Après plusieurs jours d’audition à la Gendarmerie nationale à Yaoundé, Jean Didier Afana Fono n’a retrouvé son poste que hier matin.
Le trésorier-payeur général de Bertoua, Jean Didier Afana Fono, n’a pu reprendre le service qu’hier, 28 août 2013. D’après nos sources, il est retourné dans la région de l’Est lundi soir. Jean Didier Afana Fono avait alors quitté Bertoua le mardi 20 août pour se rendre à Yaoundé où il est allé répondre à une convocation des officiers de police judiciaire du secrétariat d’Etat à la Défense (Sed).
Pendant plusieurs jours, le Tpg de Bertoua a été entendu au sujet du détournement des taxes à témoin des tribunaux militaires. Il y a un mois, Jean Didier Fono avait déjà été entendu au Sed dans le cadre de cette procédure judiciaire. Même si l’enquête se poursuit, jusqu’ici, aucune charge n’a été retenue contre lui. Ce qui explique qu’il ne soit pas (encore) poursuivi, contrairement à son collègue d’Ebolowa, Djidéré Etina, qui, lui, a été inculpé, vendredi dernier, de détournement de deniers publics. Le Tpg d’Ebolowa séjourne actuellement à la prison centrale de Kondengui où il a été placé sous mandat de détention provisoire.
Au commencement de cette affaire qui contraint Jean Didier Afana Fono à des allers et retours entre Bertoua et Yaoundé, l’arrestation en février dernier d’Emmanuel Mbia Enguene, ex- Tpg de Yaoundé. Il est reproché à ces Tpg d’avoir fait payer des frais de mission et des émoluments exorbitants aux magistrats militaires dans le cadre des audiences foraines.
Tcs et Cour suprêmeEn effet, du fait des difficultés éprouvées par la Justice militaire pour faire comparaitre les parties au procès, une taxe à témoin a été instituée. Elle permet aux magistrats militaires de convoquer toute personne capable de témoigner sur une procédure militaire. « Le nombre de témoins à convoquer est resté indéterminé et à la grande confidentialité du magistrat colonel.
C’est seulement après ces audiences foraines qu’un procèsverbal est établi et acheminé à la trésorerie pour payement des émoluments et ladite taxe », fait savoir une source judiciaire. A ce jour, aucun des magistrats, greffiers et assesseurs militaires, véritables bénéficiaires et ordonnateurs de ces taxes à témoin n’a toujours pas été inquiété.
A ce sujet d’ailleurs, le Tribunal criminel spécial (Tcs) qui mène les poursuites et qui semble bien avoir l’intention de poursuivre ces personnels judiciaires continue d’attendre l’autorisation de la Cour suprême, nécessaire dans le cas d’espèce.
Eitel Elessa Mbassi