Affaire des salaires des fonctionnaires: Ousmane Alamine Mey dans l’étau des lobbies
YAOUNDÉ - 01 Février 2012
© Alain Bertrand NKONGO | L'Anecdote
La volonté affichée du ministre des Finances de mettre le sac de rationalité dans la gestion des fonds publics ne plait pas du tout. Entre certains barons du grand Nord hors ou dans l’équipe de Yang Philémon et certains membres du gouvernement d'autres régions, pourtant de notoriété aux intérêts divergents, on met tout en œuvre pour saboter l’œuvre entamée du nouvel argentier.
© Alain Bertrand NKONGO | L'Anecdote
La volonté affichée du ministre des Finances de mettre le sac de rationalité dans la gestion des fonds publics ne plait pas du tout. Entre certains barons du grand Nord hors ou dans l’équipe de Yang Philémon et certains membres du gouvernement d'autres régions, pourtant de notoriété aux intérêts divergents, on met tout en œuvre pour saboter l’œuvre entamée du nouvel argentier.
L'affaire désormais dite «des salaires
des fonctionnaires» aurait pu s'inscrire dans le registre des banalités
si plusieurs indices n’indiquaient pas le contraire. Et des
recoupements faits, cela démontre une mise en route d'un sabotage bien
huilé de l'action salvatrice des fonds publics entreprise par le nouveau
ministre des Finances. Au rang des indices, le tollé soulevé par la
suspension des perdiems aux fonctionnaires et autres agents de l'Etat
lors des séminaires (environ une soixantaine par département
ministériel), suspension décidée par Ousmane Alamine Mey, celui que
l'on surnomme désormais dans les salons huppés de la république le
«fougueux» dans la haute administration. Des confidences, bon nombre de
membres de l'équipe de Yang Philémon, pour la plupart des anciens
confiaient en off, voir dans la mesure du Minfi «une manière de
s'attirer des opinions favorables ou de se faire voir». Avant de
plastronner «n'est-ce pas c'est comme ça que Inoni Ephraïm s'est rendu
ridicule en se donnant en spectacle devant les portails des ministères,
sous prétexte de vouloir amener les fonctionnaires à arriver à l’heure
au travail. Et Anong Adibime a cassé son nez dans son projet de
maitriser la gestion du patrimoine immobilié et automobile de l'Etat?»
Pour rappel, Inoni Ephraïm, alors premier ministre, chef du gouvernement avait lamentablement échoué dans son entreprise aux lendemains d'une de sa prise de fonctions à travers des descentes matinales dans certains ministères, afin d'amener les fonctionnaires à intégrer la notion «d'heure du travail» dans leur fonctionnement quotidien. Le retard dans l'heure d'arrivée au lieu de travail des agents de l'Etat et autres a poursuivi son chemin jusqu'à son institutionnalisation. Quant à Anong Adibime, ex ministre des Affaires foncières, il est de notoriété que c'est son toupet de vouloir voir clair dans la gestion du parc automobile et des maisons de l'Etat qui lui a valu sa sortie du gouvernement en 2007. On se souvient que l'audacieux ministre s'était permis à l'époque de faire descendre des voitures de l'Etat de certains cadres de l'administration publique. Parce que ceux-ci n'étaient pas en possession des pièces du véhicule dont ils se disaient responsables. Anong Adibime avait également évacué des maisons de l'Etat de certaines personnalités que l'on disait intouchables. Résultat des courses, les lobbies se sont mis en branle pour le faire tomber et calmer les ardeurs de Inoni Ephraïm... Pour revenir au sujet de l'affaire «des salaires des fonctionnaires» selon des informations, une personnalité au sein du gouvernement a confié à un de ses visiteurs récemment qu'une concertation aurait eu lieu entre certains membres du gouvernement et des Dg pour statuer sur le cas Ousmane Alamine Mey. Avant de lâcher «on va voir son problème» dans les rangs des barons du grand Nord qui voient en l'actuel Minfi, lui aussi fils de cette zone Sahélienne, un «traitre», on s'allie aux autres lobbies à qui la décision de l'argentier national empêchera désormais de se «sucrer» comme avant, le budget des perdiems des fonctionnaires étant un poste sur lesquels on détournait grossièrement les deniers publics pour saboter l'action de Ousmane Alamine Mey pour une raison simple. Ce fils du grand Nord ne va pas, en essayant de mettre de la rationalité dans la gestion des fonds publics, dans le sens des intérêts de sa région natale. Elle qui souhaite dorénavant que le régime de Paul Biya soit de plus en plus sombrement perçu. Pour que vienne vite le moment de l'alternance. On se souvient également qu'un gros calibre du grand Nord selon, les câbles de Wikileaks, aurait confie qu'après Paul Biya, cette grande région n'acceptera plus un fils d'une autre région. Complicités au sein du Minfi Amadou Ali, Marafa Harnidou Yaya, Bello Bouba, Cavaye Yeguie Djibril seraient-ils dans le coup? Des recoupements font état de ce que bon nombre de ces personnalités avec l'important soutien d'autres membres du gouvernement et Dg des sociétés publiques et parapubliques ont activé leurs réseaux au sein du Minfi. Beaucoup de moyen pour nuire à l’action d'Ousmane Alamine Mey ne se présentant pas à elles, ces complicités au ministère des Finances auraient choisi de susciter le mécontentement du grand nombre des fonctionnaires et autres agents de l'Etat. L'outil informatique était dès lors indiqué pour atteindre l'objectif visé. C'est ainsi que les pions des lobbies ont attaqué le fichier solde des fonctionnaires. En retirant primes et autres bonifaces de certains fonctionnaires. Les enquêtes ouvertes au ministère des finances pour dévisager les complices de la nuisance programmée suivent leur cour. D'autres confidences, ces complices vont au-delà de la cellule informatique et du Cenadi. Mais, Iamine Mey reste debout comme un «i». A l'ouverture de la conférence annuelle, Alamine Mey a annoncé sa ferme volonté d'ouvrir un autre chantier après celui de la suspension des perdiems de fonctionnaires. Celui d'un meilleur suivi évaluation des performances des «entreprises publiques et para». Certainement que les grincements de dents vont se poursuivre dans le sérail. Quand on sait que la gestion de ces structures étatiques est des plus opaques. On est tenté de dire que Paul Biya est malheureux, lui qui quand il s'active pour inscrire son pays au rang des nations modernes, ses ministres et autres voient cela d'un mauvais œil. Heureusement qu'il peut compter sur des gens comme Ousmane Alamine Mey pour l'accompagner dans ce sens. |
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