Affaire du bébé volé: D'un fait divers à une affaire d’Etat
YAOUNDÉ - 03 Février 2012
© Olivier A. Ndenkop | L'Actu
Auditionnée depuis deux jours par les éléments des renseignements généraux, Vanessa Tchatchou refuse de quitter l'hôpital. Après plusieurs tentatives d'expulsion de la victime qui se sont soldées par un cuisant échec, Doh Anderson, le directeur de l'hôpital a servi, la semaine dernière, une facture de 500 000 FCFA à la famille meurtrie par le vol du bébé.
© Olivier A. Ndenkop | L'Actu
Auditionnée depuis deux jours par les éléments des renseignements généraux, Vanessa Tchatchou refuse de quitter l'hôpital. Après plusieurs tentatives d'expulsion de la victime qui se sont soldées par un cuisant échec, Doh Anderson, le directeur de l'hôpital a servi, la semaine dernière, une facture de 500 000 FCFA à la famille meurtrie par le vol du bébé.
Ce jeudi 2 février, il est 17 heures
40 minutes sous le ciel de Yaoundé. L'hôpital Gynéco-obstétrique et
Pédiatrique de Yaoundé est plutôt calme. Mais, les policiers qui y ont
presque élu domicile depuis que l'affaire du bébé volé de Vanessa
Tchatchou, veillent au grain. Sylvie Jueyep, la mère de Vanessa qui
attend le reporter de L'Actu est fortement surveillée par des éléments
du Commissariat central N°1.
Vêtue d'un Tee-shirt blanc, cette dame de 42 ans qui a perdu le sourire depuis six mois ne sait plus à quel saint se vouer. «Depuis hier (mercredi), les policiers sont venus nous entendre. Ils nous ont dit que c'est le chef de l'Etat qui a demandé que leur directeur ouvre une enquête sur cette affaire». Sur les questions posées par les enquêteurs qui dépendraient de la Direction générale à la recherche extérieure selon des sources, notre interlocutrice explique qu' «ils nous ont demandé les noms des ministres qui sont passés depuis que nous sommes ici». La dame éplorée ajoute aussitôt «nous leur avons dit qu'aucun ministre n'est venu». Ces enquêteurs «nous ont demandé de rentrer attendre les résultats de l'enquête à la maison. Mais Vanessa a refusé».
Face à ce refus catégorique, Vanessa se voit affecter des policiers pour sa garde. «Ils nous ont dit que cette affaire a atteint un niveau où quelqu'un peut nous éteindre pour étouffer et y mettre un terme», révèle Sylvie Jueyep qui craint déjà pour la sécurité de sa fille. Lorsqu'elle prend congé du journaliste à 18 heures 13 minutes, elle n'est pas au courant de la communication gouvernementale qui porte pourtant sur le vol de sa petite fille qu'elle n'a pas revu voilà 6 mois.
Jointe au téléphone à 20 heures 43 minutes, au moment où Issa Tchiroma donnait sa communication, la mère de Vanessa Tchatchou déclare: «J'ai suivi ça à la radio C'est la version que le directeur de l'hôpital donne depuis le premier jour. Ils nous ont dit que l'enfant avait été volé, tué et inhumé à Nkoteng». Donc, pour Vanessa Tchatchou et les siens, Issa Tchiroma, porte-parole du gouvernement invente l'eau chaude. «Mais tout ce qu'il dit là bas n'engage que lui. Nous allons rester ici à l'hôpital jusqu'à la fin des enquêtes de la présidence», conclut la maman éplorée.
Pour mémoire, l'affaire remonte au 20 août dernier. La jeune Vanessa, 17 ans et élève au lycée de Ngousso, est admise à l'Hôpital Gynéco-obstétrique où elle donne naissance à un bébé prématuré faisant moins de deux kilogrammes. Le nouveau-né est aussitôt placé dans la couveuse de l'hôpital, mais disparaît quelques heures après. Sylvie Jueyep, la génitrice de Vanessa est immédiatement accusée par les médecins de l'hôpital. Lorsqu'elle revient de la pharmacie du même hôpital où elle s'est rendue pour acheter les remèdes de Vanessa, l'accusation change de sujet. C'est sa petite sœur qui a volé l'enfant, soutiennent les personnels de l'hôpital. Des jours après, face à son refus de rentrer sans son bébé, la jeune fille est menacée et reçoit invectives et insultes. Entretemps, Doh Anderson, le directeur de l'hôpital se mure dans un silence de cimetière. Après plusieurs tentatives d'expulsion de la victime qui se sont soldées par un cuisant échec, il a servi, la semaine dernière, une facture de 500 000 FCFA à la famille meurtrie par le vol du bébé.
Hôpital gynéco obstétrique: L'enfant volé n'est plus en vie
Le nouveau-né, à en croire Issa Tchiroma Bakary le ministre de la communication, est décédé une semaine après son enlèvement le 20 août 2011 entre les mains de sa kidnappeuse. L'information a été rendue publique hier par le ministre de la Communication au cours d'une rencontre avec la presse.
La version du gouvernement est désormais connue au sujet de l'affaire de l'enfant volé de Vanessa Tchatchou qui a défrayé la chronique ces derniers jours. Le nouveau-né, à en croire Issa Tchiroma Bakary le ministre de la communication, est décédé une semaine après son enlèvement le 20 août 2011 entre les mains de celle qui a été présentée comme sa kidnappeuse. «La responsable des affaires juridiques de l'hôpital gynéco de Yaoundé a révélé que le 6 septembre 2011, une certaine Ngamout Antoinette a signalé aux responsables de l'hôpital sus nommé que le nouveau-né enlevé se trouvait dans la ville de Nkoteng entre les mains de la nommée Ngoa Alami» a fait savoir le Mincom. Toujours selon ses propos, la descente effectuée sur la ville de Nkoteng par les éléments de la gendarmerie de Nkolmesseng saisie à cet effet, «a abouti à l'interpellation de la mise en cause qui est passée aux aveux complets, avant de s'évader miraculeusement des mains de cette unité de gendarmerie».
Selon le film des évènements retracés hier par Issa Tchiroma Bakary, celle qui est dévoilée comme la voleuse du bébé, a avoué après son interpellation, avoir agi avec la complicité de son concubin. «L'enfant est décédé une semaine après la sortie de l'hôpital dans leur domicile à Titi garage avant d'être inhumé à Nkoteng». Au niveau de l'hôpital, plusieurs témoignages ont été recueillis au cours de l'enquête policière. Celui de l'infirmière accoucheuse qui avoue qu' «aux environs de 13 heures 30 minutes ce 20 août 2011, elle a croisé une jeune fille qui s'est présentée comme la sœur de la maman du bébé». Et celui du vigile Zoa Martin, assurant la sécurité à l'entrée principale qui avoue que ce même jour autour de 15 heures, «il a laissé passé par un chemin inapproprié, un jeune homme portant dans ses bras un nouveau-né emballé dans une serviette, qu'accompagnait une jeune fille éplorée qui lui a fait croire qu'elle se rendait à la morgue de l'hôpital général pour consigner la dépouille». Officiellement donc, l'enfant de Vanessa Tchatchou ne vit plus car, étant morte et enterré à Nkoteng depuis plus de cinq mois. Mais, l'affaire n'est pas pour autant close et de nombreux doutes persistent. Puisqu'une magistrate, selon le Mincom, est mêlée à l'affaire. La petite fille qu'elle aurait adoptée le 13 août 2011 étant soupçonnée depuis le début de l'affaire par certains, comme étant l'enfant volé de l'hôpital gynéco de Yaoundé.
A en croire Issa Tchiroma, l'enquête suit son cours. Des échantillons d'ADN ont déjà été prélevés sur les restes de l'enfant inhumé à Nkoteng. D'autres prélèvements devraient également être faits notamment sur Vanessa Tchatchou, et sur l'enfant adopté par la magistrate. Affaire à suivre...
Vêtue d'un Tee-shirt blanc, cette dame de 42 ans qui a perdu le sourire depuis six mois ne sait plus à quel saint se vouer. «Depuis hier (mercredi), les policiers sont venus nous entendre. Ils nous ont dit que c'est le chef de l'Etat qui a demandé que leur directeur ouvre une enquête sur cette affaire». Sur les questions posées par les enquêteurs qui dépendraient de la Direction générale à la recherche extérieure selon des sources, notre interlocutrice explique qu' «ils nous ont demandé les noms des ministres qui sont passés depuis que nous sommes ici». La dame éplorée ajoute aussitôt «nous leur avons dit qu'aucun ministre n'est venu». Ces enquêteurs «nous ont demandé de rentrer attendre les résultats de l'enquête à la maison. Mais Vanessa a refusé».
Face à ce refus catégorique, Vanessa se voit affecter des policiers pour sa garde. «Ils nous ont dit que cette affaire a atteint un niveau où quelqu'un peut nous éteindre pour étouffer et y mettre un terme», révèle Sylvie Jueyep qui craint déjà pour la sécurité de sa fille. Lorsqu'elle prend congé du journaliste à 18 heures 13 minutes, elle n'est pas au courant de la communication gouvernementale qui porte pourtant sur le vol de sa petite fille qu'elle n'a pas revu voilà 6 mois.
Jointe au téléphone à 20 heures 43 minutes, au moment où Issa Tchiroma donnait sa communication, la mère de Vanessa Tchatchou déclare: «J'ai suivi ça à la radio C'est la version que le directeur de l'hôpital donne depuis le premier jour. Ils nous ont dit que l'enfant avait été volé, tué et inhumé à Nkoteng». Donc, pour Vanessa Tchatchou et les siens, Issa Tchiroma, porte-parole du gouvernement invente l'eau chaude. «Mais tout ce qu'il dit là bas n'engage que lui. Nous allons rester ici à l'hôpital jusqu'à la fin des enquêtes de la présidence», conclut la maman éplorée.
Pour mémoire, l'affaire remonte au 20 août dernier. La jeune Vanessa, 17 ans et élève au lycée de Ngousso, est admise à l'Hôpital Gynéco-obstétrique où elle donne naissance à un bébé prématuré faisant moins de deux kilogrammes. Le nouveau-né est aussitôt placé dans la couveuse de l'hôpital, mais disparaît quelques heures après. Sylvie Jueyep, la génitrice de Vanessa est immédiatement accusée par les médecins de l'hôpital. Lorsqu'elle revient de la pharmacie du même hôpital où elle s'est rendue pour acheter les remèdes de Vanessa, l'accusation change de sujet. C'est sa petite sœur qui a volé l'enfant, soutiennent les personnels de l'hôpital. Des jours après, face à son refus de rentrer sans son bébé, la jeune fille est menacée et reçoit invectives et insultes. Entretemps, Doh Anderson, le directeur de l'hôpital se mure dans un silence de cimetière. Après plusieurs tentatives d'expulsion de la victime qui se sont soldées par un cuisant échec, il a servi, la semaine dernière, une facture de 500 000 FCFA à la famille meurtrie par le vol du bébé.
Hôpital gynéco obstétrique: L'enfant volé n'est plus en vie
Le nouveau-né, à en croire Issa Tchiroma Bakary le ministre de la communication, est décédé une semaine après son enlèvement le 20 août 2011 entre les mains de sa kidnappeuse. L'information a été rendue publique hier par le ministre de la Communication au cours d'une rencontre avec la presse.
La version du gouvernement est désormais connue au sujet de l'affaire de l'enfant volé de Vanessa Tchatchou qui a défrayé la chronique ces derniers jours. Le nouveau-né, à en croire Issa Tchiroma Bakary le ministre de la communication, est décédé une semaine après son enlèvement le 20 août 2011 entre les mains de celle qui a été présentée comme sa kidnappeuse. «La responsable des affaires juridiques de l'hôpital gynéco de Yaoundé a révélé que le 6 septembre 2011, une certaine Ngamout Antoinette a signalé aux responsables de l'hôpital sus nommé que le nouveau-né enlevé se trouvait dans la ville de Nkoteng entre les mains de la nommée Ngoa Alami» a fait savoir le Mincom. Toujours selon ses propos, la descente effectuée sur la ville de Nkoteng par les éléments de la gendarmerie de Nkolmesseng saisie à cet effet, «a abouti à l'interpellation de la mise en cause qui est passée aux aveux complets, avant de s'évader miraculeusement des mains de cette unité de gendarmerie».
Selon le film des évènements retracés hier par Issa Tchiroma Bakary, celle qui est dévoilée comme la voleuse du bébé, a avoué après son interpellation, avoir agi avec la complicité de son concubin. «L'enfant est décédé une semaine après la sortie de l'hôpital dans leur domicile à Titi garage avant d'être inhumé à Nkoteng». Au niveau de l'hôpital, plusieurs témoignages ont été recueillis au cours de l'enquête policière. Celui de l'infirmière accoucheuse qui avoue qu' «aux environs de 13 heures 30 minutes ce 20 août 2011, elle a croisé une jeune fille qui s'est présentée comme la sœur de la maman du bébé». Et celui du vigile Zoa Martin, assurant la sécurité à l'entrée principale qui avoue que ce même jour autour de 15 heures, «il a laissé passé par un chemin inapproprié, un jeune homme portant dans ses bras un nouveau-né emballé dans une serviette, qu'accompagnait une jeune fille éplorée qui lui a fait croire qu'elle se rendait à la morgue de l'hôpital général pour consigner la dépouille». Officiellement donc, l'enfant de Vanessa Tchatchou ne vit plus car, étant morte et enterré à Nkoteng depuis plus de cinq mois. Mais, l'affaire n'est pas pour autant close et de nombreux doutes persistent. Puisqu'une magistrate, selon le Mincom, est mêlée à l'affaire. La petite fille qu'elle aurait adoptée le 13 août 2011 étant soupçonnée depuis le début de l'affaire par certains, comme étant l'enfant volé de l'hôpital gynéco de Yaoundé.
A en croire Issa Tchiroma, l'enquête suit son cours. Des échantillons d'ADN ont déjà été prélevés sur les restes de l'enfant inhumé à Nkoteng. D'autres prélèvements devraient également être faits notamment sur Vanessa Tchatchou, et sur l'enfant adopté par la magistrate. Affaire à suivre...