Affaire des titres Camtel: Révélations inédites sur Franck Biya et l'affaire des 100 milliards de FCFA
YAOUNDE - 20 NOV. 2012
© Marlyse Sibafo | La Nouvelle
Polycarpe Abah Abah apparaît dans cette affaire des titres de créance détenus par la Camtel au titre de la dette cumulée de l'Etat envers cette entreprise, comme un magicien dont on a fini par connaître tous les tours par cœur.
Dans cette affaire, il met à contribution tout son arsenal stratégique pour impliquer le fils du chef de l'Etat. Chronologie et évocation d'un scandale financier dont l'objectif principal est d'arrêter l'opération Epervier.
Ce n'est plus un secret, Polycarpe Abah Abah avait pour coutume de favoriser les puissances économiques et tous les chefs d'entreprise d'Etat qui s'intègrent à son clan. Ou qui, comme lui, sont les adeptes du «Way», secte magico religieuse importée des Etats-Unis dont les fidèles, en cravate noire, se recrutaient il n'y a pas longtemps, pour la plupart, à la direction générale des Impôts. Mais il se tient particulièrement déterminé à abattre celles ou ceux qui restent récalcitrants devant ses injonctions et ses appels de pied. Ce constat est largement répandu dans les milieux de la Camtel et de la Caisse autonome d'amortissement (Caa) où depuis quelques années, cette affaire des titres de créance détenus par la Camtel avait fait des vagues.
En fait de supercherie commode, et on l'aura vile remarqué, la stratégie de l'ancien Minefi a consisté à mettre la Camtel dans les mauvais jours menaçants d'une privatisation annoncée et imminente. Ceci, d'abord pour rendre prudents et méfiants tous les banquiers et bailleurs de fonds que tenterait de solliciter David Nkoto Emane. Ensuite pour fragiliser davantage afin d'assécher la trésorerie, déjà balbutiante, de la Camtel. Tout ceci pour tenter de ramener le Dg indocile de la société de télécommunications à de sentiments plus conciliants. Et c'est cette ruse enrobée de sérénité qui a juste suffi pour faire entrer dans la danse son complice de toujours, en l'occurrence Yves Michel Fotso. Pour le reste, le constat est aujourd’hui effarant... C'est tout simplement l'histoire digne d'un scénario de la feymania.
Il faut le dire d'emblée. Le fait pour le Dg de la Camtel d'avoir à un moment refusé de se laisser porter par le courant de malversations et de transferts d'argent illicites qui constituaient le système de jackpot savamment mis en place par Polycarpe Abah Abah et ses complices, lui a, dès le départ, valu d'être placé en bonne place dans le listing des «ennemis de la République». Et cette animosité pouvait s'expliquer davantage: lors d'un séjour présidentiel à Pékin il y a près de 5 ans. David Nkoto Emane avait alors été reçu par Paul Biya à 4 reprises. 2 fois avec les partenaires techniques chinois et 2 fois en tête-à-tête. Ceci n'a fait qu'aggraver une situation qui avait commencé à être détestable dés sa nomination à la tête de la Camtel. En fait, Polycarpe Abah Abah et Jean-Marie Atangana Mebara, à l'époque Sg/Pr, n'ont jamais apprécié le fait que la nomination de ce «tchango» du frère cadet du chef de l'Etat, n'ait pas été pilotée par eux. Des indiscrétions qui valent leur pesant d'or, affirment même que du fait qu'il ait été, à un moment, pressenti comme directeur adjoint du Cabinet civil de la présidence de la République aurait provoqué l'ire de ces 2 piliers du G11. L’ex-Minefi laisse d'ailleurs, très peu d'illusions sur cette inimitié quand il refuse ostensiblement à l'époque, de signer avec la Camel la Convention qui commue la totalité de la dette de l'Etat envers cette entreprise publique en titres financiers. Quoi d'autre aurait pu a ce point expliquer le coup de sang à Abah Abah? C'est d'ailleurs parce qu'il n'y avait pas de raisons plausibles qui justifiaient ce refus du Minefi que cette convention sera signée par le ministre d'Etat des Postes et Télécommunications. Même si la suite tend à appartenir à la légende, elle indique tout de mémé qu'après la signature de cette Convention en 2004, la Camtel s'en est sortie avec 50 milliards de FCFA de titres de créance domiciliés à la Caisse autonome d'amortissement (Caa). Des titres payables entre 2011 et 2017, dont la valeur en 2007 était de 20% par rapport à leur propre valeur. Certains évoquent aujourd’hui à tort un simulacre bâclé d'une complicité affairiste entre le Dg de la Camtel et Polycarpe Abah Abah. D'ailleurs, il faut noter d'emblée que si le ministre d'Etat chargé des Postes et Télécommunications de l'époque n'avait pas consenti à signer cette Convention, on ne parlerait pas actuellement de cette affaire de titres spoliés au-dessus de laquelle planent de drôles de «corbeaux». Encore moins, de toutes ces transactions nébuleuses qui ont tout en commun avec les jeux du cirque...
Financements
Comme nous l'avons donc indiqué plus haut, la technique de Polycarpe Abah Abah dans cette affaire, a consisté à sevrer la Camtel des fonds qui auraient pu lui permettre de rebondir en élaborant un programme minimum d'investissements soit, pour la rendre facilement privatisable, après avoir nommé à sa tête un administrateur provisoire de son cru, suit pour l'exposer aux spéculations affairistes de la maffia tel que nous le découvrons dans cette affaire de titres. C'est justement cela que l'ex-Minefi a de tout temps fait peser avec frénésie la terrifiante menace de la privatisation sur la Camtel. Et comme il n'est jamais facile de faire le deuil de ses rêves et de ses habitudes, la consigne aurait secrètement été donnée aux banques de ne faire aucun prêt à une société en voie de privatisation, de sources bien informées. Une consigne qui est d'ailleurs respectée à la lettre. On le comprend. Polycarpe Abah Abah n'a toujours eu sur ses sujets que cette puissance-là que ceux-ci lui ont toujours donnée, ou qu'ils ont toujours tolérée. Par l'effet dé la lâcheté et de l'abêtissement, en se laissant prendre de passion pour les jeux de l'enrichissement sauvage, tel que le leur recommande le parrain. Ceci pour sécuriser leurs postes.
Seulement, on l'aura vite remarqué dans son obstination à trouver des financements, David Nkoto Emane semblait déterminé à mener des actions susceptibles de redonner à la Camtel le visage de la modernité sans laquelle celle-ci ne pouvait envisager de reprendre sa place de leader dans le paysage des télécommunications au Cameroun. L'augmentation du nombre de lignes téléphoniques et du parc d'abonnés ; l'amélioration de la qualité du service téléphonique et d'internet, et l'extension du Ct Phone (20 000 lignes) sont, entre autres, citées comme autant d'actions prioritaires. Malheureusement pour lui toutes les portes des banques sont inexplicablement demeurées closes. Ce qu'il ne savait donc pas, c'est que le piège d'Abah Abah et de ses complices était déjà en train de se refermer sur lui. Et il n'aura jamais eu le-temps de le réaliser. La suite de cette affaire nous dira pourquoi...
Manipulation: Nkoto Emane piégé par Abah Abah
Euphorique et sûr de rééditer l'exploit de cette stratégie devenue leur véritable fonds de commerce à la Camair et ailleurs, l'ex-Minefi, Polycarpe Abah fait appel à celui qui a toujours appartenu à son «cercle de qualités», Yves Michel Fotso. Il est question d'appâter le Dg de Comte!. Décryptage.
Aussi incroyable que cela puisse paraître. Selon certaines sources, c'est Polycarpe Abah Abah lui-même qui provoque la fuite en or à destination de son complice Yves -Michel Fotso qui est à la tête d'un grand établissement bancaire. Comme quoi cela ne tient pas du hasard, si pour voler au secours de la Camtel, c'est le fils du dignitaire de Bandjoun qu'on retrouve au tabernacle pour célébrer la messe lugubre. Des contacts discrets sont, entre temps, pris avec d'autres maillons de la chaîne pour sceller définitivement la stratégie. Par exemple, pendant que l'ancien fossoyeur de la Camair se prête au montage financier de circonstance en mettant a la remorque ses nombreuses sociétés-écrans basées à l'immeuble Ecobank de Bonanjo à Douala, un autre prête-nom du Minefi entre en œuvre pour cuisiner le Dg de la Camtel. Celui-là a pour nom Célestin Tawamba, ancien directeur financier du Groupe Azim et actuel responsable de Pasta et Panzani. C'est à lui qui incombe la mission de présenter la bonne aubaine à David Nkoto Emane et de le convaincre. Mission réussie à 100%. C'était là le piège à éviter.
Malheureusement, le Dg de la Camtel ne le comprendra jamais. Des sources précisent davantage qu'avant même que ce dernier ne se réjouisse de l'oreille attentive de ces généreux et inattendus bailleurs de fonds, la messe était déjà dite. Entre nous, le Dg de la Camtel avait-il le choix dans un contexte de précarité aussi difficile? Pour qui connaît les mailles serrées des filets qu'utilisent les feymen, Nkoto Emane n'avait véritablement pas le choix. Même pas celui de réaliser qu'il s'était déjà engagé dans une voie à sens unique. Ce qui peut assurément expliquer qu'il accepte le deal, avec une naïveté qui ne lui est pas coutumière.
D'ailleurs, dans son entourage, on précise que cette ultime épreuve du désespoir l'avait presque contraint a accepter ce sacrifice pour renflouer les caisses de la société pratiquement à genoux. A croire que devant la menace d'une privatisation que l'ex-Minefi brandissait officiellement pour exercer une énorme pression sur lui, il ne lui aurait pas passé l'envie de cracher sur la soupe. D'où la question subsidiaire: le Dg de la Camtel savait-il que Polycarpe
Abah Abah était dans le coup?
Dans l'entourage du Dg, on indique que celui-ci avait consenti à faire ce sacrifice dans l'intérêt supérieur de la Camtel et du pays. Même si ailleurs, on compatirait volontiers si n'affleurait le soupçon que cette prétendue et soudaine générosité du fils de Banjoun avait peut-être été concoctée froidement par Abah Abah et son complice... «Parce qu’elle connaissait d'importantes difficultés de trésorerie à cause d'une curieuse rigueur affichée par les responsables du Mine fi, soutient-on dans cet entourage, la Camtel s'est employée auprès des banques traditionnelles à rechercher en vain un prêt pour installer les 20 000 lignes de Ct Phone. Ceci en présentant comme garantie, ses titres domiciliés à la Caisse autonome d'amortissement. Mais parce que le spectre de la privatisation n'a pas cessé de planer, aucune banque n'a daigné nous faire un prêt. C’est dans ce contexte que la Cbc, à travers la Sfa, a consenti de nous faire un prêt de 4,7 milliards de FCFA. Et comme garantie, la Camtel a présenté à la Cbc des titres pour 9 milliards dont le paiement était échelonné sur 5 ans».
Le G 11
Chez tous ceux qui demeurent jusqu'aujourd'hui convaincus que cette affaire décèle encore de zones d'ombre, l'on affirme qu'une partie de ces discrètes transactions se passait sous des faux nez, avec des sociétés écrans; derrière lesquelles il n’était pas facile de dénicher les mains invisibles de Polycarpe Abah Abah et de celles d'Yves Michel Fotso. Par exemple, lors de la signature du contrat d'acquisition et de cessions de 5 centraux, contrat signé à la suite le 10 novembre 2005, la Sfa Ingénierie est à l'occasion représentée par Bruno Jacquet (Dg) et Jacques Paul Wouendji (Dga). De même, la Financière de Télécommunications est représentée par un administrateur en la personne de Roger Emessiene. Pas l'ombre d'un Yves Michel Fotso, ni de celle d'un Abah Abah. Pourtant, les 2 sociétés, c'est-à-dire la Sfa Ingénierie et la Financière- de. Télécommunications appartiennent bel et bien à Yves Michel Fotso, le Pca. De quoi ne pas susciter la curiosité de David Nkoto Emane pour le subit intérêt de ces messies pour des titres de créance payables entre 2011 et 2017, alors qu'il venait à peine d'essuyer les différents refus cinglants des autres banquiers. Dans l'entourage du Dg de la Camtel, ceux qui ont accepté de parler sont catégoriques. «Cette cession de 25 milliards de FCFA en titres correspond à environ 5 milliards de FCFA. Il était question que Camtel prenne un crédit de 4,7 milliards de FCFA pour nantir, c'est-à-dire mettre en garantie ses 25 milliards en titres domiciliés à la Caisse autonome d'amortissement En d'autres termes, la Camtel devait rembourser mensuellement 250 millions de FCFA pendant 5 ans, avec un délai de grâce de 6 mois. A cause des difficultés, le paiement des traites à la Camtel a été reporté.» Dans leurs révélations, certains estiment qu'on aurait fait un bébé sur le dos de la Camtel. «En principe, ce n'est qu'à la fin de ce mois de février 2007 que la Camtel doit commencer le remboursement de ce prêt. Et il faut noter que ce prêt était consenti pour l'extension de 20 000 lignes de Ct Phone. Il faut également noter qu'une clause indiquait que si une créance n'est pas honorée, la Sfa s'appropriait un milliard en titres. Alors comment comprendre que de titres placés en nantissement, c'est-à-dire en garantie fassent l'objet d'une appropriation, par une banque. Il y a certes eu des créances en retard dues à la situation précaire de la trésorerie de Camtel. Mais c'est une situation provoquée par le Minefi, Polycarpe Abah Abah. On n'a jamais vendu ces titres, encore moins les brader, mais placés en garantie. Qu'est-ce que ces titres font dans une banque autre que la Sfa qui était l'entremetteuse dans l'opération?
Quand on prétend que la Camtel a remboursé son prêt par anticipation, ce que je doute fort, parce que notre trésorerie connaît des difficultés et c'est pour cela que le paiement des traites avait été reporté à ce mois de février, même si le prêt est remboursé, les titres mis en garantie, seraient redevenus la propriété de Camtel et remis à la Caisse autonome d'amortissement en attendant le paiement entre 2011 et 2017. Pourquoi ces titres se retrouvent-ils dans une banque ? » S’indigne-t-on dans cet entourage du Dg où on soutient mordicus que les titres n'ont jamais été vendus, encore moins bradés. Mais mis en garantie pour un prêt dont le remboursement par traites de 250 millions par mois, aurait-dû commencer cette fin du mois de février 2007, après le report du paiement des traites, dû au fait , que Abah Abah avait fait main basse sur les 4,7 milliards accordés à la Camtel par la Sfa Ingénierie. Rarement autant de commentaires ne sont tombés si manifestement à côté de la plaque. Une preuve supplémentaire que même dans l'entourage du Dg de la Camtel, la vérité dans cette affaire des titres reste la chose la moins partagée. A l'abri des oreilles et des regards indiscrets, même si on feint de trous de mémoire, on indique pourtant qu'après ce nantissement de 9400 titres ayant servi au déblocage de 4,7 milliards de FCFA par la Sfa-Ingénierie, la coterie d'Yves Michel Fotso où les stratèges ne sont pas toujours des parangons de morale publique, aura une lumineuse idée en faisant feu de tout bois pour mettre dans le coup Franck Biya', le fils du chef de l'Etat. Avec tes arrestations qui 'avaient commencé dans le cadre de l'opération Epervier, le drame d'une interpellation était sans cesse à l'affût. Pourtant et pour quel intérêt auraient-ils eu l'idée d'associer le fils du chef de l'Etat a cette grosse supercherie financière ? Pourrait-on se demander naïvement. Tout simplement parce que l'interpellation de Franck Biya, fils du chef de l'Etat, ferait l'effet d'une bombe de destruction massive, si Paul Biya persistait à faire poursuivre l'opération Epervier. Au détour de cette stratégie, on découvre béatement l'étendu de la pieuvre, sa puissance, sa nuisance. Le G11.
© Marlyse Sibafo | La Nouvelle
Polycarpe Abah Abah apparaît dans cette affaire des titres de créance détenus par la Camtel au titre de la dette cumulée de l'Etat envers cette entreprise, comme un magicien dont on a fini par connaître tous les tours par cœur.
Dans cette affaire, il met à contribution tout son arsenal stratégique pour impliquer le fils du chef de l'Etat. Chronologie et évocation d'un scandale financier dont l'objectif principal est d'arrêter l'opération Epervier.
Ce n'est plus un secret, Polycarpe Abah Abah avait pour coutume de favoriser les puissances économiques et tous les chefs d'entreprise d'Etat qui s'intègrent à son clan. Ou qui, comme lui, sont les adeptes du «Way», secte magico religieuse importée des Etats-Unis dont les fidèles, en cravate noire, se recrutaient il n'y a pas longtemps, pour la plupart, à la direction générale des Impôts. Mais il se tient particulièrement déterminé à abattre celles ou ceux qui restent récalcitrants devant ses injonctions et ses appels de pied. Ce constat est largement répandu dans les milieux de la Camtel et de la Caisse autonome d'amortissement (Caa) où depuis quelques années, cette affaire des titres de créance détenus par la Camtel avait fait des vagues.
En fait de supercherie commode, et on l'aura vile remarqué, la stratégie de l'ancien Minefi a consisté à mettre la Camtel dans les mauvais jours menaçants d'une privatisation annoncée et imminente. Ceci, d'abord pour rendre prudents et méfiants tous les banquiers et bailleurs de fonds que tenterait de solliciter David Nkoto Emane. Ensuite pour fragiliser davantage afin d'assécher la trésorerie, déjà balbutiante, de la Camtel. Tout ceci pour tenter de ramener le Dg indocile de la société de télécommunications à de sentiments plus conciliants. Et c'est cette ruse enrobée de sérénité qui a juste suffi pour faire entrer dans la danse son complice de toujours, en l'occurrence Yves Michel Fotso. Pour le reste, le constat est aujourd’hui effarant... C'est tout simplement l'histoire digne d'un scénario de la feymania.
Il faut le dire d'emblée. Le fait pour le Dg de la Camtel d'avoir à un moment refusé de se laisser porter par le courant de malversations et de transferts d'argent illicites qui constituaient le système de jackpot savamment mis en place par Polycarpe Abah Abah et ses complices, lui a, dès le départ, valu d'être placé en bonne place dans le listing des «ennemis de la République». Et cette animosité pouvait s'expliquer davantage: lors d'un séjour présidentiel à Pékin il y a près de 5 ans. David Nkoto Emane avait alors été reçu par Paul Biya à 4 reprises. 2 fois avec les partenaires techniques chinois et 2 fois en tête-à-tête. Ceci n'a fait qu'aggraver une situation qui avait commencé à être détestable dés sa nomination à la tête de la Camtel. En fait, Polycarpe Abah Abah et Jean-Marie Atangana Mebara, à l'époque Sg/Pr, n'ont jamais apprécié le fait que la nomination de ce «tchango» du frère cadet du chef de l'Etat, n'ait pas été pilotée par eux. Des indiscrétions qui valent leur pesant d'or, affirment même que du fait qu'il ait été, à un moment, pressenti comme directeur adjoint du Cabinet civil de la présidence de la République aurait provoqué l'ire de ces 2 piliers du G11. L’ex-Minefi laisse d'ailleurs, très peu d'illusions sur cette inimitié quand il refuse ostensiblement à l'époque, de signer avec la Camel la Convention qui commue la totalité de la dette de l'Etat envers cette entreprise publique en titres financiers. Quoi d'autre aurait pu a ce point expliquer le coup de sang à Abah Abah? C'est d'ailleurs parce qu'il n'y avait pas de raisons plausibles qui justifiaient ce refus du Minefi que cette convention sera signée par le ministre d'Etat des Postes et Télécommunications. Même si la suite tend à appartenir à la légende, elle indique tout de mémé qu'après la signature de cette Convention en 2004, la Camtel s'en est sortie avec 50 milliards de FCFA de titres de créance domiciliés à la Caisse autonome d'amortissement (Caa). Des titres payables entre 2011 et 2017, dont la valeur en 2007 était de 20% par rapport à leur propre valeur. Certains évoquent aujourd’hui à tort un simulacre bâclé d'une complicité affairiste entre le Dg de la Camtel et Polycarpe Abah Abah. D'ailleurs, il faut noter d'emblée que si le ministre d'Etat chargé des Postes et Télécommunications de l'époque n'avait pas consenti à signer cette Convention, on ne parlerait pas actuellement de cette affaire de titres spoliés au-dessus de laquelle planent de drôles de «corbeaux». Encore moins, de toutes ces transactions nébuleuses qui ont tout en commun avec les jeux du cirque...
Financements
Comme nous l'avons donc indiqué plus haut, la technique de Polycarpe Abah Abah dans cette affaire, a consisté à sevrer la Camtel des fonds qui auraient pu lui permettre de rebondir en élaborant un programme minimum d'investissements soit, pour la rendre facilement privatisable, après avoir nommé à sa tête un administrateur provisoire de son cru, suit pour l'exposer aux spéculations affairistes de la maffia tel que nous le découvrons dans cette affaire de titres. C'est justement cela que l'ex-Minefi a de tout temps fait peser avec frénésie la terrifiante menace de la privatisation sur la Camtel. Et comme il n'est jamais facile de faire le deuil de ses rêves et de ses habitudes, la consigne aurait secrètement été donnée aux banques de ne faire aucun prêt à une société en voie de privatisation, de sources bien informées. Une consigne qui est d'ailleurs respectée à la lettre. On le comprend. Polycarpe Abah Abah n'a toujours eu sur ses sujets que cette puissance-là que ceux-ci lui ont toujours donnée, ou qu'ils ont toujours tolérée. Par l'effet dé la lâcheté et de l'abêtissement, en se laissant prendre de passion pour les jeux de l'enrichissement sauvage, tel que le leur recommande le parrain. Ceci pour sécuriser leurs postes.
Seulement, on l'aura vite remarqué dans son obstination à trouver des financements, David Nkoto Emane semblait déterminé à mener des actions susceptibles de redonner à la Camtel le visage de la modernité sans laquelle celle-ci ne pouvait envisager de reprendre sa place de leader dans le paysage des télécommunications au Cameroun. L'augmentation du nombre de lignes téléphoniques et du parc d'abonnés ; l'amélioration de la qualité du service téléphonique et d'internet, et l'extension du Ct Phone (20 000 lignes) sont, entre autres, citées comme autant d'actions prioritaires. Malheureusement pour lui toutes les portes des banques sont inexplicablement demeurées closes. Ce qu'il ne savait donc pas, c'est que le piège d'Abah Abah et de ses complices était déjà en train de se refermer sur lui. Et il n'aura jamais eu le-temps de le réaliser. La suite de cette affaire nous dira pourquoi...
Manipulation: Nkoto Emane piégé par Abah Abah
Euphorique et sûr de rééditer l'exploit de cette stratégie devenue leur véritable fonds de commerce à la Camair et ailleurs, l'ex-Minefi, Polycarpe Abah fait appel à celui qui a toujours appartenu à son «cercle de qualités», Yves Michel Fotso. Il est question d'appâter le Dg de Comte!. Décryptage.
Aussi incroyable que cela puisse paraître. Selon certaines sources, c'est Polycarpe Abah Abah lui-même qui provoque la fuite en or à destination de son complice Yves -Michel Fotso qui est à la tête d'un grand établissement bancaire. Comme quoi cela ne tient pas du hasard, si pour voler au secours de la Camtel, c'est le fils du dignitaire de Bandjoun qu'on retrouve au tabernacle pour célébrer la messe lugubre. Des contacts discrets sont, entre temps, pris avec d'autres maillons de la chaîne pour sceller définitivement la stratégie. Par exemple, pendant que l'ancien fossoyeur de la Camair se prête au montage financier de circonstance en mettant a la remorque ses nombreuses sociétés-écrans basées à l'immeuble Ecobank de Bonanjo à Douala, un autre prête-nom du Minefi entre en œuvre pour cuisiner le Dg de la Camtel. Celui-là a pour nom Célestin Tawamba, ancien directeur financier du Groupe Azim et actuel responsable de Pasta et Panzani. C'est à lui qui incombe la mission de présenter la bonne aubaine à David Nkoto Emane et de le convaincre. Mission réussie à 100%. C'était là le piège à éviter.
Malheureusement, le Dg de la Camtel ne le comprendra jamais. Des sources précisent davantage qu'avant même que ce dernier ne se réjouisse de l'oreille attentive de ces généreux et inattendus bailleurs de fonds, la messe était déjà dite. Entre nous, le Dg de la Camtel avait-il le choix dans un contexte de précarité aussi difficile? Pour qui connaît les mailles serrées des filets qu'utilisent les feymen, Nkoto Emane n'avait véritablement pas le choix. Même pas celui de réaliser qu'il s'était déjà engagé dans une voie à sens unique. Ce qui peut assurément expliquer qu'il accepte le deal, avec une naïveté qui ne lui est pas coutumière.
D'ailleurs, dans son entourage, on précise que cette ultime épreuve du désespoir l'avait presque contraint a accepter ce sacrifice pour renflouer les caisses de la société pratiquement à genoux. A croire que devant la menace d'une privatisation que l'ex-Minefi brandissait officiellement pour exercer une énorme pression sur lui, il ne lui aurait pas passé l'envie de cracher sur la soupe. D'où la question subsidiaire: le Dg de la Camtel savait-il que Polycarpe
Abah Abah était dans le coup?
Dans l'entourage du Dg, on indique que celui-ci avait consenti à faire ce sacrifice dans l'intérêt supérieur de la Camtel et du pays. Même si ailleurs, on compatirait volontiers si n'affleurait le soupçon que cette prétendue et soudaine générosité du fils de Banjoun avait peut-être été concoctée froidement par Abah Abah et son complice... «Parce qu’elle connaissait d'importantes difficultés de trésorerie à cause d'une curieuse rigueur affichée par les responsables du Mine fi, soutient-on dans cet entourage, la Camtel s'est employée auprès des banques traditionnelles à rechercher en vain un prêt pour installer les 20 000 lignes de Ct Phone. Ceci en présentant comme garantie, ses titres domiciliés à la Caisse autonome d'amortissement. Mais parce que le spectre de la privatisation n'a pas cessé de planer, aucune banque n'a daigné nous faire un prêt. C’est dans ce contexte que la Cbc, à travers la Sfa, a consenti de nous faire un prêt de 4,7 milliards de FCFA. Et comme garantie, la Camtel a présenté à la Cbc des titres pour 9 milliards dont le paiement était échelonné sur 5 ans».
Le G 11
Chez tous ceux qui demeurent jusqu'aujourd'hui convaincus que cette affaire décèle encore de zones d'ombre, l'on affirme qu'une partie de ces discrètes transactions se passait sous des faux nez, avec des sociétés écrans; derrière lesquelles il n’était pas facile de dénicher les mains invisibles de Polycarpe Abah Abah et de celles d'Yves Michel Fotso. Par exemple, lors de la signature du contrat d'acquisition et de cessions de 5 centraux, contrat signé à la suite le 10 novembre 2005, la Sfa Ingénierie est à l'occasion représentée par Bruno Jacquet (Dg) et Jacques Paul Wouendji (Dga). De même, la Financière de Télécommunications est représentée par un administrateur en la personne de Roger Emessiene. Pas l'ombre d'un Yves Michel Fotso, ni de celle d'un Abah Abah. Pourtant, les 2 sociétés, c'est-à-dire la Sfa Ingénierie et la Financière- de. Télécommunications appartiennent bel et bien à Yves Michel Fotso, le Pca. De quoi ne pas susciter la curiosité de David Nkoto Emane pour le subit intérêt de ces messies pour des titres de créance payables entre 2011 et 2017, alors qu'il venait à peine d'essuyer les différents refus cinglants des autres banquiers. Dans l'entourage du Dg de la Camtel, ceux qui ont accepté de parler sont catégoriques. «Cette cession de 25 milliards de FCFA en titres correspond à environ 5 milliards de FCFA. Il était question que Camtel prenne un crédit de 4,7 milliards de FCFA pour nantir, c'est-à-dire mettre en garantie ses 25 milliards en titres domiciliés à la Caisse autonome d'amortissement En d'autres termes, la Camtel devait rembourser mensuellement 250 millions de FCFA pendant 5 ans, avec un délai de grâce de 6 mois. A cause des difficultés, le paiement des traites à la Camtel a été reporté.» Dans leurs révélations, certains estiment qu'on aurait fait un bébé sur le dos de la Camtel. «En principe, ce n'est qu'à la fin de ce mois de février 2007 que la Camtel doit commencer le remboursement de ce prêt. Et il faut noter que ce prêt était consenti pour l'extension de 20 000 lignes de Ct Phone. Il faut également noter qu'une clause indiquait que si une créance n'est pas honorée, la Sfa s'appropriait un milliard en titres. Alors comment comprendre que de titres placés en nantissement, c'est-à-dire en garantie fassent l'objet d'une appropriation, par une banque. Il y a certes eu des créances en retard dues à la situation précaire de la trésorerie de Camtel. Mais c'est une situation provoquée par le Minefi, Polycarpe Abah Abah. On n'a jamais vendu ces titres, encore moins les brader, mais placés en garantie. Qu'est-ce que ces titres font dans une banque autre que la Sfa qui était l'entremetteuse dans l'opération?
Quand on prétend que la Camtel a remboursé son prêt par anticipation, ce que je doute fort, parce que notre trésorerie connaît des difficultés et c'est pour cela que le paiement des traites avait été reporté à ce mois de février, même si le prêt est remboursé, les titres mis en garantie, seraient redevenus la propriété de Camtel et remis à la Caisse autonome d'amortissement en attendant le paiement entre 2011 et 2017. Pourquoi ces titres se retrouvent-ils dans une banque ? » S’indigne-t-on dans cet entourage du Dg où on soutient mordicus que les titres n'ont jamais été vendus, encore moins bradés. Mais mis en garantie pour un prêt dont le remboursement par traites de 250 millions par mois, aurait-dû commencer cette fin du mois de février 2007, après le report du paiement des traites, dû au fait , que Abah Abah avait fait main basse sur les 4,7 milliards accordés à la Camtel par la Sfa Ingénierie. Rarement autant de commentaires ne sont tombés si manifestement à côté de la plaque. Une preuve supplémentaire que même dans l'entourage du Dg de la Camtel, la vérité dans cette affaire des titres reste la chose la moins partagée. A l'abri des oreilles et des regards indiscrets, même si on feint de trous de mémoire, on indique pourtant qu'après ce nantissement de 9400 titres ayant servi au déblocage de 4,7 milliards de FCFA par la Sfa-Ingénierie, la coterie d'Yves Michel Fotso où les stratèges ne sont pas toujours des parangons de morale publique, aura une lumineuse idée en faisant feu de tout bois pour mettre dans le coup Franck Biya', le fils du chef de l'Etat. Avec tes arrestations qui 'avaient commencé dans le cadre de l'opération Epervier, le drame d'une interpellation était sans cesse à l'affût. Pourtant et pour quel intérêt auraient-ils eu l'idée d'associer le fils du chef de l'Etat a cette grosse supercherie financière ? Pourrait-on se demander naïvement. Tout simplement parce que l'interpellation de Franck Biya, fils du chef de l'Etat, ferait l'effet d'une bombe de destruction massive, si Paul Biya persistait à faire poursuivre l'opération Epervier. Au détour de cette stratégie, on découvre béatement l'étendu de la pieuvre, sa puissance, sa nuisance. Le G11.