Affaire des containers de l'Onu: Les éclairages insuffisants de Issa Tchiroma Bakary
Par la voix du ministre de la Communication , le gouvernement de la République a apporté quelques précisions sur l’affaire des containers de l’Onu qui a défrayé la chronique depuis quelques semaines. Mais l’opinion reste encore sur sa faim...
Presque un mois après les révélations exclusives du Messager sur
l’affaire des containers de l’Onu, le gouvernement camerounais est enfin
sorti de son mutisme. Le ministre de la Communication et porte-parole
du gouvernement, Issa Tchiroma Bakary, a tenu à ce propos un point de
presse dans son cabinet en fin de semaine dernière. Même si Le Messager
n’a pas été formellement invité à ce point de presse, pour une affaire
qu’il a pourtant déclenchée, les échos de cette rencontre entre le
Mincom et les médias sont tout de même parvenus à notre rédaction.
Ainsi,
Issa Tchiroma Bakary face aux médias a confirmé l’existence des
containers de l’Onu. Pour le ministre de la Communication , il s’agit de
19 containers de l’Onu en provenance du Tchad et qui ont été
interceptés par les autorités camerounaises. La précision qu’il donne
est qu’il s’agit des containers appartenant à la Mission des
Nations-unies au Tchad et en République centrafricaine (Minurcat). “
Le constat a été fait, à l’examen des documents sommaires présentés,
ainsi que les déclarations des convoyeurs aux forces de l’ordre, que les
marchandises transportées appartenaient à la mission des Nations Unies
en République centrafricaine et au Tchad Minurcat, en fin de mandat ” a déclaré le ministre de la Communication.
Mais,
selon Issa Tchiroma Bakary le problème qui s’est posé est que les
responsables de la Minurcat n’avaient pas pris le soin d’indiquer aux
autorités camerounaises, le transit du convoi par le Cameroun. “
Les autorités compétentes ont décidé d’une part de la saisie de la
Minurcat à ce sujet, d’autre part, le placement sous escorte de ce
convoi jusqu’au port de Douala aux fins de vérifications supplémentaires
”, a commenté le ministre de la Communication. Ainsi saisie,
la Minurcat aurait donc par correspondances datées des 3 et 18 mars 2011
fourni la documentation exigée par les autorités camerounaises pour
permettre les commodités de transit. “ C’est ainsi que le
gouvernement camerounais a, conformément à la convention des Nations
Unies de 1946 et à la résolution 1923/2010 du conseil de sécurité,
prescrit les facilités de transit et des exonérations au convoi ”. Voilà en substance ce que le ministre de la Communication a tenu à dire à l’opinion à travers les médias.
Pour
mémoire, c’est dans la petite localité de Manjou, située à quelques 6
km de Bertoua que, le 3 mars 2011, la brigade de gendarmerie locale a
intercepté un convoi de camions transportant des containers tous
estampillés du logo des Nations-unies. Les chauffeurs, tous de
nationalité tchadienne, ont d’abord déclaré que les containers
contenaient des vêtements qui devaient être convoyés au port autonome de
Douala. Mais après ouverture de certains containers par les gendarmes,
ceux-ci auraient découverts qu’il s’agit plutôt des armes de guerre. Du
coup, les containers ont été immobilisés à Bertoua, avant d’être
acheminés sous haute sécurité à Douala, où ils ont été passés au scanner
au niveau du port. Les éclairages apportés par le ministre de la
Communication n’ont ainsi pas permis d’établir ce qu’il y avait
effectivement dans ces containers. Mais Le Messager lors de son enquête a
pu dire qu’il s’agissait bien des armes.
Bien éclairer
Depuis
les révélations par Le Messager de cette affaire de containers, il y a
eu une intense activité diplomatique entre le Cameroun et les
Nations-unies. Car on peut continuer à se poser des questions sur le
fait qu’une institution supposée aussi sérieuse que les Nations-unies
ait omis de prévenir les autorités camerounaises sur le transfert d’un
convoi de logistique, dont des armes, par le territoire camerounais.
S’est-il vraiment agi d’une omission ? Difficile à dire. Maintenant,
selon nos enquêtes, il est aussi confirmé que la destination de ces
containers était bien... la Côte d’ivoire.