La mère du bébé volé à l’hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Ngousso le 20 août 2011 attend toujours les résultats des tests Adn, plus de 32 jours après les prélèvements.Les résultats des enquêtes conjointes menées par la direction générale de la recherche extérieure (Dgre) et la direction de la police judicaire (Dpj) au sujet du bébé volé à l’hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Ngousso sont toujours attendus. De même que les résultats des tests Adn que les autorités gouvernementales ont effectués sur Vanessa Tchatchou, le bébé mort et enterré à Nkoteng et celui détenu par la magistrate. On se souvient encore très bien que le prélèvement avait été effectué manu militari sur la pauvre maman éplorée le 2 février dernier. Les résultats de ce test devraient en principe être disponibles au plus tard ce 5 mars, selon des experts en la matière.
En attendant, le gouvernement continue de multiplier les stratagèmes pour détourner l’opinion publique de la vérité au sujet de cette rocambolesque affaire. Le 20 février dernier par exemple, Me Hippolyte Meli, le conseil de Vanessa Tchatchou a reçu par exploit d’huissier de justice, une notification de citation à comparaitre destinée à sa cliente ainsi qu’à la mère de cette dernière, Sylvie Jueyep. Les deux personnes sont citées "d'avoir à se trouver et comparaître en personne le 28 février 2012 à 8 heures précises au Cabinet d'instruction du Tribunal de Grande Instance de Yaoundé - Mfoundi, sise au palais de justice (Parquet), pour être entendu en qualité de témoin dans la procédure civile contre Alabi Ngewa Jocelyne et autres », peut-on lire dans ce document.
Cette jeune femme, faut-il le rappeler, n’est autre que la femme qui prétend avoir volé, tué et enterré par la suite le bébé de Vanessa Tchatchou à Nkoteng. Une pilule amère que le gouvernement voudrait faire avaler à l’opinion publique nationale et internationale, alors que la magistrate au centre de tous les soupçons croque la vie à belle dents au quartier Odza à Yaoundé, avec à ses côtés, le bébé querellé. Le conseil de Vanessa Tchatchou a d’ailleurs contrattaqué en portant plainte contre un certain nombre de personnes soupçonnées d’avoir pris une part active dans la disparition de ce bébé. Parmi elles, figurent en bonne place Catherine Bakang Mbock, le ministre des Affaires sociales et Ndoh Anderson Sama, le directeur du très controversé hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Ngousso. L’Eglise catholique qui était restée jusqu’ici muette, vient de réagir sur cette affaire. Par la voix de Victor Tonye Bakot, l’archevêque de Yaoundé, cette confession religieuse indique qu’elle suit avec « une attention soutenue et une préoccupation particulière » ce dossier.
Nul doute que l’information judicaire ainsi engagée, et dans laquelle Vanessa Tchatchou est entendue comme simple témoin, vise à conforter les déclarations du ministre Issa Tchiroma Bakary lors de sa communication gouvernementale au sujet de cette affaire. Ce dernier avait en effet déclaré sans ambages que le bébé de Vanessa Tchatchou a été volé par deux individus et enterré après sa mort à Nkoteng, à l’issue de 10 jours de captivité au quartier Titi-Garage à Yaoundé. Cette thèse voudrait que ce bébé inhumé à Nkoteng ait été de sexe masculin, d’autant plus que l’on parlait d’organes génitaux extraits. Le bébé de Vanessa par contre, était de sexe féminin. De surcroit, lors de la confrontation à l’hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Ngousso, le copain de la demoiselle aujourd’hui poursuivie par le ministère public avait clairement déclaré ne pas connaitre Vanessa Tchatchou.
En tout cas, la jeune mère qui a sobrement célébré son dix-huitième anniversaire le 26 février dernier, reste convaincue que sa fille est bel et bien vivante, et que sa disparition résulte d'un trafic criminel organisé par une chaîne de complicités impliquant le personnel médical et de hautes personnalités identifiables.