Affaire du bébé volé de Vanessa Tchatchou: Bakang Mbock et Doh Sama intéressent Me Meli

YAOUNDÉ - 31 Aout 2012
© Olivier A. Ndenkop | L'Actu

Devant le Tribunal de grande instance du Mfoundi hier, l'avocat de Vanessa Tchatchou a insisté sur la comparution de la ministre des Affaires sociales.

Une cylindrée, couleur noire vient de s’immobiliser devant le «Palais de justice» de Yaoundé centre administratif. Outre son propriétaire Shanda Tonme, une jeune fille s'en extirpe. C'est Vanessa Tchatchou, cintrée dans une tenue quelque peu suggestive: pantacourt noir; Tee-shirt décolleté, tennis et chaussettes blanches. Elle ne passe pas inaperçue. Sa présence, presque assidue, sous les flasches des média pendant un an semble avoir suscité une «star».

Mais, la mère du bébé volé n'est pas venue pour un show artistique. Loin s'en faut. En compagnie de sa mère, Sylvie Jueyep, et de quelques membres de la famille, elle attend l'ouverture de l'audience. Celle-ci est consacrée aux réquisitions du procureur de la République, relativement aux exceptions de nullité de la procédure soulevée par son avocat, maître Meli. Pour tenter de déconstruire les sept arguments de Me Meli, le procureur Fabo se saisit du micro. «Nous sommes d'accord que le bébé a été enlevé le 20 août. Que l'accusée Ngwa Alabi a été arrêtée et s'est évadée le 9 septembre. On ne saurait parler de dénaturation des faits. Il y a juste eu une erreur matérielle», soutient le magistrat pour invalider l'argument de Me Meli qui estime que le juge d'instruction a dénaturé les faits en parlant de l'enlèvement du bébé de Vanessa le 9 septembre, au lieu du 20 août.

Toujours dans ses réquisitions, le parquet estime que le rapport d'expertise (tests ADN) contesté par Vanessa Tchatchou ne suffit pas pour exiger la nullité de la procédure. Une position derrière laquelle s'alignent maîtres Nouga et Titandji, etc., défenseurs Ngwa Alabi, Martin Zoa, Pamen Cyrano, et Charles Abialina. Il s'agit des personnes arrêtées et présentées comme auteurs de l'enlèvement du bébé de la nommée Tchatchou.

La batterie d'arguments déployés par le parquet et les avocats suscités sont loin de satisfaire l'avocat de la victime. Pour ce dernier, «le procureur de la République n'a curieusement rien dit sur l'argument numéro quatre qui portait sur la violation du principe de l'égalité de tous les citoyens devant la loi pénale». Me Meli dit ne pas comprendre pourquoi le juge d'instruction n'a pas cité les nommés Catherine Bakang Mbock, la magistrat Caroline Medjang Dikoum Ateh, magistrate à Mfou au moment des faits, et pointée par Vanessa comme la «voleuse du bébé», le commissaire divisionnaire Nith, Anderson Doh Sama, directeur de l'hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Ngousso au moment des faits.

Me Meli rappelle au tribunal qu'il avait toujours suspecté la partialité du juge d'instruction au moment où il conduisait son instruction: Pour la manifestation de la vérité dans cette affaire, «on ne pouvait faire fi de certaines personnes», conclut-il, référence faite à madame la ministre Bakang Mbock, au commissaire Nith, et à Caroline Medjang...

Après un break, la collégialité du président Gilbert Schlick a décidé de poursuivre l'affaire et devra examiner les arguments qui sous-tendent l'exception de nullité de la procédure au fur et à mesure.



01/09/2012
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