Affaire des détournements au PAD: Dayas Mounoume prend le large

Yaoundé, 25 mars 2013
© G.R.E | L'Anecdote

L'ancien DG du Port Autonome de Douala, épinglé par des enquêtes sur les différentes prévarications au PAD, a choisi de prendre la poudre d'escampette. Du coup, l'étau se resserre sur l'ancien PCA et ex-Gouverneur de la Région du Littoral, Francis Faï Yengo.

Marcel Dayas Mounoume, poursuivi dans le cadre de l'Opération Epervier pour détournement de plusieurs millions de FCFA, vient de choisir de quitter le pays en douce. Aucun signalement dans son domicile, ni nulle part depuis bientôt une dizaine de jours. Selon des sources exclusives à L'Anecdote, l'opération aurait été bien huilée avec des complicités diverses au moment où l'ex-DG du PAD dans les couloirs du TCS pour rendre compte. Une situation qui met dans tous ses états l'ancien PCA du Port Autonome de Douala, lui aussi interpellé pour détournements et coaction de détournements avec l'ancien DG, Dayas Mounoume. L'affaire, selon des sources fiables, va mettre le feu aux poudres pour plusieurs complicités au rang desquels ministres et Dg. On parle également de plusieurs effets d'entraînement, surtout que depuis le magistère de Siyam Siewe qui est l'un des invités de premier plan du TCS, le Port Autonome de Douala est apparu aux yeux de tous comme un nid de prévaricateurs. Et la cacophonie y instituée jadis par l'ex-Directeur Général et l'ex-PCA est un comble. Des sources judiciaires font état d'innombrables marchés de gré à gré, de doubles emplois, et des paradoxes impensables au sujet de la sécurité du PAD, de promiscuité avec certains acteurs de la communauté portuaire. Avec jean Marcel Dayas Mounoume, les détournements des fonds étaient devenus un sport national au Port Autonome de Douala. Selon les syndicats portuaires, et plus particulièrement le syndicat des acconiers, Jean Marcel Dayas Mounoume s'est résolu de ne pas payer une créance de 1 milliard huit cent millions FCFA, en évoquant le non respect des accords de solde. Le fils Sawa aurait saigné le Port de plus de trente milliards en trois années seulement. Les audits sur sa gestion évaluent à 53 milliards de FCFA les détournements perpétrés sous sa direction. Au Conseil d'Administration du 11 novembre 2011, les administrateurs n'ont pas donné le quitus à la gestion de Dayas Mounoume. Ils étaient certainement informés du rapport des fins limiers du Conseil Supérieur de l'Etat. Le 27 mars 2012, le Premier Ministère lui exigeait la copie de tous les marchés publics octroyés par le PAD ces dernières années. Avant cette requête, le Président du Conseil d'Administration du PAD, Faï Yengo, suggérait un peu plus de compréhension à Dayas Mounoume dans sa relation avec les détenteurs d'intérêts du Port Autonome de Douala. Pour rappel, Jean Marcel Dayas Mounoume avait hérité, à sa prise de fonction le 25 janvier 2008, d'une provision financière de 25 milliards de FCFA de son prédécesseur Emmanuel Etoundi Oyono. Il aurait dilapidé ce précieux trésor à des fins inconnues.

Monsieur «Trois f» entrera dans l'histoire tristement célèbre du PAD. Trois f: fesses, fric et frime tient de son inclination prononcée au lucre et à la luxure. Il aura transformé le mastodonte de l'économie camerounaise en foyer de tensions latent avec les employés. Le PAD était devenu un volcan social prêt à entrer en éruption. Tout ceci doublé de ce que le PCA, Faï Yengo Francis, ancien Gouverneur de la Région du Littoral, s'était substitué en un moment donné en Directeur Général en lieu et place du DG alors en place avec toutes les conséquences que cela a pu entrainer. Des sources dignes de foi attestent que la Police Judiciaire aurait déjà clos les enquêtes sur ce qui n'aurait pas marché lorsque ce duo avait remplacé quelques années après le couple Siyam Siewe- Edouard Etonde Ekotto, aujourd'hui en prison pour des indélicatesses qui ont mis le PAD à genoux. Avec la fuite de Dayas Mounoume, le moins qu'on puisse dire est que des jours sombres et douloureux sont largement ouverts pour Francis Faï Yengo...Autant le dire, le Cameroun s'arrime avec les conditions énoncées par la pluie de bonnes intentions du MEDEF, le Mouvement des Entreprises Françaises, qui compte en son sein l'essentiel des des opérateurs économiques de l'Hexagone. D'abord et en très bonne place, le combat acharné contre la corruption et la mauvaise gestion, ensuite l'assainissement dans la gestion des finances publiques et enfin un frein considérable à la gabegie dans la passation des marchés publics. Nous y reviendrons.


26/03/2013
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