Affaire du bébé volé: La version à la Salomon du gouvernement

YAOUNDÉ - 08 Février 2012
© Alain Bertrand NKONGO | L'Anecdote

Comme cette histoire de la bible qui a vu le roi Salomon, par une intelligence divine, départager deux femmes qui se disputaient un nouveau-né, les faits, dans cette affaire qui bat son plein, présentées par le gouvernement épousent désormais l'épopée biblique. Mais ici, ni Vanessa Tchatchou ni la magistrate, dame Bikoué n'acceptent se soumettre aux tests Adn qui devraient faire jaillir la «vérité».

L’imbroglio dans l'affaire du bébé volé de Vanessa Tchatchou, si l'on s'en tient à la version du gouvernement de cette situation complexe se corse un peu plus. Tant après la sortie médiatique le 02 février du porte parole de l'équipe de Yang Philémon s'amoncèlent des interrogations et s'entrechoquent désormais divergences et convergences dans les faits présentés. Au point de faire croire au maquillage de ces faits. Des phrases d'Issa Tchiroma, rien n'indique que le bébé adopté dans «les règles de l'art» par la magistrate, 2ème substitut du procureur de Mfou n'est pas celui enlevé de Vanessa. Dame Bikoué refusant de soumettre son «rejeton» au test Adn. Tout comme aussi est réfractaire la maman éplorée d'après le Mincom, au test Adn qui devrait être comparé à celui pratiqué sur les restes du nouveau-né de Vanessa Tchatchou. Car, des révélations d'Issa Tchiroma à la presse, le bébé enlevé depuis 06 mois à l'hôpital Gynéco-obstétrique et pédiatrique de Yaoundé est mort au quartier «Titi garage» (Yaoundé) et enterre à Nkoteng, dans le département de la Haute Sanaga, région du Centre. A la virgule près, les camerounais et le monde entier vivent ainsi en direct cette histoire de la Bible qui a vu le roi Salomon, par une intelligence divine, départager deux femmes.qui se disputaient un nouveau-né. L'une ayant perdu le sien, passé de vie à trépas quelques heures après son arrivée au monde et voulant malhonnêtement s'accaparer de celui de l'autre. Mais ici, en Salomon, le gouvernement n'arrive pas pour le moment à faire jaillir la vérité. Malgré les opportunités que lui offrent les avancées scientifiques:


Interrogations.

Dans la méthodologie en trois axes-faits, procédure en cours et les actions mis en œuvre par les pouvoirs publics choisie par Issa Tchiroma pour démêler les écheveaux devant la presse dans cette «macabre affaire» comme le Ministre de la Communication a qualifié l'affaire du bébé se mêlent interrogations; inquiétudes et s'affrontent convergences et divergences.

Les noms de Vanessa Tchatchou et Njayep Sylvie, sa grand-mère rappellent bien l’appartenance identitaire à la région de l'Ouest, par quelle alchimie le nouveau-né de Vanessa a-t-il pu être enterré à Nkoteng, dans le département de la Haute Sanaga? Vanessa Tchatchou avait 17 ans au moment du vol de son bébé. Sa sœur cadette présentée par le gouvernement aujourd lui comme la «voleuse» du bébé de son aînée, parce que dit-il est passée aux aveux avait au plus 16 ans en 2011 (pourquoi pas 10 ans?). Est-il possible pour une adolescente de cet âge de kidnapper dans une institution hospitalière de référence à l'instar de l'hôpital Gynéco-obstétrique et pédiatrique de Yaoundé un nouveau-né, en plus prématuré et donc dans les couveuses, un pan de la structure où n'entre qu'un personnel d'un certain calibre, sans complicités de la direction de l'institution? Si on peut comprendre par désespoir... que Vanessa Tchatchou soit réfractaire au test Adn, pourquoi le procureur de Mfou est-elle réticente à l'idée de soumettre son «enfant» à ce test pour prouver à l'opinion publique nationale et internationale qu'il ne s'agit pas du bébé de Vanessa? Où sont passées les infirmières en charge des couveuses au moment des faits, Issa Tchiroma n'ayant pas fait cas d'elles dans son exercice médiatique?

Que cachent les échappements à répétition des principaux suspects (la petite sœur de Vanessa et un homme à identité encore inconnue) dans les cellules de la gendarmerie de Nkolmesseng? Est-ce à dire qu'il n'y a pas de sécurité à l'hôpital Gynéco...? Que cache le silence voire le mutisme du gouvernement depuis 5 mois que l'affaire dure? Des membres du gouvernement et autres personnalités seraient-ils impliqués dans le trafic des nouveau-nés qui battrait son plein dans cette institution hospitalière? La procédure d'adoption au Cameroun permet-elle d'adopter un nouveau-né quelques heures seulement après sa naissance?... Sans prétendre à l'exhaustivité, ces préoccupations qui pourraient éclairer le commun des mortels sur les contours exacts de l'enlèvement du nourrisson de Vanessa s'égrainent comme dans un chapelet musulman. Aux dernières nouvelles, Vanessa Tchatchou aurait été enlevée par la direction générale de la recherche extérieure (Dgre) vers une destination inconnue.



08/02/2012
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