Affaire des otages français - Laurent Fabius: «je souhaite rester discret»
DOUALA - 18 MARS 2013
© Rodrigue N. TONGUE | Le Messager
Au cours d’un échange avec des journalistes camerounais à la résidence de l’ambassadeur de France à Yaoundé, le ministre français des Affaires étrangères a fait le point sur sa visite de deux jours au Cameroun.
© Rodrigue N. TONGUE | Le Messager
Au cours d’un échange avec des journalistes camerounais à la résidence de l’ambassadeur de France à Yaoundé, le ministre français des Affaires étrangères a fait le point sur sa visite de deux jours au Cameroun.
C’est un chef de la diplomatie de
l’administration Hollande sobre et quelque peu atterré qui est apparu
aux journalistes du Messager, de Mutations, du Jour et de l’Agence
France presse ce matin du samedi 16 mars 2013. Laurent Fabius qui
s’apprêtait à quitter le Cameroun après de longs échanges avec le
président de la République du Cameroun et le ministre des Relations
extérieures du Cameroun a redit à ses hôtes la détermination de son pays
à faire libérer la famille Moulin-Fournier enlevée à Dabanga dans
l’Extrême Nord du Cameroun le 19 février 2013. « Tout notre effort aux
uns et aux autres doit être tendu vers la libération de nos
compatriotes. Dans ce genre d'affaire il faut à la fois beaucoup de
détermination et de discrétion, c'est la règle que nous suivons »,
a-t-il déclaré.
Interrogé sur le niveau des recherches conjointement avec le Cameroun et le Nigeria en vue de libérer ses compatriotes, le patron du Quai d’Orsay qui a affirmé avoir longuement discuté de la question avec son homologue camerounais a « souhaité rester sur [la] ligne de la discrétion ». Car, suggère-t-il, l’air très ému, « il faut garder à l’esprit que parmi les sept personnes enlevées il y a quatre enfants dont le plus petit est âgé de moins de 5 ans ». Ce, avant de rappeler que l’objectif numéro un des démarches entreprises en ce moment est que « très, très vite, la libération puisse avoir lieu pour des raisons simplement humaines.»
Ainsi, au nom de la discrétion qu’il revendique avec insistance, Laurent Fabius n’a pas indiqué ou laissé soupçonner les modules des stratégies mises en œuvre pour obtenir la libération des 7 Français. Fidèle à cette posture, le chef de la diplomatie française n’a donc pas voulu –malgré la pression des journalistes- indiquer si oui ou non, le trio France-Cameroun-Nigeria était prêt à céder aux réclamations de la secte Boko Haram qui a revendiqué, le 25 février 2013, l’enlèvement de Tanguy Moulin-Fournier, son frère, sa femme et ses quatre enfants. Lesquelles réclamations portaient essentiellement sur la libération de leurs camarades détenus au Cameroun et au Nigeria. « La France fera tout pour libérer ses otages », s’est-il contenté de redire.
Bases militaires
Laurent Fabius est également revenu sur la présence des bases militaires françaises en Afrique dont l’un des journalistes juge les effectifs en baisse ou en voie de l’être. Réfutant un projet de diminution de ses troupes sur le continent Noir, le chef de la diplomatie française a estimé salvatrice cette présence permanente. « Heureusement que nous sommes présents sinon je ne vois pas comment nous aurions pu mener une opération extrêmement efficace et saluée par tous les Africains au Mali (…) Si la France n'avait pas été là, le Mali actuellement serait un Etat terroriste et les pays voisins probablement sous le joug des terroristes», s’est-il défendu. Mieux, il affirme que « la France est là. Elle est bien là. Elle n'a pas de vocation à s'ingérer dans les affaires des Etats mais la France est en appui ». Un peu comme pour dissiper les appréhensions d’un de ses intervieweurs quant à savoir si les efforts de l’Hexagone visant la lutte contre les islamistes dans le Sahel ne seraient pas émoussés par ces prises d’otages.
Revenant à des questions plus propres aux relations bilatérales entre son pays et le Cameroun, Laurent Fabius a jugé le niveau des rapports excellents entre Paris et Yaoundé. Bien plus, il n’a pas exclu -face à la plainte d’un de ses interlocuteurs- une visite au Cameroun, de François Hollande contrairement à son prédécesseur Nicolas Sarkozy qui au bout de son unique mandat n’a pas franchi les frontières du pays de Paul Biya. L’ancien « Eléphant » du parti socialiste (avec Jospin, Strauss-Khan et Jack Lang, Fabius était considéré comme ténor de la Gauche dans les années 2000) qui a avoué être, pour la première fois, en séjour au Cameroun a reparlé du cas Michel Thierry Atangana. Laurent Fabius a rappelé qu’avec Paul Biya, le président Hollande a longuement échangé sur le sort de l’homme d’affaire français incarcéré à Yaoundé depuis 16 ans pour une « issue rapide » de ce dossier. Les autorités des deux pays y travaillent donc pour un règlement complet de l’affaire que suivent attentivement plusieurs élus en France.
Interrogé sur le niveau des recherches conjointement avec le Cameroun et le Nigeria en vue de libérer ses compatriotes, le patron du Quai d’Orsay qui a affirmé avoir longuement discuté de la question avec son homologue camerounais a « souhaité rester sur [la] ligne de la discrétion ». Car, suggère-t-il, l’air très ému, « il faut garder à l’esprit que parmi les sept personnes enlevées il y a quatre enfants dont le plus petit est âgé de moins de 5 ans ». Ce, avant de rappeler que l’objectif numéro un des démarches entreprises en ce moment est que « très, très vite, la libération puisse avoir lieu pour des raisons simplement humaines.»
Ainsi, au nom de la discrétion qu’il revendique avec insistance, Laurent Fabius n’a pas indiqué ou laissé soupçonner les modules des stratégies mises en œuvre pour obtenir la libération des 7 Français. Fidèle à cette posture, le chef de la diplomatie française n’a donc pas voulu –malgré la pression des journalistes- indiquer si oui ou non, le trio France-Cameroun-Nigeria était prêt à céder aux réclamations de la secte Boko Haram qui a revendiqué, le 25 février 2013, l’enlèvement de Tanguy Moulin-Fournier, son frère, sa femme et ses quatre enfants. Lesquelles réclamations portaient essentiellement sur la libération de leurs camarades détenus au Cameroun et au Nigeria. « La France fera tout pour libérer ses otages », s’est-il contenté de redire.
Bases militaires
Laurent Fabius est également revenu sur la présence des bases militaires françaises en Afrique dont l’un des journalistes juge les effectifs en baisse ou en voie de l’être. Réfutant un projet de diminution de ses troupes sur le continent Noir, le chef de la diplomatie française a estimé salvatrice cette présence permanente. « Heureusement que nous sommes présents sinon je ne vois pas comment nous aurions pu mener une opération extrêmement efficace et saluée par tous les Africains au Mali (…) Si la France n'avait pas été là, le Mali actuellement serait un Etat terroriste et les pays voisins probablement sous le joug des terroristes», s’est-il défendu. Mieux, il affirme que « la France est là. Elle est bien là. Elle n'a pas de vocation à s'ingérer dans les affaires des Etats mais la France est en appui ». Un peu comme pour dissiper les appréhensions d’un de ses intervieweurs quant à savoir si les efforts de l’Hexagone visant la lutte contre les islamistes dans le Sahel ne seraient pas émoussés par ces prises d’otages.
Revenant à des questions plus propres aux relations bilatérales entre son pays et le Cameroun, Laurent Fabius a jugé le niveau des rapports excellents entre Paris et Yaoundé. Bien plus, il n’a pas exclu -face à la plainte d’un de ses interlocuteurs- une visite au Cameroun, de François Hollande contrairement à son prédécesseur Nicolas Sarkozy qui au bout de son unique mandat n’a pas franchi les frontières du pays de Paul Biya. L’ancien « Eléphant » du parti socialiste (avec Jospin, Strauss-Khan et Jack Lang, Fabius était considéré comme ténor de la Gauche dans les années 2000) qui a avoué être, pour la première fois, en séjour au Cameroun a reparlé du cas Michel Thierry Atangana. Laurent Fabius a rappelé qu’avec Paul Biya, le président Hollande a longuement échangé sur le sort de l’homme d’affaire français incarcéré à Yaoundé depuis 16 ans pour une « issue rapide » de ce dossier. Les autorités des deux pays y travaillent donc pour un règlement complet de l’affaire que suivent attentivement plusieurs élus en France.