et consorts, se contentant de faire du Directeur de l’Hôpital dont la responsabilité ne saurait être si facilement évacuée, une sorte de héro. Aucune chaîne de responsabilité interne n’a donc été explorée, sondée, examinée ou même simplement évoquée.

La Commission observe, que tout est dorénavant fait, pour évacuer très/trop rapidement cette affaire, en bricolant un dossier qui n’emporte en réalité aucune conviction, et qui laisse de côté tous les faits matériels objectifs, tous les acteurs décisifs du drame, tous les trafiquants administratifs.

La Commission réitère sa détermination à oeuvrer la vérité, pour la restitution du bébé à sa légitime génitrice.

La Commission rappelle à ce propos, qu’un PRIX VANESSA TCHATCHOU POUR LE COURAGE FEMININ, sera décerné le 20 Août 2012, date anniversaire du vol du bébé.

La Commission invite toutes les personnes attachées à la vérité, à la justice, à la protection des enfants, à la lutte contre le trafic des êtres humains, à redoubler d’efforts et à demeurer alerte, afin de continuer à se battre par tous les moyens, pour la restitution du bébé de Vanessa TCHATCHOU.

La Commission affirme, que cette affaire est dorénavant à inscrire au catalogue de toutes celles qui, comme les assassinats UM NYOBE, MPONDO, NVENG, NGONGO OTTOU, PLUMEY, l’étudiant DJENGOUE COLLINS, devront être tôt ou tard élucidées, en ce qui concerne les circonstances véritables, les plans de machination, les auteurs réels, les buts et objectifs.

La Commission affirme qu’aucun pays, aucune communauté humaine organisée, ne saurait se maintenir, survivre, se développer harmonieusement et correctement, sans répondre de façon définitive et catégorique, à la brûlante, permanente et incontournable interpellation de la vérité sur de tels crimes dont le vol du bébé de Vanessa Tchatchou ne constitue que la plus petite face visible./.

Fait à Yaoundé, le 21 Juin 2012
Le Président de la Commission
SHANDA TONME
Médiateur universel



09/07/2012
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