Affaire disparition Guerandi Mbara : Qui a commandité l’article de Jeune Afrique ?


Cameroun,Cameroon - Affaire disparition Guerandi Mbara : Qui a commandité l’article de Jeune Afrique ?I- Vraie-fausse alerte sur la réapparition de Guerandi

DANS NOS DEUX ÉDITIONS N° 1627 et 1628 de la semaine dernière, fort des informations puisées à bonne source, nous avions démontré avec force et argument que cette information était invraisemblable. Ce que plusieurs autres confrères camerounais sont venus confirmer progressivement. Mettant ainsi en mal la crédibilité de ce journal panafricain qui est spécialisé sur les informations sur le continent. Domaine dans lequel il s’est tissé une crédibilité qui s’effrite allégrement. D’ailleurs, la famille de Guerandi que nos confrères ont joint au Burkina Faso reste évasive sur la question. Preuve qu’elle ne s’alarme pas sur cette information grave, qui semble même la surprendre.

Alors que chaque journal y va de ses sources pour vérifier cette information et apporter un élément nouveau, au moment où nous allions sous presse, on apprend du journal cybernétique «Cameroun-info.net» que Guerandi Goulongo Mbara aurait redonné vie sur sa page Facebook. Dans un article rédigé par Peter Kum, on y lit que «Donné pour mort depuis la publication d’un article troublant la semaine dernière par l’hebdomadaire panafricain Jeune Afrique, le capitaine réagit sur sa page Facebook.»

Par ailleurs, l’article indique que le capitaine Guerandi Mbara aurait réagit le dimanche 21 Septembre 2014 sur le mur de sa page Facebook. Et que glosant sur l’information publiée Jeune Afrique il y a quelques jours d’un article faisant état de l’enlèvement et même d’un éventuel assassinat du Capitaine Guerandi Mbara, ce dernier écrit : «Je suis mort, on m’a tué dans un avion. J’attends mes obsèques», cite l’article tout en précisant que cette page Facebook parmi tant d’autres qui existe est créée le 21 novembre 2009, et sur sa photo de profil, une arme de guerre. Nos recherches ne nous ont pas conduites à cette page, ce qui ne nous permet pas de crédibiliser cette information.

En revanche, nous avons découvert trois pages Facebook au nom de Guerandi Mbara, deux qui semblent plus récentes, n’ayant aucune photo en profil et ayant moins de 10 amis validés chacune et la troisième où l’on rencontre plusieurs journalistes camerounais comme amis et qui compte seulement 75 amis validés. Mais plus fournis en informations. Ce qui laisse tout de même dubitatif sur la crédibilité de ses pages. Lorsqu’on sait que des personnes peuvent créer des pages Facebook au nom des autres personnes, sans que cela ne soit la page officielle. Ceci montre bien que les manipulations sont possibles de toutes parts en fonction des intérêts et des sensibilités des uns et des autres.

Tant la corruption a gangréné la société et par ricochet la presse qu’on ne sait si, pour des peccadilles, des personnes peuvent tordre leur plume et même ouvrir des pages de leurs journaux à des fanfaronnades. Restant dans notre logique de lever le lièvre dans cette affaire, nous avons poursuivi nos investigations. Ce d’autant plus que dans notre dernière édition n° 1628 du vendredi 19 septembre 2014, nous affirmons sur la base des informations recueillies dans des pénates des renseignements que les commanditaires de ce vrai-faux enlèvement et assassinat de Guerandi Mbara exhalaient un parfum de manipulation dont les commanditaires tapis dans l’ombre viendraient aussi bien de l’intérieur et plus précisément dans les alentours du président Paul Biya, notamment des réseaux qui se battent pour sa succession que de l’extérieur par des pouvoirs qui entendent passer par la déstabilisation du pays pour arriver à une alternance au forceps.

Utilisant les déclarations de Guerandi Mbara qui a toujours dit travailler dans l’ombre pour la chute du régime au pouvoir, les acteurs d’une alternance anticipée en ont fait un gadget pour nourrir leurs aspirations inavouées.

II – L’homme de coups tordus

Pourtant des proches ne cessent de témoigner que Guerandi Mbara, au-delà de la fanfaronnade et de la gesticulation servile pour des besoins sensationnels peut-être, n’a jamais prouvé qu’il ait eu une milice armée aussi bien aux alentours du Cameroun qu’à l’intérieur. Même des informations peu ou plus crédibles font état de ce qu’il a toujours été soupçonné dans la formation et les stratégies des milices qui ont renversé les pouvoirs en Cote d’ivoire avec les Forces républicaines de Côte d’ivoire (Frci) qui ont porté Alassane Ouattara et Guillaume Soro au pouvoir. Et le régime Bozizé en Centrafrique avec la Séléka. C’est cette dernière information que les renseignements militaires ont remonté au Prince d’Etoudi pour soutenir qu’il voulait s’appuyer sur la Séléka pour renverser le régime Biya.

Et ceci avec le concours des troupes de l’armée française d’interposition qui sont situées dans les pays voisins (Tchad, Gabon,..). Seulement, les bulletins de renseignement des forces armées est toujours en contradiction sur la question avec ceux de la Dgre. Ce qui aurait fâché le Ministre de la Défense (Mindef) Alain Edgar Mébé Ngo’o qui croyait avoir le contrôle à distance de la Direction Générale des Renseignements Extérieurs (Dgre) dont il se susurre dans son entourage que c’est lui qui l’aurait fait nommé. Tout comme certains membres du gouvernement,… Basile Atangana Kouna, Ministre de l’Eau et l’Energie.

Seulement le Commissaire principal James Elong Lobé qui est le patron de la Dgre n’a jamais mordu à cet hameçon. Ce qui exaspèrerait le Mindef qui a un appétit poussé à avoir la main mise sur les services de renseignements. Car on sait que depuis son départ du poste de Délégué Général à la Sûreté Nationale (Dgsn), pour le Ministère de la Défense, il a toujours tenté d’avoir une main mise sur la police en général.

C’est ainsi qu’il a essayé de faire échec au remplacement de l’avant dernier Délégué régional à la Sûreté nationale du Littoral (Drsnl). Poussant Mbarga Nguelé à abattre sa dernière carte devant le chef de l’Etat pour que la nomination du nouveau Drsnl soit appliquée. Des artifices qu’on dit qu’il a utilisés en son temps avant la nomination du Dgsn, Mbarga Nguelé pour évincer plusieurs membres du gouvernement qu’il trouvait encombrant pour son ambition. Et même des dirigeants des structures étatiques qui ne lui étaient pas contrôlables. On cite entre autres :

  • - Urbain Olanguena Awona,
  • - Polycarpe Abah Abah,
  • - Zacchaeus Forjidam,…

qui croupissent aujourd’hui dans les geôles. A cette liste s’ajoute la chute de Ze Meka. Au point que dans son aire géographique souche, il a été vertement critiqué pour son art d’éliminer politiquement ceux qui ne composaient pas avec lui-même, ceux de ses frères de la grande famille Bulu. A nouveaux des rapports de renseignements parallèles ouverts sur la publication de cette varie-fausse information sur l’enlèvement et l’assassinat de Guerandi Mbara commandité par le régime Biya mettrait en index le ministre de la Défense, Alain Edgar Mébé Ngo’o.

Il est rapporté que l’auteur de l’article, le journaliste camerounais, Georges Dougueli aurait été reçu il y a trois semaines, soit une dizaine de jours avant la sortie de cette édition de Jeune Afrique, par le Mindef. Ce qui laisse tout de même songeur sur l’objet de cette rencontre. Et laisse par ailleurs libre cours à toutes les supputations. Au point de questionner les observateurs sur le rôle trouble des renseignements militaires dans plusieurs opérations éponymes. A telle enseigne que certaines sources n’en reviennent pas et se demandent si Mébé Ngo’o serait le déstabilisateur du système Biya dont il est le pur produit ? Question à un sou. Toutefois, le Mindef semble de plus en plus avoir une propension à tout contrôler dans le système Biya.

De deux choses l’une, soit c’est par amour et pour protéger celui qu’on dit être son tuteur ? Soit c’est pour son ambition débordant de jouer un rôle majeur dans l’alternance qui s’annonce. On sait que dans l’une de ces visées, il a réussi à mettre à l’éteignoir Jean Baptiste Bokam, le Secrétaire d’Etat à la Défense (Sed) qui serait aujourd’hui sans pouvoir de signature. Dans la même bataille, il a fait remplacer les hommes de Bokam qui ont été commis pour la sécurité du président du Sénat l’Honorable Marcel Niat Njiefenji par des hommes qu’ils contrôlent afin d’avoir toutes les informations sur les mouvements de la résidence de cette deuxième personnalité du pays

© Aurore Plus : Loïc Ahanda


24/09/2014
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